Je m’appelle Audrey, j’ai 37 ans et suis maman d’une princesse de 10 ans. En 2000, lorsque je rêvais mon futur, j’imaginais avoir au moins trois enfants, un mari, une maison, un chien, un travail stable et une voiture volante.
Vingt-trois ans plus tard, mes rêves ont laissé place à la réalité : je roule dans une vieille Mégane, j’habite un HLM, mon énorme chien est finalement un chat roux qui a un caractère de cochon et je n’ai ni mari ni trois enfants.
Une stabilité à deux que nous adorons
J’ai eu une magnifique petite fille il y a 10 ans, une grossesse de rêve, un accouchement facile et depuis, c’est un long fleuve tranquille. Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas, des réveils nocturnes, des doutes (etc.), mais j’ai la chance d’avoir un vrai trésor.
Ma fille est tout pour moi. Son père et moi sommes séparés depuis sept ans. Je l’élève seule, il la prend un week-end sur deux. J’ai refait ma vie un temps et je me suis longuement posé la question d’un deuxième enfant. Je l’ai désiré longtemps mais notre situation, avec mon conjoint de l’époque, ne nous permettait pas de mettre un bébé en route ensemble.
Puis, le temps s’écoulant, Lya a grandi, j’ai développé ma société et au fil des conversations, je me suis rendu compte que je ne désirais plus d’enfants.
Lya a eu un demi-frère et une demi-sœur du côté de son père. Elle les aime d’amour mais elle apprécie de revenir à la maison, retrouver son intimité et le calme de notre foyer. J’adore la relation que j’ai développée avec Lya et je ne me vois pas perturber notre duo. Nous adorons nous retrouver à deux. Plus le temps passe, plus nous partageons des activités.
Un écart d’âge trop grand
Si je devais aujourd’hui avoir un autre enfant, je considère que l’écart est devenu trop grand pour qu’ils partagent leurs loisirs, des discussions, leurs devoirs (etc.). Dans mon idéal, j’aurais aimé que mes enfants aient entre deux et cinq ans d’écart maximum. J’aurais raffolé de les voir grandir ensemble et être fusionnels.
Je pouponne les bébés des autres
J’ai adoré porter la vie, mettre au monde, allaiter (etc.), mais je passe mon tour, je n’en veux plus. J’aime suivre les grossesses de mes amies, donner des conseils à mes proches… Je préfère être la super tata d’amour et pouponner mes neveux et nièces que d’être mère une nouvelle fois.
Souvent, on me demande : “ Alors le 2e ? Tu vas bientôt avoir 40 ans, tu n’offres pas de frère et de sœur à Lya ? ”. Et bla bla bla, toutes ces injonctions de la société…
Je trouve ces propos très déplacés et assez anxiogènes. Je me sens continuellement obligée d’expliquer mon choix. À chaque nouvelle rencontre professionnelle ou personnelle, la question revient. Je suis une personne très proche des enfants, avec des valeurs éducatives bienveillantes, une fille qui est un véritable rayon de soleil, alors personne ne comprend que je ne retente pas l’aventure…
Une séparation conjugale douloureuse
Devenir maman a été merveilleux et je suis reconnaissante pour tout ce que m’apporte ma fille. Si je ne souhaite plus avoir d’enfants, cela ne m’empêche pas d’apprécier chaque instant et d’être reconnaissante du privilège d’être la mère de ma princesse. Je ressens un sentiment si fort et inexplicable envers elle. Elle me fait grandir, me permet d’être une meilleure version de moi-même.
Au-delà de la maternité et de mon choix, il y a aussi le risque de devoir vivre une nouvelle séparation et d’élever seule deux enfants de deux pères différents.
La séparation d’avec le père de ma fille a été très conflictuelle et aujourd’hui, nous n’avons aucun dialogue. J’ai peur, en ayant un nouvel enfant, de devoir un jour peut-être revivre tout cela et avoir une autre personne liée à moi par un enfant, à vie.
Un confort que je ne souhaite pas perdre
À l’aube de mes 40 ans, je me sens femme et je n’ai plus envie d’être seulement une mère. Je n’ai pas envie de me remettre dans les couches, l’éducation, les nuits blanches (etc.), car avouons-le, les premières années sont souvent difficiles.
Peut-être rencontrerai-je un homme qui me fera changer d’avis et à qui j’offrirai le bonheur d’être parent, mais pour le moment, je suis sûre de moi, je ne veux plus d’enfants.
Les certitudes d’aujourd’hui pourront être les doutes de demain, certes, mais à ce jour je suis heureuse et en accord avec mes choix.
J’ai voulu témoigner pour dire que c’est OK de l’exprimer. Ce n’est pas un secret à garder : chaque femme devrait pouvoir faire des choix concernant son désir de maternité sans avoir à se justifier.
