L’amitié, facteur de résilience - Hors-Normes
4 femmes amies et résilience

L’amitié, facteur de résilience

écrit par Docteur Cleray Xavier

Dans mon écrit du jour, nous allons parler amitié et résilience, deux sujets abordés par Charlotte dans son dernier article relatant ses liens d’amitié avec Sonia, au moment de leur accident de cheval.  

 

Quelques mots sur la résilience 

 

La résilience, dans son sens premier, est un terme de physique des métaux, désignant la résistance du métal au choc reçu ; elle se mesure par la force nécessaire à exercer pour rompre le métal. Par analogie, la résilience est un mot utilisé dans le champ de la psychologie clinique. Elle désigne alors la capacité d’un individu ou d’un groupe à surmonter de grandes difficultés ou à s’épanouir en présence de grands risques.

 

Cette capacité humaine, individuelle ou collective, ne va pas de soi. Elle n’est pas inscrite dans nos gènes, n’a pas de substrat organique. Elle ne se décrète pas, la volonté n’y est pas pour grand-chose. 

 

La résilience va s’exprimer si l’environnement du sujet humain lui permet de traverser le malheur en se sentant soutenu par d’autres êtres humains suffisamment bienveillants pour l’encourager à rester du côté de la vie, à ne pas sombrer dans le désespoir.

 

Son expression dépend également de la profondeur des blessures subies. Souvenons-nous de Primo Levi, victime du nazisme et emprisonné en camp de concentration, le traumatisme déshumanisant qu’il a vécu l’a conduit au suicide, comme d’autres survivants de la Shoah.

 

Quelques mots à propos de l’amitié 

 

Charlotte nous rappelle que le facteur de résilience qui l’a soutenu dans l’épreuve de l’impact psychologique de l’accident, s’appelle l’amitié.

 

L’amitié ne se décrète pas, elle s’éprouve. Sa force n’est pas lisible quand tout va bien, elle se mesure le jour où les malheurs pointent le bout de leur nez : un accident, une maladie grave, un deuil

 

L’amitié suppose respect et partage ; partage de valeurs rarement explicitées entre de vrais ami-es, celles et ceux qui restent désintéressé-es, qui apprécient notre compagnie pour profiter des bons moments de la vie. Au premier vent qui se lève, ou dès le premier tourment, ils ne fuient pas. Ils ou elles savent nous consoler ; consolations indispensables pour reprendre le cours de notre vie, malgré les blessures subies.

 

Résilience et solidarité 

 

La résilience est signe de solidarité, valeur dévaluée dans notre société courant toujours plus vite, et plus loin, vers la performance. Le contexte socio-culturel est donc plus ou moins favorable à l’expression de la résilience.

La qualité des soins que nous recevons est également essentielle pour nous permettre d’aller mieux. Les personnels soignants, aux prises avec des organisations de travail qui ne laissent plus le temps nécessaire à la relation au malade, exposés au burn-out professionnel, ne peuvent plus jouer leur rôle de facteur de résilience. Il est de notre responsabilité collective de leur témoigner reconnaissance et solidarité.

 

La résilience n’est pas innée, elle est le fruit de l’arbre de la solidarité, de l’arbre de l’humanisme, sans lequel aucune société humaine ne peut vivre en paix. La question n’est pas : “être ou ne pas être résilient ?”. Elle serait plutôt : “que faisons-nous ensemble pour rendre le monde plus solidaire ?” afin de permettre l’expression de la résilience, ressource collective pour affronter l’adversité.

Cultiver le jardin de la résilience, c’est choisir “la vie bonne”, et ce, malgré les épreuves que nous traversons.

Si vous avez bénéficié de soutiens amicaux dans l’épreuve, ou si vous avez soutenu des proches touché-es par le malheur, nous vous invitons à témoigner sur notre blog. L’équipe Hors-Normes reste attentive à vos témoignages et désireuse de vous encourager à trouver des ressources pour traverser des moments éprouvants de votre vie.

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