Je vais vous raconter la rencontre avec mon âme sœur, Sébastien, ma relation avec celui qui partage ma vie depuis bientôt 5 ans et nos quatorze ans d’écart.
Deux amis de 18 et 34 ans
J’avais 18 ans lorsque j’ai commencé à »fréquenter » Sébastien amicalement. À l’époque, il était marié et moi, j’étais en couple. Mais grâce aux vide-greniers que mon père organisait avec lui, nous avons commencé à nous y rendre tous les quatre et à nous apprécier. Nous voilà donc partis pour des repas, des soirées et même des vacances tous ensemble. Mais un beau jour, la femme de Séb l’a trompé. Gars gentil et adorable, il a tout fait pour tenter de recoller les 1
J’ai carrément coupé les ponts avec Séb du jour au lendemain à cause de son ex-copine avec laquelle il s’était mis en couple après son divorce. Trop proche de mon ex, cette femme lui racontait mes moindres faits et gestes.
Pendant presque deux ans, il n’a reçu aucune nouvelle de ma part. Puis, un beau jour, mon père me lance : “J’ai invité Sébastien à nous rejoindre à la berge, Julie l’a quitté et l’a mis dehors, il ne va pas bien”. Je n’étais pas franchement emballée de le voir débarquer alors que moi, de mon côté, je venais à mon tour de subir une peine de cœur. De plus, j’étais surmenée par le travail. Mais il est arrivé cette après-midi-là et a voulu discuter…
- “Manon, je peux te poser une question, même si je pense déjà connaître la réponse ?
- “Oui, si tu veux”.
- “Pourquoi as-tu arrêté de me parler, comme ça, du jour au lendemain ?
- “À cause de Julie, j’en avais marre qu’elle raconte ma vie à Max…”
- “Je m’en doutais”.
Deux simples réponses plus tard et nous revoilà amis comme avant, sans la moindre trace d’animosité. Le même jour, mon père lui a proposé de l’héberger à la maison car nous avions plusieurs chambres de disponibles. C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés tous les deux à vivre sous le même toit que mes parents pendant un an et demi !
Le temps s’écoulait, je sortais beaucoup avec ma meilleure amie, Sébastien, ainsi qu’un autre ami. Nous passions beaucoup de temps tous les quatre. Ma meilleure amie finit par se mettre en couple avec mon autre ami, tandis que Séb et moi restions solos. Pourtant de mon côté, ce n’était pas faute de chercher quelqu’un car je me sentais prête pour une nouvelle relation. Le jour de l’anniversaire de Séb, nous avons débarqué chez lui après le travail pour le fêter comme il se doit. Dans la nuit, je suis rentrée chez moi et je lui ai envoyé un texto pour lui dire que j’étais bien rentrée, comme d’habitude. Là, il m’a répondu : “Tu sais, j’ai un truc à te dire. Je suis amoureux de toi depuis un certain temps [….]”. S’en est suivi une discussion le reste de la nuit par message…
Le matin arrivé, je me suis rendue au boulot dans le brouillard car Séb, le gars que je considérais comme mon meilleur ami, comme l’ancien collègue de mon père et surtout comme l’un de ses plus proches amis, que je surnommais “tonton Séb”, me disait m’aimer depuis plusieurs mois. Il avait 39 ans, j’en avais 24 (bientôt 25). Nous avons quatorze ans d’écart. Quand il m’a avoué qu’il m’aimait, plutôt que de lui rire au nez, j’ai cogité, cela me touchait et j’ai eu peur que de mon côté, il y ait sûrement plus que de l’amitié, sans l’avoir vu arriver.
En bord de Seine, j’ai compris que tu m’aimais
Séb me connaît par cœur, il sait comment je suis, comment je fonctionne, il connaît mes peurs, mes défauts, ce que j’aime ou pas. Bref, il savait que là, je ne me sentais pas bien. Alors il m’a rejointe en bord de Seine pendant que je cogitais. Nous sommes rentrés ensemble chez lui car il faisait nuit. Je pleurais parce que j’avais peur : peur de me tromper, peur de me mettre avec lui pensant l’aimer d’amour alors que non, peur de le faire souffrir, alors qu’il ne mérite pas ça, peur de le perdre si cela devait se passer mal entre lui et moi…
Il est au courant que le fait d’avoir un enfant est compliqué pour moi à cause de ma maladie, l’endométriose, et moi je sais que de son côté, il ne peut pas en avoir, à cause d’une maladie génétique qui le rend stérile. Il connaît mon désir de maternité et à ce moment-là, c’est lui qui me parle de PMA, pour pallier ce désir. Séb, ce grand gaillard, un peu ours sur les bords mais si gentil, affectueux, loyal, et surtout amoureux… !
Toi plus moi = un
Mon père a eu du mal à accepter notre relation au début : menace, chantage, ultimatum pour essayer de me faire rompre avec Sébastien. Il m’a dit : “Tu n’es plus ma fille si tu restes avec lui”. Ce à quoi j’ai répondu : “Très bien, alors aujourd’hui tu n’as plus qu’une seule fille, car je ne le quitterai pas. Il me rend heureuse papa, ton ami que tu connais depuis 17 ans. Il m’aime, et prend soin de moi. Pour la première fois de ma vie, je suis pleinement épanouie et heureuse en couple, alors oui c’est avec ton meilleur ami, mais papa, comprends-moi, ce n’est pas l’âge qui fait l’amour”. Il n’a rien voulu savoir et comprendre, alors pendant environ six mois, nous ne nous sommes presque plus parlé.
J’ai appris par ma sœur qu’il avait rencontré une nouvelle femme, qu’il allait mieux après le divorce d’avec ma mère et surtout qu’il m’en voulait terriblement de rester avec Séb. Ce dernier était quant à lui partagé et aussi déchiré de voir son ami réagir ainsi, et surtout de me voir malheureuse de ne plus voir mon père. Mais, c’était ma décision et je ne lui en voulais pas. Séb et moi, c’est l’histoire de deux âmes, un peu paumées et amochées sentimentalement (il a vécu un divorce horrible, s’est retrouvé à la rue, a été cocu et son ex-copine l’a utilisé, lui et son argent. Moi, j’ai eu un vécu très tendu et compliqué avec un pervers narcissique qui m’a coupée de tout le monde, etc.). Nous sommes deux âmes qui se sont complétées pour n’en faire qu’une seule. Une âme que je ne m’attendais pas à rencontrer, que je n’aurais jamais cru pouvoir exister.
Ensemble, bien dans notre monde
Nous nous connaissons depuis onze ans. Il connaît mes parents depuis 20 ans. Pourtant, notre histoire dure depuis bientôt cinq ans. Notre mariage est prévu d’ici un an et demi. Notre vie est faite de hauts et de bas, comme tout le monde, et nous avons dû passer le stade de l’acceptation de notre relation auprès de ma famille et de la sienne.
Nous avons quatorze ans d’écart, mais nous vivons heureux, épanouis. Et si vous pensez que l’on n’a jamais parlé de “plus tard”, compte tenu de notre écart d’âge, détrompez-vous ! Je suis consciente qu’il sera en retraite bien avant moi (rire), qu’il aura sûrement, de par sa maladie, des problèmes de santé importants. Mais peu importe car j’ai aussi mon lot de problèmes et je suis prête, car l’amour pour moi se résume à tellement plus de choses.
Nous avons fait une croix sur notre désir parental car j’ai bientôt 30 ans et lui a passé les 42. Je ne me sens plus d’avoir un bébé à cet âge-là parce que j’ai peur de ne pas réussir à gérer le fait de ne pas faire de nuits complètes pendant plusieurs mois, d’accumuler de la fatigue avec le bébé et la maladie. Je ne veux pas m’infliger un stress de plus et je ne veux pas non plus lui faire subir tout cela, car malgré tout, avec quatorze ans de plus, la fatigue ne se ressent pas pareillement pour lui et pour moi. Séb avait fait son deuil de ne pas avoir d’enfants bien avant que l’on se mette ensemble. Moi, cela m’a pris plus de temps. Je dirais que cela fait seulement deux ans que j’en ai fait le deuil.
Je chéris tous ces moments que nous partageons, lui et moi, cette complicité qui nous lie, cette connaissance que nous avons l’un de l’autre. Nous avons le projet, si un jour nous parvenons à avoir une maison suffisamment grande, de devenir famille d’accueil pour enfants à partir de 4-5 ans. Nous souhaitons leur offrir un foyer stable, avec un amour différent d’un amour parental, mais un amour tendre pour les accompagner dans la vie. Lui et moi sommes prêts à aider des enfants qui n’ont pas la chance de grandir dans ce climat-là. Nous voulons pouvoir leur offrir cette possibilité.
Quatorze ans d’écart, ce n’est rien ! Ce n’est qu’un chiffre. Nous deux, c’est l’amour, notre état d’esprit, notre force qui font de notre relation notre bonheur.
Voilà, je m’arrête ici. Je dis merci, merci à la vie d’avoir mis sur mon chemin de sacrées embûches qui m’ont apporté tellement ! Je me dis que sans elles, je n’aurais pas cette chance. Merci à vous de m’avoir lue jusque-là.
Si toi aussi tu souhaites nous partager ton histoire de couple hors-normes, n’hésite pas à nous retrouver dans l’espace témoignage !