“ Un mini nous ”: cadeau de notre vie - Hors-Normes
un couple avec un bébé

“ Un mini nous ”: cadeau de notre vie

écrit par Kate

Après huit ans de vie commune avec son âme sœur, une âme sœur de toute une vie rencontrée sur les bancs de l’école maternelle, la folle envie de créer notre “ mini nous ” apparaît comme une évidence. Nous avions vingt-sept ans. Nous commençons alors par le classique arrêt de la pilule, avec des effets, je l’apprendrais par la suite, bien ancrés dans mon corps depuis l’âge de quinze ans.

 

Au bout d’un an, toujours rien ! Alors nous décidons de prendre rendez-vous avec un spécialiste, qui me renvoie rapidement à une fatalité : “ Vous êtes jeune et en bonne santé, la ‘ moyenne ’ pour tomber enceinte se trouve autour d’un an et demi ”. Il ne me reste qu’à revenir plus tard… Voilà que les premières larmes et les premières déceptions arrivent. Je repars donc avec ma seule motivation en poche. 

 

Des inséminations infructueuses 

 

Quelques mois plus tard, nous décidons de réaliser des tests auprès de spécialistes de l’infertilité à l’Hôpital Intercommunal de Créteil. Malgré l’imminence du médecin qui nous suit, c’est un long parcours du combattant, épuisant, qui va débuter. Mon cher et tendre m’accompagne dans les premiers rendez-vous, car lui aussi doit effectuer des tests. L’annonce nous laisse perplexe : nous n’avons aucun problème, ni l’un, ni l’autre. Ils nous proposent  alors de commencer par des inséminations. Au nombre de quatre, elles ne sont couronnées d’aucun succès et emplies d’encombres : 

-Des levées aux aurores pour tenter de traverser l’Ile de France sans embouteillages et être la première à attraper le ticket de la boucherie qui me permettra d’arriver à l’heure au travail. 

-Des tensions entre nous : j’avais besoin de la présence de mon conjoint pour me sentir soutenue dans ce projet de couple. Lui, se sentant inutile, préférait me laisser y aller seule. 

 

Des FIV contraignantes 

 

Ces inséminations sans résultats font dire aux spécialistes que nous sommes probablement « incompatibles ». Un nouveau coup de massue aux prémices de nos tentatives, puisque nous allons ensuite enchaîner sur une longue période de FIV. Viennent donc s’ajouter aux contraintes précédentes, celles des piqûres d’hormones pour stimulation ovarienne : 

-Des injections, que je finis par me faire seule pour m’enlever la contrainte de l’attente des infirmiers à domicile. 

-Parfois, je suis obligée de sortir de réunion, car elles sont pratiquées à heure fixe.

-Je suis obligée de transporter une mini glacière au travail pour transporter la piqûre qui doit rester au frais.

-Un ventre qui gonfle comme si j’étais enceinte de quatre mois, alors que ce ne sont en fait que des ovocytes produits en quantité industrielle ! 

-Un passage au bloc opératoire sous anesthésie générale pour ponctionner les ovocytes. 

-Avec à chaque fois, des larmes et des sanglots avant d’entrer au bloc face à ce sentiment d’injustice et d’incompréhension: “ Pourquoi est-ce que je me trouve à cet endroit pour donner un fruit à notre amour ? ”.

 

Deux tentatives soldées par des échecs. Le moral ne cesse de baisser, et surtout, tous nos amis commencent à avoir leurs premiers enfants. Pour certains, il s’agit même de leur second (avec un premier arrivé tout au début de notre parcours). Nous nous retrouvons donc avec moults femmes enceintes et nourrissons autour de nous. Toutes ces amies qui, aussi bienveillantes soient-elles, tombent enceintes très rapidement, et insinuent souvent que : “c’est sûrement psychologique…”. Bonheur pour les gens que l’on aime, bien sûr, cependant, par-dessus tout, un sentiment de colère et d’injustice. Et puis un couple qui commence à se fragiliser sérieusement. 

 

Des FIV ICSI en dernier recours 

 

Les médecins nous proposent d’essayer les FIV ICSI, une autre technique de fécondation in vitro qui va plus loin dans le process : les spermatozoïdes sont directement injectés par le biologiste dans les ovocytes (tandis que dans la FIV classique les spermatozoïdes et les ovocytes sont en culture dans le même récipient et se débrouillent tous seuls). Les ovocytes sont bel et bien fécondés, bien sûr, mais une fois transférés dans mon corps, ils ne restent pas. De nouveau : c’est un échec ! 

 

Stop à la procréation  

 

Considérant notre incompatibilité, nous commençons à nous demander si l’on ne va pas se séparer, pour ne pas empêcher la personne que l’on aime d’avoir des enfants. Malgré la lourdeur émotionnelle de cette situation, nous savons que notre amour est plus fort et décidons donc de mettre ce projet entre parenthèses. Nous arrêtons tout. 

 

Quelques mois plus tard, il me demande en mariage ! S’en suivent un an et demi de préparatifs et un fabuleux week-end d’amour, de joie et de bienveillance. Un événement galvanisant qui nous a ressoudés, plus que jamais ! 

 

Rencontre avec un cador de l’infertilité 

 

Entre temps, une de mes amies sage-femme à Lyon demande à son responsable de service, spécialiste en infertilité, s’il peut lui recommander un homologue sur Paris. Elle me confie connaître ma volonté de ne pas me retourner à nouveau vers la médecine traditionnelle. Elle m’indique, toutefois, au cas où, de conserver son nom précieusement. Deux ans après, nous décidons de prendre rendez-vous avec ce cador de l’infertilité. 

 

De nouveaux examens, beaucoup plus poussés, nous amènent au même résultat : “ Tout va bien ” ! Nous pouvons tenter une nouvelle expérience ! Suivi d’un dialogue surprenant :

 

Le médecin : « Vous reste-t-il un embryon congelé ? ».

Nous : « Oui, à Créteil ».

Le médecin : « Super, il faut aller le chercher ! ».

Nous : « … Comment ça ? ».

Le médecin : « Vous allez louer une bonbonne en pharmacie, récupérer l’embryon à Créteil et me le ramener ici ! ».

Nous : « … ».

 

Nous voilà donc à traverser tout Paris avec notre petit embryon dans sa bonbonne attachée à l’arrière avec la ceinture de sécurité, à écouter du bon son sur le périphérique ! Michael Jackson pour être précise ! 

 

Mission “ mini nous ” accomplie ! 

 

Embryon transféré en toute sérénité ! Parce que nous étions heureux tous les deux, apaisés et confiants. J’ai eu une grossesse merveilleuse. Merci l’Univers, car après tout ce parcours, cela aurait été bien abusé de m’infliger cela aussi (rire). Voilà un extraordinaire petit garçon, prénommé Andrea. Il est la prunelle de nos yeux, l’amour de notre vie, et nous réjouit chaque jour davantage. C’est notre expérience la plus fantastique et enrichissante. Andrea est le plus beau cadeau de notre vie !

 

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