Dans son témoignage “la dépression, cette tempête”, Virginie évoque ses souvenirs d’enfance de la relation à sa maman malade, à partir de l’âge de 4 ans. Elle témoigne également de l’importance du rôle de son père, et du réconfort apporté par sa sœur dans les moments de crises nécessitant une hospitalisation de sa maman. Virginie évoque le soutien apporté par un professeur d’anglais, dont elle a oublié le nom, mais pas le rôle qu’il a joué lorsqu’elle en avait besoin.
Grandir avec la dépression d’un parent représente une difficulté majeure pour les enfants et les adolescent-e-s. Cette épreuve les confronte à l’inconnu d’une maladie que Virginie nomme “invisible et très souvent incomprise”. Virginie a raison, la dépression siège au plus profond du psychisme de la personne atteinte. La personne qui en souffre n’en comprend pas les sources, elle pourra accéder à une compréhension sur les chemins de la thérapie, soutenue par son entourage familial, présent à ses côtés pour réussir à traverser les turbulences de cette maladie étrange, comme le dit Virginie.
Virginie, tout comme Sophie, témoignent de la force qu’elles ont développée dans ce partage familial d’une telle épreuve. L’une et l’autre ont appris tous les bienfaits de l’empathie pour soutenir les autres et se sentir soutenues.
En lisant le témoignage de Virginie, je me suis souvenu des propos du professeur Lebovici, psychiatre et psychanalyste d’enfants, lorsqu’elle établit les liens entre tempête et dépression. Il nous disait que notre sensibilité aux conditions météorologiques pouvait être liée aux variations d’humeur de notre mère quand nous étions bébé et petits enfants. Ces variations imprévisibles nous obligeaient à nous adapter, sans que nous ayons le moyen de comprendre ce qui se passait. Il est très probable que Virginie ait eu à s’adapter aux changements d’humeur imprévisibles de sa maman quand elle souffrait d’épisodes dépressifs.
Merci, à Virginie, d’avoir partagé son expérience de la maladie dépressive de sa maman, ce partage aidera d’autres personnes à tenter de comprendre l’incompréhensible.
