Entreprendre : une drôle d'idée - Hors-Normes
Une femme qui est entrepreneuse, l'entreprenariat au féminin

Entreprendre : une drôle d’idée

écrit par Charlotte Clay

Entreprendre, une drôle d’idée, n’est-ce pas ? Je ne sais pas si de votre côté, chères lectrices, vous êtes également entrepreneuses ? Pour ma part, c’est une casquette que je porte depuis quelques années maintenant. Je vous en ai déjà parlé en abordant la thématique de l’entreprenariat à l’étranger, mais cette fois, je vous livre de nouvelles facettes de cette réalité que je vis au quotidien.  

 

Comment entreprendre ? 

J’aimerais tout d’abord revenir en amont, sur le mot « entreprendre ». Pour moi, l’entreprenariat veut dire mettre à exécution un projet nécessitant de longs efforts et réunir des moyens. Je vais donc développer ces deux aspects et vous partager comment tout cela s’est agencé pour moi. 

Mettre à exécution un projet 

Après des années à chercher ma voie, à m’adapter professionnellement à la carrière de mon mari, nous décidons conjointement de prendre notre indépendance, conscients de la demande présente dans le domaine d’activité que nous maîtrisons. 

C’est parti, ma première société est créée en septembre 2020. J’ai associé cette étape de manière très positive à la liberté, au fait de ne plus être salariée, de ne plus permettre aux autres de gagner de l’argent sur mon dos et ma sueur. Mais aussi, la décision de l’entreprenariat m’a permis de mettre toutes mes qualités au service de mes clients et de mes collaborateurs. 

Comment cette décision a-t-elle été mise à exécution ? Tout s’est enchaîné très rapidement : nous avons trouvé nos locaux et nous avons démarré notre activité de business en ligne avec un premier bureau, le service comptabilité. Puis, nous avons recruté une première personne et une deuxième. Les premières ventes se réalisent grâce au bouche-à-oreille, les réunions organisationnelles se mettent en place, le processus de communication interne est créé… Puis, une, deux, trois et voici dix sociétés clientes sous gestion. Nous recrutons davantage, créons plus de postes de travail. C’est ainsi qu’en l’espace d’à peine un an, nous comptons sept personnes salariées en Angleterre.

Entre-temps, le Royaume-Uni vote le Brexit et donc malheureusement, nous ne faisons plus partie de l’Europe. Il nous faut donc proposer une solution à nos clients désireux de faire du business au sein de l’Union Européenne. C’est décidé, nous ouvrirons un bureau en Irlande ! 

Nous voilà installés sur un TGV et avançons à grande vitesse. Nous avons, mon mari et moi, du mal à réaliser l’ampleur de ce que nous avons bâti en si peu de temps ! 

Désormais implantés au Royaume-Uni et en Irlande avec dix salariés sous notre responsabilité, nous investissons tous les bénéfices que nous percevons dans le développement de la filiale en Irlande, en continuant, en parallèle, à stabiliser notre bureau au Royaume-Uni. 

En 2022, nous décidons de constituer un groupe, parce que celui-ci donnera une valeur à nos sociétés actives et nous permettra d’investir dans l’immobilier pour acquérir nos propres bureaux. 

Voici en résumé le côté doré de la mise à exécution de notre projet professionnel et de l’ascension de notre entreprise !  Je vous raconterai, chères lectrices, dans les deux prochains articles, l’envers du décor ou les enjeux auxquels j’ai dû faire face en tant qu’entrepreneuse : celui d’entreprendre au féminin donc, d’entreprendre aux côtés de mon mari, tout en étant maman. Mais aussi, les enjeux financiers et la prise de risques liés à l’entreprenariat.

La réunion de moyens 

L’un des plus grands défis à relever au démarrage d’un projet est de parvenir à réunir autour de soi les futurs clients, les futurs collaborateurs et à convaincre sur la viabilité de son projet. Il nous a fallu pour cela : 

– Prouver sans cesse aux autres que nous étions capables d’être à leurs côtés et ce, même si nous ne savions pas comment le faire.

– Réussir à inspirer confiance à des inconnus afin de les convaincre de nous accompagner et rejoindre l’aventure. 

– Prendre de l’assurance, accompagner, transmettre, nous adapter et surtout ne jamais montrer nos doutes. Nous sommes dans le monde des affaires et c’est un peu la philosophie « œil pour œil, dent pour dent » qui y règne. Lorsque nous parlons d’argent avec un client, l’humain ne compte pas à ses yeux. Seuls les chiffres sur son compte bancaire ont de la valeur. Ce qui est en porte-à-faux avec mes valeurs profondes.

– Participer à des réunions d’organisation durant des heures interminables afin de permettre à notre groupe de grandir sans mettre en péril notre stabilité financière.

– Mettre à rude épreuve nos collaborateurs en leur demandant sans cesse de faire preuve d’un grand sens de l’adaptation. 

– Garder le sourire et toujours rassurer les gens qui nous entourent. En tant que chefs d’orchestre, si nous émettons une fausse note, alors toute la mélodie perd en harmonie, en cohérence et en viabilité.

Les mille questionnements de l’entreprenariat 

Quel chemin parcouru depuis la création de ma première entreprise et que de moments intensément vécus ! Sur cette route, où tous les jours j’avance un peu à tâtons, les questionnements et les remises en question sont mes fidèles compagnons… : « Ai-je toutes les connaissances nécessaires pour entreprendre ? Puis-je dire que je serai à la hauteur de ce défi ? Comment faire pour que l’entreprenariat soit une force et non une faiblesse ? Comment concilier vie de famille et vie professionnelle ? … ». Je n’ai aucune certitude sur rien du tout, si ce n’est que l’entreprenariat est une drôle d’idée ! N’hésitez pas, chères lectrices, à me dire si vous percevez vous aussi l’entreprenariat sous cet angle, à nous partager vos interrogations, votre cheminement et vos accomplissements. Votre témoignage est précieux et enrichira notre partage d’expérience sur le blog.  

 



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