Fausse couche : Perdre un bébé - Hors-Normes
Une femme, maman, triste après une fausse couche

Fausse couche : Perdre un bébé

écrit par Charlotte Clay

Très chères lectrices, aujourd’hui nous abordons une thématique sombre : la fausse couche. Son ombre plane au-dessus de nous, les femmes. En effet, qui dit fécondation, sous-entend parfois, fausse couche. De si nombreuses femmes enceintes perdent leur bébé et vivent un deuil périnatal. Il est important pour moi d’encourager la libération de la parole sur ce sujet tabou. Voici ma contribution, en espérant recevoir la vôtre, après avoir lu la mienne. 

L’ANNONCE DE LA MORT DU BÉBÉ 

Vous n’êtes pas sans savoir, que ce fut extrêmement compliqué pour moi de tomber enceinte. Je vous ai raconté cette épreuve en détails, dans mon article « Être mère ». Après cinq ans de tentatives n’ayant jamais abouties, voilà qu’une graine d’espoir se loge dans mon ventre. Ça y est, le ciel m’accorde enfin le droit d’être maman ! Les premières semaines se déroulent sans encombre, tout va bien. 

Mais vers la fin de mon premier trimestre, je me sens au plus mal. La lumière m’agresse, les rideaux restent tirés. Migraineuse du matin au soir, il m’est impossible de me nourrir. Alors, nous décidons conjointement, avec mon époux, de réaliser une échographie dans une clinique privée afin de nous rassurer. Le médecin nous oriente gentiment vers l’hôpital, en nous signalant un problème au niveau du rythme cardiaque du fœtus. Mon mari est optimiste, mais je suis effondrée.

Entourée de mamans souriantes, avec leur jolis ventres ronds, leurs dossiers d’échographies heureuses dans la main, le couperet tombe : « le bébé est mort », suivi d’un « il va sortir ces prochains jours »… 

Quel drame !

L’EXPULSION DU FŒTUS 

Alors que mon rêve de devenir maman s’est effondré, je vais vivre l’expérience la plus inhumaine qui soit. Quelques jours après l’annonce, je ressens des contractions. Je me rends à l’hôpital. Là-bas, l’attente est infernale. Aucun membre du corps médical ne peut me recevoir rapidement. Puis, je suis allée aux toilettes… Le bébé est sorti dans la cuvette. Je n’avais pas d’autres choix que de tirer la chasse d’eau et de ressortir pour attendre mon tour. Ils devaient vérifier que le placenta et tout était bien sorti… Voilà comment j’ai perdu mon bébé, désiré pendant cinq ans. 

Quel enfer !

SE REMETTRE D’UNE FAUSSE COUCHE 

En état de choc, je suis incapable de parler. Dans mon malheur, je rencontre « par hasard » une femme chamane. Il s’agit de la maman d’un collègue de travail. Elle ressent ma lourde peine, et va m’aider à l’extérioriser par une série de gestuelles et incantations, totalement nouvelles pour moi. Je ne comprends pas bien ce qu’elle fait, mais son travail me procure énormément de bienfaits ! Elle m’a transmis de la force et du courage pour effectuer mon travail de deuil. Elle m’a soigné de ce traumatisme. Je tiens ici à la remercier. 

Quelle rencontre !

Je me souviens aussi de ce docteur qui s’occupa de moi à l’hôpital, le Dr Espoir. Ce n’est pas son vrai nom, mais c’est ainsi qu’il me plaît de le surnommer… Anéantie, ses mots ont éclairé mon cœur de réconfort. Il m’annonça qu’une nouvelle grossesse serait en route d’ici six mois. 

Quelle bonne nouvelle ! 

C’est ainsi que je me suis raccrochée à cette bonne nouvelle : j’ai su au fond de moi-même, qu’un jour j’aurais la possibilité de retomber enceinte. Ce bébé a été ma première petite chance ! La deuxième grande chance n’était pas loin…

PARLONS DE LA FAUSSE COUCHE 

Avec du recul, je regrette de ne pas avoir pu prendre en considération le chagrin de mon mari. Quand je me sens trop mal, mon mari ne fait pas partie du voyage. Je traverse ma peine en solo. Mais j’ai une pensée pour ces papas qui vivent le traumatisme de la fausse-couche aux côtés de leur femme. Ces hommes à qui l’on ne donne pas la parole sur le sujet. Bah oui, comment pourrait-on les entendre sur le sujet alors que les femmes, elles, n’en parlent que très peu ?« ça » ? Ce sont là de vraies questions que je me pose… Avez-vous, très chères lectrices, des réponses à ces questions ?

Par ailleurs, la culpabilité de ne pas avoir inclus mon mari dans cette épreuve, rejoint aussi celle de ne pas avoir réussi à garder un enfant dans mon ventre. Bah oui, après tout, « c’était de ma faute… » ! 

Je voulais vous demander, chères lectrices, si vous aussi avez vécu une fausse couche douloureuse et avez ressenti ces sentiments désagréables ? Si tel est le cas, ou si vous connaissez une amie qui l’a vécu, n’hésitez pas à témoigner sur le sujet ou à partager ce blog avec elle. Ensemble, parlons de la fausse couche. 

Quelle bonne idée !



Envie de temoigner

Je témoigne