L’article du jour est consacré à l’engagement associatif, en tant que moyen de se sentir utile. Nous verrons comment il participe à maintenir notre santé mentale.
Mais rappelons avant toute chose qu’une association à but non-lucratif est un regroupement d’au moins deux personnes qui décident de mettre en commun des moyens, afin d’exercer une activité ayant un but premier autre que d’assurer leur enrichissement personnel.
Les associations font partie, comme les coopératives ou les mutuelles, des formes sociétales d’économie sociale, qui ont en commun de participer à la vie économique, sans rechercher de profit.
Vous pouvez être engagé dans une association en tant que salarié ou bénévole. Si vous choisissez le bénévolat, votre engagement ne sera pas rémunéré, vous faites don de votre temps. Par exemple, les personnes qui accueillent le public dans les permanences des Restos du Cœur, ne sont pas rémunérées.
Un engagement altruiste
Les motivations qui conduisent à assurer des missions de façon bénévole, sont altruistes. L’altruisme se réfère à un comportement visant à aider les autres, sans attendre de récompense. Il diffère de l’empathie, qui est la capacité à comprendre et à ressentir les émotions d’autrui, dans deux dimensions. L’empathie cognitive implique de comprendre intellectuellement les sentiments d’une autre personne alors que l’empathie émotionnelle se rapporte à la capacité de partager physiquement les émotions d’autrui.
Ces choix d’engagement se fondent sur la mise en œuvre de valeurs individuelles de solidarité. Ils contribuent largement à améliorer les relations sociales, et ce, de façon très concrète, comme le font les bénévoles des Restos du Cœur, qui distribuent quotidiennement des milliers de repas chaque jour.
Engagement ≠ sacrifice
Il existe mille et une façons de participer à des actions bénévoles. Cet engagement individuel et collectif peut être facteur d’épanouissement et d’équilibre de notre santé mentale ; en veillant à ne pas se laisser dévorer par le dévouement à autrui, s’il nous entraîne à nous négliger ou à nous oublier, ce qui nous pousse du côté du sacrifice.
Un risque connu et pris en compte par les organisations non gouvernementales (ONG) qui interviennent au secours de populations en détresse, dans de nombreuses parties du monde. Il peut prendre la forme d’un syndrome vicariant, c’est-à-dire se retrouver “contaminé” par le traumatisme subi par une autre personne (si vous secourez des victimes de tremblement de terre, par exemple).
Un engagement équilibré
L’engagement associatif bénévole est une voie d’entretien de notre santé mentale, en prenant garde de connaître nos limites à accueillir la détresse d’autrui, et en continuant à prendre soin de nous pour ne pas sombrer. La santé mentale est une recherche permanente d’équilibre, qui passe par la qualité de nos relations aux autres.
Les bienfaits de l’engagement associatif sur notre santé mentale
Notre santé mentale ne va pas de soi. Elle est conditionnée par de nombreux facteurs, évoqués plus haut. Chacun de nous a besoin de percevoir un sens à sa vie, perception nécessaire pour gagner en estime de soi, et cultiver chaque jour le goût de vivre. Il existe autant de voies possibles que d’êtres humains. S’engager dans un projet associatif peut contribuer à nous sentir utiles aux autres, en réalisant des projets partagés, vérifiant ainsi combien nous devenons plus intelligents à plusieurs que seul.
Participer à ce type de lien social nous permet aussi de lutter contre la solitude subie, voire l’enfermement sur soi, source de dépression. Nous pouvons y trouver une satisfaction narcissique, au sens positif du terme, à savoir gagner en estime de soi, et ne pas passer notre temps à nous admirer dans un miroir (sourire). De plus, l’engagement associatif est librement choisi, en fonction de nos convictions, de nos valeurs. Il n’est pas toujours un long fleuve tranquille, car le milieu associatif n’est pas épargné par des conflits de pouvoirs et de personnes. Mais cet engagement noble, individuel et collectif, nourrit les liens sociaux, si nécessaires pour de nombreuses personnes, enfants comme adultes, isolés et souvent en détresse.
Je partage ici un exemple de l’Histoire récente : les malades atteints du Sida, dès les premiers temps de l’épidémie, ont été et sont encore soutenus par l’association AIDES. Grâce à leur combat pour faire valoir les droits de ces malades, l’association a fait évoluer le regard social porté sur ces jeunes malades, et a contribué à modifier les pratiques médicales et les droits des malades (voir la loi de mars 2002, dite loi Kouchner).
Si vous êtes bénévoles dans une association, nous vous invitons à témoigner de votre engagement, des bienfaits que vous en tirez, et des éventuelles difficultés que vous avez traversées.