Nous sommes des êtres sociaux : lorsque nous venons au monde, nous baignons, pour la majeure partie d’entre nous, dans la société qui nous entoure. Cette dernière se compose de différents groupes sociaux, tels qu’une famille, un cercle amical, un réseau professionnel, une tribu ou encore un peuple à l’échelle d’une nation. Sans oublier notre appartenance commune à l’ensemble de l’espèce humaine. Comme je l’ai évoqué dans mon article « La place de la femme dans la société », cette société prend différentes formes en fonction du contexte dans lequel nous évoluons.
Dès lors, une question existentielle s’impose : comment trouver sa place dans la société, au sein de ces différents groupes qui la composent tout en restant fidèle à soi-même ? Car oui, la société nous dicte des règles, des normes, un cadre, qui parfois se trouvent aux antipodes de notre personnalité, de nos aspirations, de nos besoins ou encore de nos rêves. Il y a également un formatage en lien avec notre apparence physique, notre corps, nos vêtements. Si nous ne respectons pas certains codes ou canons de beauté, alors nous sommes étiquetés comme « hors norme » par le groupe auquel nous appartenons.
J’avais envie aujourd’hui, très chères lectrices, de vous raconter comment, au fil de ma vie, j’ai réussi à trouver ma place dans certains milieux sociaux au sein desquels j’ai évolué. En espérant éveiller votre intérêt, je me réjouis en retour de pouvoir vous lire à ce sujet.
TROUVER SA PLACE DANS LA SOCIÉTÉ AVEC UNE APPARENCE « HORS NORME »
Vous n’êtes pas sans savoir que mon corps n’est pas dans la norme habituellement prescrite par la société. Si vous souhaitez rafraichir votre mémoire sur ce point, je vous invite à lire ou relire mes articles « Réussir sa vie quand on ne fait pas une taille 36 » et « S’aimer tel qu’on naît ». Je me suis construite pendant des années en faisant face aux regards des gens, en devant assumer ce corps, première chose que les gens voient et au sujet duquel beaucoup d’entre eux s’autorisent à porter un jugement.
C’est ainsi qu’au fil des années, j’ai nourri ma force de vivre en m’entourant de personnes qui m’acceptent telle que je suis. Ce long chemin n’a pas été simple, beaucoup de larmes ont coulé sur mon visage avant de réaliser que le plus important n’était pas ce que les autres pensaient de moi, mais bel et bien mon bonheur, peu importe comment celui-ci se définit. D’ailleurs, il appartient à chacune d’entre nous de décider si nous souhaitons vivre heureuse et épanouie car c’est une liberté qui nous incombe.
Notre apparence physique peut représenter un frein au fait de trouver une place ou sa place dans la société, certes, mais je reste convaincue que parvenir à s’intégrer est lié au fait de s’imposer et de prendre la place que l’on souhaite occuper et ce, en dépit des regards et des jugements des autres.
LA FAMILLE ET L’ÉCOLE : SOCLES SOCIAUX FONDATEURS
J’ai la chance d’avoir été entourée d’amour parental et familial dès ma plus tendre enfance. J’ai grandi avec mon frère en toute insouciance, protégée des préoccupations liées au monde des adultes. Les regards bienveillants de mon entourage sur mon corps m’ont également permis de développer de l’amour propre. Ce socle familial fondateur, m’a donné les outils nécessaires, tels que la confiance, l’estime et l’amour de soi, pour m’insérer aisément dans l’institution sociale la plus importante de mon enfance : l’école.
J’ai toujours aimé aller à l’école, rencontrer des copains et de nouvelles maîtresses, parfaire mes apprentissages. Je faisais partie de ces enfants qui trépignent d’impatience à la rentrée scolaire de septembre. J’adorais préparer mon sac d’école avec mes nouvelles fournitures scolaires et je me souviens du sentiment d’excitation que cela me procurait. Mais par-dessus tout, le chemin de l’école m’a permis de devenir responsable et de m’exprimer en toute liberté. Un peu trop d’ailleurs, car j’avais beaucoup de mots dans mon carnet pour cause de « bavardage ». Très sociable, j’avais de nombreux amis.
À cette époque, je n’étais pas une professionnelle aguerrie de la mode, mes habits n’étaient jamais associés « correctement », ma coiffure explosait dans tous les sens et mon image n’était absolument pas ma priorité. D’ailleurs, au collège, j’avais l’allure d’un « un garçon manqué », le jogging étant mon vêtement préféré. Je n’étais soumise à aucun code, je me sentais libre et bien dans ma peau.
Je n’avais donc aucune difficulté à trouver ma place au sein de ma famille et à l’école. Qu’en est-il pour vous chères lectrices ? Comment avez-vous vécu vos premières années d’insertion sociale ou de vie en société ?
SE SENTIR À SA PLACE GRÂCE À UNE PASSION
En dehors de l’école et des temps familiaux, mon enfance et mon monde ont également été rythmés par une passion saine et authentique : l’équitation. Je troquais volontiers mes vêtements dépareillés et mon jogging pour mon pantalon de cheval. En réalité, c’était la tenue qui me seyait le mieux, dans laquelle j’étais le plus moi !
Tous les samedis, je rencontrais mes amis et mes monitrices au p’tit poney club familial du coin. Ma mère m’y déposait pour la journée entière, je curais les boxes, j’aidais mes monitrices à préparer les chevaux. Je connaissais le nom de chaque cheval et poney. Tenace, déterminée et aucunement craintive, j’avais le droit de monter les chevaux difficiles, ceux qui étaient à peine dressés. Là-bas, j’étais chez moi, comme à la maison. Puis le dimanche, nous allions en concours de sauts d’obstacles, la compétition était à son maximum.
Cette passion m’a permis de m’épanouir, de me sentir bien dans ce cercle social. Mais surtout, elle a facilité le développement de qualités qui me servent dans ma vie de tous les jours, au sein de mes différentes relations sociales : l’empathie, le respect, la rigueur, l’humilité, la confiance en soi, la douceur, la persévérance et l’oubli de soi (au profit du bien-être de mon compagnon). De plus, rien n’est jamais acquis avec un cheval. Lorsque tu montes à cheval, tu ressens sous ta selle toute la puissance de cet animal. Ta vie est comme en sursis car elle dépend de ta manière d’interagir avec l’animal. Il est fondamental de se remettre en question à chaque instant, mais aussi de savoir s’adapter. Ton corps ne fait qu’un avec ta monture, tu apprends à ressentir l’animal et contrôler tes mouvements avec beaucoup de légèreté.
Bizarrement, ma place auprès d’un cheval était comme une évidence, c’était le meilleur endroit au monde. Sans oublier le sentiment de liberté infinie que cela procure de monter un cheval en balade dans la forêt ou sur la plage. Tu te sens comme seule au monde, juste avec lui. Sentiment de liberté décuplé car sur mon cheval, je n’ai jamais été jugée sur mon apparence physique, mais seulement sur mes actes. Est-ce que pour toi aussi, chère lectrice, la liberté est une condition sine qua non pour te sentir à ta place en société ?
LE TRAVAIL : UNE FAÇON DE TROUVER SA PLACE DANS LA SOCIÉTÉ
Le dernier point que je souhaite aborder dans l’article du jour concerne le travail. Celui-ci détient une place si prépondérante dans notre société moderne. À en croire certaines personnes, sans notre travail, nous ne sommes rien ni personne. Et en fonction de notre activité, nous pouvons même être catalogués comme « moins que rien ». Inversement, il existe toute une hiérarchie de métiers nous permettant d’être bien insérés socialement et d’avoir une place de « méritant ».
Pour ma part, je ne vais pas vous parler de ma fonction actuelle de chef d’entreprise. J’aborderai ce sujet prochainement. J’ai juste envie de vous relater une expérience professionnelle vécue à l’âge de quinze ans. Je réalisais alors un apprentissage de vendeuse en bijouterie. Ce fut pour moi un premier choc ressenti dans le monde des adultes, à l’opposé de tout ce que j’avais connu et porté : tenue plus que correcte exigée, maquillage et coiffure soignés, au quotidien. J’ai appris que pour vendre, il fallait quelque part séduire le client. De nature sociable, je suis devenue timide et j’ai commencé à manquer de confiance en moi. Je me suis cachée des mois durant dans l’arrière-boutique et derrière des tâches administratives pour ne pas affronter la vente. Puis, grâce à mes patronnes, des femmes très à l’écoute et attentionnées, j’ai appris à me servir de mon corps pour séduire, pour vendre. Oui, dure réalité que le métier de vendeuse car une belle femme attire toujours le client ! J’ai su rester moi-même, souriante, honnête et bienveillante. En quelques mois, j’ai gagné en assurance et suis devenue une vendeuse performante autant en matière de chiffres que de tâches administratives.
Peu importe le temps que cela demande de se faire une place dans un environnement professionnel. Il est toujours possible de devenir une meilleure version de soi-même avec de la patience, ainsi que l’acceptation et la bienveillance de son entourage.
VOUS SENTEZ-VOUS À VOTRE PLACE DANS LA SOCIÉTÉ ?
Ainsi, il existe plusieurs façons, selon moi, de trouver sa place en société : en ayant confiance en soi, en faisant fi des regards et jugements des autres, en étant entouré de personnes avenantes et en exerçant une passion qui nous comble. Même en étant considéré comme « hors-norme » par la société, il est possible d’exister et de se faire une place avec des gens que l’on choisit à ses côtés.
Je suis curieuse de savoir comment vous avez fait pour trouver votre place dans la société et si vous l’avez trouvée. Si vous jugez ce chemin difficile et que vous avez l’impression de ne pas avoir la place qui vous échoit, car les autres (ou vous-même) vous considèrent comme « hors norme », n’hésitez pas à nous faire parvenir votre témoignage. Votre histoire, vos mots ont leur place ici, sur notre blog, auprès de femmes extraordinaires, comme vous.