Je n’oublierai jamais le jour où mon test de grossesse afficha les deux barres : j’ai hurlé de bonheur et sauté du sol au plafond dans toute la maison. Je portais la vie et j’allais enfin devenir maman. Je garde de ce jour un souvenir particulier, celui du triomphe de la vie sur la mort, la déprime, la douleur et l’obsession. Parce que devenir mère n’est pas donné à toutes, parce que beaucoup de femmes galèrent pour donner la vie, je prends aujourd’hui ma plume pour témoigner de mon combat et pour vous délivrer un message de la plus haute importance : être mère est un cadeau.
AVOIR UN ENFANT
Alors que certaines femmes tombent enceinte en un claquement de doigt, d’autres mettent des années à pouvoir réaliser leur désir d’enfanter. Je parle en connaissance de cause. Pendant cinq ans, soit 1 825 jours, 60 mois et 43 800 heures, je me suis battue pour essayer de donner la vie. Alors que mon cœur souhaitait plus que tout décupler l’amour, mon corps, lui, en avait décidé autrement. Pour l’aider, le stimuler et lui faire changer d’avis, j’ai écouté les médecins dans mon entourage. Il s’en est suivi un traitement hormonal et une prise de poids phénoménale, des centaines de piqures et de prises de températures, des disputes conjugales, une dépression, un sentiment d’oppression et une fausse couche. Sans oublier une armoire à pharmacie débordant de tests de grossesse. Mon esprit, quant à lui, était complètement obsédé : je n’avais qu’un mot d’ordre qui tournait en boucle dans ma tête, du matin au soir et du soir au matin : avoir un enfant.
Puis un jour, le cœur résigné, j’ai accepté la situation. C’est au moment où j’ai renoncé au fait d’avoir un enfant et que j’ai lâché prise sur cette décision qui ne m’incombait pas que la vie m’a offert le plus précieux des cadeaux : un bébé.
ACCOUCHER
Voilà enfin que la petite graine de notre délicieux amour s’épanouissait dans mon ventre, je vécus alors mes jours les plus heureux. Je ne me reconnaissais plus. Lorsque je me regardais dans le miroir, j’apercevais ces rondeurs harmonieuses, certes, mais je voyais surtout une femme forte. J’ai décidé de vivre pleinement chacune des émotions qui me traversaient et au passage, j’ai ruiné « mon lardon » (rire). En effet, il me fallait être équipée pour accueillir notre bébé dans les meilleures conditions.
Puis vint le jour J, le moment tant attendu de l’accouchement. Ce dernier n’échappa point à la règle : il ne se déroula pas tel que je l’avais imaginé. Après de nombreuses heures de souffrance, j’ai subi une césarienne en urgence. Je n’ai pas eu la chance de voir ma fille après sa naissance, mais je suis heureuse que son papa ait eu le privilège d’être la première personne sur cette terre qu’elle ait croisée. C’est un chic type, un mari exceptionnel et un père qui fait don de lui-même à chaque instant pour le bien être de sa famille. Alors qu’il prenait soin d’elle, je rampai au sol pour aller prendre ma première douche.
Quelques points de suture plus tard, ma dignité de femme un brin écorchée, me voilà devant ma maison, avec mon mari et mon cher enfant dans son cosy.
DEVENIR MAMAN
Ça y est, je suis devenue maman ! Je me suis retrouvée seule, avec mon nouveau-né. Fière, je n’ai pas voulu de la présence de mes parents auprès de moi. Mais j’ai vite changé d’avis et les ai appelé en renfort au bout d’une petite semaine. Oui, c’est inhumain de survivre seule, les jours suivant un accouchement, sans l’aide de son entourage. Mon monde bascula, je ne contrôlais plus rien : mes nuits, mon quotidien, mon corps, mes douches, mon linge… Mon monde de bisounours s’effondrait, j’allai de désillusions en désillusions. Avoir un enfant, ce n’est pas « tout beau et tout rose ». Il m’arrivait souvent d’être exténuée et d’en avoir ras-le-bol de mes responsabilités. Mais je regardais ma fille dans les yeux et je me souviens… Je me rappelle de tout ce chemin parcouru et de cette bataille qui dura pendant cinq ans. C’est alors que mes émotions négatives s’envolèrent et que je relativisai. J’ai eu la chance d’être maman, c’est un cadeau.
ET VOUS, QU’AVEZ-VOUS À ME PARTAGER SUR LE FAIT DE DEVENIR MÈRE ?
Chaque histoire d’enfantement et d’accouchement est unique. À vrai dire, il y a autant de récits que de femmes. Mon cœur n’attend que votre parole. J’ai tellement hâte de pouvoir vous lire sur le sujet du jour. Parlez-moi de vos émotions et sentiments, de votre parcours, de vos combats et de vos victoires. Vous avez la possibilité de prendre contact avec moi ou de témoigner directement sur l’espace dédié. Dans l’attente de vous lire, je vous retrouve la semaine prochaine pour parler éducation.