La santé mentale des hommes… Le 8 novembre 2021, mon oncle s’est suicidé. Il souffrait de dépression, en silence, depuis des années. Un fardeau si lourd, mais si bien caché que personne parmi nous n’aurait pu anticiper sa fin tragique. Mon oncle était la personne la plus gentille que je connaissais. Il veillait toujours à ce que nos espaces communs, car oui il était aussi mon voisin, soient impeccables et accueillants. Sa gentillesse s’étendait à tout le monde autour de lui, mais tragiquement, il n’a pas su trouver cette même compassion envers lui-même.
Puis, seulement deux ans plus tard, à la veille de mon 28e anniversaire, un autre coup dévastateur m’a frappé. Un cher ami, l’une des âmes les plus gentilles au monde, s’est suicidé. Il était gay et la stigmatisation autour de son identité l’a contraint à mener ses combats seul, l’amenant finalement à succomber à l’obscurité écrasante.
Ma santé mentale : thérapie, discussions ouvertes, exutoires
La perte de mon oncle et de mon ami a brisé mon cœur. C’était comme si le sol s’était dérobé sous mes pieds. Le chagrin m’a submergé car tous deux étaient des âmes précieuses. Leur disparition a apporté avec elle une profonde tristesse et de la frustration.
Faire face à cela s’est avéré difficile. Au début, je continuais à avancer en m’appuyant sur ma routine, ainsi que sur le soutien de ma famille. Des amis proches m’ont également soutenu en m’écoutant sans jugement. Puis j’ai demandé de l’aide à un professionnel par le biais d’une thérapie. Il m’a offert un espace sûr, au sein duquel j’ai pu exprimer mes émotions et développer de nouveaux mécanismes d’adaptation, plus sains. La thérapie est devenue importante, m’aidant à avancer sur le chemin du deuil. J’ai aussi trouvé le moyen d’honorer les mémoires de mon oncle et de mon ami, en plaidant en faveur de la sensibilisation à la santé mentale. Je conseille toujours aux gens autour de moi de faire une thérapie régulière et de s’ouvrir, de parler de ce qui ne va pas.
Faire face à des pensées difficiles est un processus continu. Je les reconnais et les accepte. J’utilise des pratiques de pleine conscience, je tiens un journal et je reste en contact avec mes proches bien-aimés. L’exercice physique (le football est le meilleur) m’aide à vider mon esprit et je me rappelle que c’est OK de demander de l’aide en cas de besoin.
Les hommes et la santé mentale
Ces pertes dans mon entourage m’ont obligé à affronter une réalité difficile : les hommes luttent souvent avec des pensées sombres et des tourments intérieurs, mais les attentes sociétales nous poussent à refouler nos émotions. La pression à devoir toujours apparaître comme étant forts et inflexibles peut nous isoler, rendant difficile la recherche d’aide ou même la reconnaissance de nos luttes.
La santé mentale des hommes représente une crise silencieuse. Nous sommes conditionnés à croire que chercher un soutien est un signe de faiblesse, que nous devons endurer notre douleur en silence. Cette stigmatisation nous empêche non seulement de tendre la main, mais elle renforce aussi notre souffrance. Il est essentiel de reconnaître que la reconnaissance de notre douleur et le fait de chercher son soulagement ne sont pas des signes de faiblesse. Bien au contraire, cela témoigne de notre force et de notre résilience.
J’ai grandi dans une culture où les visions traditionnelles de la masculinité n’encouragent pas la vulnérabilité. Cela rendait donc difficile pour les hommes de demander de l’aide. Cependant, je constate une sensibilisation croissante et un changement d’attitude à l’égard de la santé mentale, éliminant lentement la stigmatisation et encourageant des conversations plus ouvertes et authentiques. Chaque pas en avant compte !
Mon plaidoyer pour la santé mentale des hommes
Peu importe à quelle profondeur nos pensées ont sombré, il y a toujours de la lumière à découvrir. La thérapie, la communication bienveillante et la libération venant de l’acceptation et de l’amour de soi sont des outils puissants dans notre lutte contre l’obscurité.
J’exhorte ainsi chaque homme lisant mes mots : « Ouvre-toi, partage tes fardeaux et cherche l’aide que tu mérites.
Fais le premier pas vers la guérison. Rappelle-toi que c’est OK de demander de l’aide et que chaque petit pas vers le bien-être mental fait une différence.
Ne laisse pas le poids de tes émotions et de tes pensées non exprimées t’entraîner vers le bas. Il y a toujours de l’espoir, toujours un chemin à suivre et toujours de la lumière, même au cœur des moments les plus sombres.
Ouvre-toi dès aujourd’hui, ne laisse pas les mauvaises pensées t’emporter.
Ensemble, brisons le silence autour de la stigmatisation de la santé mentale des hommes. »
Avec beaucoup d’amour,
CD