Avant de poursuivre la lecture de cet article, je vous invite à lire le témoignage de Linda. Linda y décrit avec simplicité et clarté plusieurs dimensions des violences conjugales qu’elle subissait. D’abord les violences psychologiques, assénées plusieurs fois par jour, à tout propos, pour chaque détail de la vie quotidienne. Et aussi les violences économiques, exprimées par l’injonction : “Va donc faire les courses, et ne compte pas sur moi pour payer…”. Dévalorisation et humiliations sont aussi d’autres formes de violences psychologiques qu’elle relate.
Linda ne fait pas état d’autres formes de violences, physiques ou sexuelles, qui font partie des modalités d’exercice de l’emprise par les conjoints agresseurs.
Linda commence son récit par cette phrase : “Enfermée dans ma routine de maman et de femme-objet dans cette famille que nous avons crée…”. Elle aurait pu écrire aussi : “Enfermée dans cette prison par ce conjoint violent…”.
Prendre conscience et dire STOP
À la faveur d’une insomnie, elle décide, après avoir subi cette tyrannie quotidienne pendant 12 ans, de dire STOP ! Elle prépare son départ pendant huit mois, prise dans les filets de l’emprise exercée par son conjoint.
Ces temps de prise de conscience et de décision de partir peuvent paraître longs, vus de l’extérieur. Mais ils sont fréquents dans les situations de violences conjugales. Ils sont liés à la force de l’emprise de la culpabilité ressentie par la victime, et largement entretenus, tout comme alimentés, par les agresseurs.
Linda, l’équipe du blog Hors-Normes vous remercie d’avoir accepté de témoigner des violences que vous avez subies, d’avoir témoigné de la force que vous avez trouvée pour échapper à l’emprise de votre conjoint. Vous avez fait preuve d’un grand courage. Nous vous souhaitons une vie meilleure, faite de calme, de respect et de bonheur avec votre enfant.
Trouver des ressources et de l’aide
Nous rappelons ici que 10 % des femmes sont victimes de violences conjugales, quel que soit leur âge, y compris des jeunes filles mineures. Nous avons bien conscience que s’extraire de l’emprise d’un conjoint violent demande des efforts et de trouver des ressources fiables auprès de professionnel-les formé-es à ces prises en charge complexes.
Nous vous invitons à témoigner de votre parcours de victime ou de professionnel-le en charge du secours aux victimes de violences conjugales. Sans oublier les enfants présents qui subissent gravement les violences exercées sur leur mère.