L’Angleterre, le pays du non-jugement - Hors-Normes
Ecusson anglais

L’Angleterre, le pays du non-jugement

écrit par Julia

Je m’appelle Julia, j’ai trente ans et je suis maman d’une petite de deux ans et demi. Pendant mes études de master, j’ai décidé de partir à l’étranger pour découvrir un environnement différent, m’éloigner du cocon familial pour me découvrir, et bien évidemment, apprendre l’anglais. 

J’avais trouvé un stage de six mois à Manchester, un stage de rêve, qui reprenait toutes les compétences que je souhaitais acquérir. De plus, les gens y étaient chaleureux. Je les connaissais déjà, car mon compagnon avait effectué son stage là-bas l’année précédente.

Par malchance, (ou pas), j’ai perdu mon stage quinze jours avant de partir. Moi qui aimais que tout soit aligné, cadré, et planifié d’avance, ce fut un réel challenge. Je vous laisse imaginer l’angoisse !

Un ticket vers l’inconnu 

Je ne savais pas que l’Univers avait préparé pour moi quelque chose de plus incroyable. Trois jours avant mon départ, je trouve un stage en commerce à Londres. Aucun logement réservé, rien de planifié, juste un ticket de bus et deux valises, direction l’inconnu. Je ne savais même pas aligner trois mots en anglais. Merci les applications de traduction !

Mon compagnon décide de venir avec moi le temps du week-end pour me soutenir dans les démarches sur place. Après une nuit de bus (avec un chauffage branché sur les tropiques), nous arrivons à quatre heures du matin. Heureusement que Monsieur était là, car n’ayant pas dormi de la nuit, j’étais encore dans la lune. Il s’occupe de trouver comment rejoindre notre hôtel. Nous  trouvons facilement, puis nous arrivons vers sept heures à la station de l’hôtel.

Là, une personne nous propose de porter nos bagages. Proposition que nous déclinons. Tout d’un coup, elle attrape ma valise et court à toute vitesse. Je peux vous dire que je n’ai jamais vu Monsieur courir si vite, et encore moins à sept heures du matin. Ouf, la valise est récupérée! Après l’avoir déposée à l’hôtel, nous partons pour visiter cinq logements potentiels. Cela fut rapide. Dès le samedi soir, je trouve une chambre agréable en banlieue de Londres chez un couple avec un chat qui ressemble à celui de mes parents. Bref, pour moi, c’est un vrai soulagement.

À partir de là commence la naissance d’une nouvelle moi ! Partir du cocon familial pour découvrir l’inconnu était ce qui me fallait, partir sans planifier était ce qui me convenait. 

Ce que j’ai adoré en Angleterre ? 

À vrai dire, quasiment tout ! Depuis mon enfance, je suis très complexée par mes rondeurs, par le jugement des gens et par les regards dans les transports. En Angleterre, je n’ai jamais ressenti ce poids ! Le premier jour à Londres, je prends très vite conscience que l’on peut oser être soi-même, sans jugement.

Bon, il a toutefois fallu que je sois celle qui juge en premier pour le comprendre. Eh oui ! Je croise un monsieur avec un peigne dans ses cheveux: yeux écarquillés, avec mon compagnon, nous rigolons tant c’était atypique. Et puis je m’aperçois que personne ne rigole autour de moi. Personne ne le fixe, ou le juge. Et là, nous nous regardons et nous disons:

« Ouah! C’est tellement différent de chez nous ».

C’est à ce moment que j’ai commencé à me dire, « Et pourquoi pas moi ? ». Mon mot-clé : OSEZ ! À cet instant, j’ai décidé de profiter à fond de ce stage, qui professionnellement ne m’a pas vraiment apporté grand-chose, mais qui humainement, m’a tout apporté ! Je me suis sentie enfin bien dans ma peau, je n’avais pas peur du jugement. J’ai commencé à rencontrer d’autres français dans la même optique que moi. Ce fut le début d’une aventure extraordinaire : un nouveau style vestimentaire à mon image, des visites, des expositions sans fin, des soirées inoubliables, des rencontres avec des personnes extraordinaires de différents pays et cultures !

Sans oublier les restaurants complètement sensationnels (avec des pizzas qui font la moitié de ma taille). Je ne me suis jamais sentie aussi bien et épanouie quelque part. J’avais l’impression d’éclore enfin ! Je prends conscience que l’on passe son temps à se juger soi-même en pensant à la place des autres, et cela nous coupe des fois du monde. Ce stage dans ce pays m’a permis de me découvrir et d’oser être moi-même !

Ce que je n’ai pas aimé en Angleterre ? 

Le jugement des autres étrangers sur le niveau d’anglais des débutants, mais j’ai vite coupé court à ce genre de relations. Je savais enfin que je ne voulais que du positif autour de moi.

Le seul point réellement négatif, c’est euh, comment dire, bah… parler anglais ! Eh oui, six mois de stage, et je n’arrive toujours pas à aligner plus de quatre mots (rires) ! 

Un résumé de ces six mois à l’étranger ? 

Le regard des autres ne nous définit pas ! Il nous cloisonne si nous lui accordons de l’intérêt. S’ouvrir au monde et aux gens m’ont permis de me découvrir, et de ne plus me laisser guider par des choix qui ne me correspondent plus. L’Angleterre, avec sa simplicité, ses gens chaleureux, son non-jugement, demeure un vrai bonheur et un endroit pour oser s’épanouir ! 

L’équipe Hors-Normes vous invite à lire l’article de Charlotte « Regards croisés sur l’obésité », qui résonne fortement avec le témoignage de Julia.

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