Réussir sa vie quand on ne fait pas une taille 36

Réussir sa vie quand on ne fait pas une taille 36

écrit par Charlotte Clay

Je m’appelle Charlotte Clay, j’ai 36 ans, je mesure 1m 62 et je m’habille en taille 48.

J’ai décidé de vous conter mon histoire dans ce blog pour réunir autour de moi des femmes qui se reconnaitront dans mon parcours. Pour décomplexer celles qui pensent ne pas être à la hauteur de « la femme parfaite ». Enfin, pour vous offrir un espace d’expression authentique, sans jugement, où vous pourrez être vous.

Afin d’entrer dans le vif du sujet, c’est sans filtre que je me présente à vous dans ce premier article. Vous découvrirez qui je suis, à travers mes rondeurs.

HORS-NORME, MAIS ORDINAIRE

Catégorisée depuis plus de 20 ans comme « obèse morbide », je suis physiquement hors-norme. Mais avant d’être une série de mots figés ou de chiffres sans vie, je suis une personne profondément humaine.

Car oui, chaque regard perçant posé sur mon corps, chaque jugement de valeur et chaque mot violent émis contre ma personne au cours de mon existence ont nourri mon humanité. Ils ont développé ma capacité à l’empathie et ma sensibilité envers les autres. Ils m’ont donné la force de construire ma vie de femme somme toute ordinaire.

Je suis mariée et maman d’une petite fille âgée de cinq ans. Je suis aussi une entrepreneure expatriée accomplie.

UN CORPS IDÉAL AU SERVICE DE MES RÊVES

Je n’ai pas un « corps de rêve », un corps sportif, sans gras et mince. Un « corps parfait » tel que la société moderne l’expose sur le devant de la scène, dans les magazines ou sur les réseaux sociaux.

Cependant, ceci ne m’a jamais empêché de concrétiser mes rêves. Au contraire, c’est avec lui et même grâce à lui que j’ai atteint des sommets.

Quand je fais le bilan, je constate que j’ai réalisé nombre de mes objectifs : exercer une passion, trouver un amoureux, construire un foyer, avoir un travail épanouissant… Comment y suis-je parvenue ? C’est simple : en restant toujours fidèle à moi-même.

Exceller: une stratégie gagnante

J’ai grandi avec la sensation de toujours devoir prendre le moins de place possible dans la société tout en m’efforçant d’être excellente dans tout ce que j’entreprenais. Par exemple, en sport à l’école, j’essayais d’être meilleure que les autres pour démontrer que même « une grosse » peut pratiquer le sport.

Plus tard, j’ai travaillé en bijouterie dans le cadre de mon BEP vente. Alors que je n’avais pas le physique de l’emploi, il m’a fallu être meilleure que les autres vendeurs. La patronne, d’abord réticente à m’employer, m’a même proposé quelques années après, de reprendre les clés de la boutique.

J’ai aussi réussi à devenir enseignante d’équitation. De faire de ma passion un métier (que j’ai mis sur pause). Moi, la « rondelette du groupe », je me suis intégrée dans un milieu où être gros est très mal perçu, où la grâce des jambes longues et fines sont la norme.

Comme quoi tout est possible : il est possible de briller là où l’on ne vous attend pas, là où cela ne semble réservé qu’aux autres.

Épouse d’un « lardon » entrepreneur et maman d’une « chouquette »

Mes rondeurs ne m’ont pas non plus empêchée de trouver l’amour. Je rencontre mon mari en 2010. Ensemble, nous formons le célèbre couple « paupiette et lardon » auprès de notre entourage. Nous avons scellé notre union en donnant naissance à notre trésor, notre fille « chouquette ». 

En bonne vivante et gourmande, je ne pouvais attribuer à mes deux amours un autre surnom affectueux. En plus d’être l’heureuse maman d’une délicieuse pâtisserie, je suis aussi entrepreneuse avec « mon lardon » adoré. Ensemble, nous avons créé un groupe de sociétés et avons une dizaine d’employés sous notre responsabilité au pays du « Tea Time » : l’Angleterre. Yes Ladies, j’écris ces lignes depuis le Royaume-Uni.

UN CORPS MARQUÉ PAR LE POIDS DES ANNÉES

Je ne souhaite pas ici étaler ma réussite, faire l’éloge de ma vie ou de l’obésité. Loin de là. Mais simplement partager avec vous le fait que le bonheur, la joie, l’accomplissement, la réussite, peu importe le mot utilisé pour traduire ce sentiment positif intérieur, n’est pas hors de portée. Mesdames, j’en suis la preuve vivante, en chair et en os.

Mon corps porte les stigmates des épreuves cumulées au cours des années. J’ai fait face à une relation de couple toxique, connu la dépression, ingéré des hormones pour tomber enceinte, vécu une fausse couche. Entre autres difficultés. Je dévoilerai au fil du blog ces moments sombres en y apportant du soleil car il me tient à cœur de pouvoir, ici, délier une parole réconfortante et sécurisante. De vous donner des astuces, basées sur mon expérience, pour sortir du brouillard.

BIEN DANS MA TAILLE DE PANTALON ET VOUS ?

Au préalable, je vais d’abord vous conter plus en détails, comment je parviens à accepter mon corps et comment la société façonne, à mon sens, le regard que l’on porte sur l’obésité. Je vous parlerai aussi des dessous de ma taille de pantalon hors norme…

J’ai décidé de partager mon histoire en espérant en apprendre sur vos retours d’expériences. Curieuse de connaître l’humaine qui se cache derrière la lectrice, n’hésitez pas à me parler de vous et à me raconter votre histoire.

Envie de temoigner

Je témoigne