Il est 00h27 et pendant que certains dorment, j’allaite mon fils, Sacha, bientôt 15 mois.
Une première tentative d’allaitement
Cet allaitement j’en ai rêvé pour ma fille, il y a 5 ans, mais cela ne s’est pas passé comme prévu.
Je n’étais pas sûre de vouloir l’allaiter, puis elle est née, et la première mise au sein a réveillé en moi le désir intense de vouloir lui donner le meilleur de moi-même. Malheureusement, les difficultés se sont enchaînées, entre les tétons ombiliqués, une petite princesse qui préférait dormir et une succession de mauvais conseils, j’ai fait « comme j’ai pu ».
À ses dix jours, suite à un reflux gastro-œsophagien (RGO) intense l’ayant fait passer par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, nous sommes allés aux urgences.
Une fin d’allaitement brutale
Ce RGO sonnera la fin progressive, néanmoins brutale de l’allaitement. « Madame, vous vous rendez compte, votre fille n’a pas pris assez de poids depuis sa naissance, va falloir se rendre à l’évidence, votre allaitement est une catastrophe, si vous persistez comme ça, votre fille va mourir de faim !!! La seule solution c’est de la compléter au biberon « …
Aïe ! Nous, jeunes parents et moi venant à peine d’accoucher, en pleine chute d’hormones, je n’étais pas prête à entendre cette puéricultrice me jeter la pierre aussi froidement, sans aucune empathie, avec ce ton culpabilisant. Il ne m’en a pas fallu plus pour m’effondrer, disant à mon mari à quel point j’étais une mère horrible, même pas capable de nourrir son bébé correctement.
Nous avons donc accepté les compléments et évidemment, la stimulation se faisant moindre, ma lactation a fini par diminuer et se tarir complètement alors que notre fille avait un mois et demi.
Aujourd’hui, avec le recul et maintenant les connaissances nécessaires, je sais que l’allaitement aurait pu être complètement différent. En réalité, ma fille avait pris le poids nécessaire à sa santé, mais il est vrai que la prise de poids n’est pas toujours aussi fulgurante au sein qu’avec le biberon.
Une deuxième tentative fructueuse
J’ai longtemps pleuré et je n’ai jamais vraiment fait le deuil de l’allaitement de ma fille, mais mon fort caractère a vite repris le dessus. Lorsque nous avons commencé notre parcours PMA pour notre deuxième enfant, j’ai lu des tonnes et des tonnes de livres, d’articles, j’ai commencé à suivre des comptes sur les réseaux qui parlaient de l’allaitement. Je me suis renseignée sur tous les problèmes liés à la lactation et leurs solutions.
J’étais déterminée, j’avais prévenu mon mari que pour notre prochain, c’était sûr, j’y arriverai. Son soutien a toujours été sans faille et je ne le remercierai jamais assez pour ça.
À la naissance de Sacha, lorsque que la sage-femme l’a posé sur ma poitrine, j’ai tout de suite compris que cette fois-ci, ce serait différent. Il a trouvé le sein du premier coup et s’y est accroché avec une telle force !
Les deux premières nuits ont été très mouvementées car il a fallu attendre la montée de lait. Sacha a littéralement hurlé en non-stop pendant presque 6 heures d’affilée, sans jamais pouvoir le poser. Bien sûr, j’ai eu le droit au fameux « Si vous voulez, on vous donne un biberon, ça vous permettra de vous reposer ! » Mais cette fois-ci, il en était hors de question. Malgré la chute d’hormones et la fatigue, je savais que la meilleure solution était de garder mon petit contre moi, lové peau à peau et d’être le plus détendue possible.
C’est ce que nous avons fait, nous sommes restés lovés l’un contre l’autre et j’ai admiré mon bébé, au sein, si beau, si doux et son odeur sucrée absolument enivrante.
Une aventure lactée des plus belles
Lorsque la montée de lait est arrivée, cette aventure lactée a été d’une facilité presque déconcertante, que j’en ai même dit à mon mari : « Tu crois que ça va durer ? Ça paraît trop beau, trop facile, il va forcément y avoir un loupé !« .
Au fil des tétées, j’ai vraiment profité en arrêtant de trop penser. Au sixième mois d’allaitement, j’étais tellement fière d’être arrivée jusque-là et ce, malgré certains commentaires, certaines idées reçues sur la durée d’allaitement « idéale » qui ont malheureusement la vie dure. Je savais que ni lui ni moi n’étions prêts à stopper ces beaux moments.
Mon mari m’a dit : « Loulou, c’est sûr et certain qu’il n’a pas envie d’arrêter maintenant et toi si tu n’es pas prête non plus, alors il n’y a aucune raison d’arrêter. Quand l’un de vous sentira que c’est le moment, alors on avisera« .
Aujourd’hui nous en sommes à presque 15 mois d’allaitement et j’en suis fière, les tétées sont toujours aussi belles, bien que beaucoup plus acrobatiques qu’à nos débuts ! Mais pour rien au monde je n’échangerais ma place, malgré la fatigue et le don de soi que cela implique.
Pour conclure, surtout, ne laissez jamais personne vous rabaisser, vous humilier ou remettre en doute votre capacité à être un bon parent.
Bref, il est 00h27, ma merveille vient de s’endormir au sein. Comme beaucoup de maman, je suis partagée entre l’envie de vite me coucher et celle d’admirer encore quelques minutes mon fils ou bien d’aller voir si ma fille dort bien.
Tout comme Éloïse, tu as envie de nous partager ton aventure lactée, voici notre page pour y déposer ton témoignage