Good day, chères lectrices ! Aujourd’hui nous allons aborder « l’entreprenariat au féminin » sur le blog de Charlotte. La semaine passée, vous avez pu lire mes écrits enrobés de leur joli titre : « Entreprendre : une drôle d’idée » et « Rester humain face aux enjeux financiers ». Ils étaient fabuleux, n’est-ce pas ? (Rire). J’ai envie de terminer cette série d’articles en explorant avec vous un nouvel accessoire : ma casquette d’entrepreneuse au féminin. J’aime l’imaginer multicolore car elle évoque le multiple. En effet, elle cache plusieurs éléments essentiels : le fait d’entreprendre aux côtés de mon mari et d’être « la femme du patron », mais également le fait de coordonner mes différents rôles et places, à savoir ceux d’épouse, de mère, de femme et d’expatriée. Cela me permet ainsi de réussir à m’épanouir sur le chemin de l’entreprenariat. Un joyeux méli-mélo que je vais à présent vous décrire !
Entreprendre aux côtés de son mari
Je me souviens des débuts de notre entreprise commune, avec « mon lardon ». L’enthousiasme était au rendez-vous. Comme dans une nouvelle relation amoureuse, nous étions engagés à 300 %. Nous discutions ensemble des heures durant : « Il faut penser à mettre cela en place », « Il ne faut pas oublier ceci », « Nous allons débuter ce service-là », etc… Nous vivions, si je puis dire, un rêve éveillé et étions émerveillés de ce que nous construisions ensemble. Chaque étape était pour nous source de fierté, nos sourires Colgate (vous les voyez ?) étaient indélébiles. Nous étions rassemblés autour d’un même projet qui de surcroît, fonctionnait du feu de dieu.
Puis le temps passant, le ton de nos échanges a changé. Notre nouveau projet de couple a peu à peu laissé place à la stratégie d’entreprise. Nos collaborateurs étaient de plus en plus nombreux, tout comme nos bureaux, nos clients et nos problèmes. Les dossiers s’accumulaient, les réunions n’en finissaient plus, les stratégies commerciales et financières faisaient la concurrence à nos multiples déplacements. Sans le savoir, nous étions en train de nous éloigner l’un de l’autre, en tant que mari et femme. En effet, nous parlions, mangions et dormions boulot. Épuisés par la cadence rapide de cette évolution professionnelle, nous n’avons plus réussi à suivre son rythme car nous avions aussi à la maison une adorable « petite chouquette », âgée de 4 ans, qui comptait sur nous.
Capitaines de notre navire, nous avons alors constaté que le naufrage était proche : le couple marital ne se parle plus, ne sort plus en amoureux, ne rencontre plus d’amis. L’enthousiasme du début avait laissé place à la souffrance et aux milliers de questionnements : Que dois-je faire pour retrouver mon couple ? Comment puis-je épargner à ma fille toute cette pression constante ? Comment en parler à ma famille ? Seule à la dérive, j’ai eu envie de fuir sur une île déserte mais il m’a fallu renouer avec ma force intérieure pour éviter à tout prix que mon entreprise fasse couler mon mariage et ma famille. C’est alors que j’ai eu l’idée d’organiser une cérémonie de renouvellement de vœux que nous avons accueillie comme une véritable bouée de sauvetage. Cet évènement allait me sauver de la noyade et me donner la force dont j’avais besoin pour redynamiser le tandem que mon mari et moi formons.
Être la femme de…
Dans tout cela, je suis aussi LA FEMME du patron. Tout le monde l’admire, le met sur un piédestal, lui, mais moi, je suis juste la femme de… Je dois faire mes preuves, et plutôt deux fois qu’une, pour mériter ma place d’entrepreneuse. Je dois apprendre à accepter le regard des autres sur ma crédibilité à être présente au sein de notre entreprise. Je ne dois pas prendre trop de place pour lui laisser la sienne et en même temps, je dois prendre mes responsabilités tout en faisant face à d’importants risques. Je naviguais entre vents et marées, jusqu’au jour où j’ai décidé de simplement être moi-même, avec mes bons et mes mauvais côtés. Après tout, personne n’est parfait, il me fallait l’admettre !
Aujourd’hui, avec du recul, je dirais que notre couple, notre duo, est une force. En tant que Business Partner, nous œuvrons à 80 % sur la même longueur d’onde. Entreprendre ensemble nous a permis de faire évoluer notre couple et de le fortifier. Grâce à notre travail, nous avons appris à nous écouter et à communiquer beaucoup plus. L’inconvénient réside toutefois dans le fait que lorsque nous avons des problèmes au bureau cela peut se répercuter à la maison. Les disputes dans la salle bain, à 7 heures le matin, on connaît bien !
Entrepreneuse, épouse et mère
Bilan de mes deux premières années d’entreprenariat : je suis passée par un grand moment de flottement où je n’étais plus la paupiette de mon lardon mais la Business Partner de mon mari. J’ai mélangé ma vie pro et ma vie privée, des rancœurs se sont pointées, mes sentiments pour mon mari se sont dilatés. À ses yeux, je n’étais plus que son associée. Il faut dire que physiquement, je me trouvais carrément repoussante. Je dédiais ma vie à tout et tout le monde (mes collaborateurs, ma fille, mon entreprise, mon mari, ma famille), sauf à moi-même. Je ne ressemblais plus à une femme… Je trouvais mon mari gentil et tolérant d’être resté à mes côtés, car finalement, que lui apportais-je… ? J’avais perdu confiance en moi, en nous. Profonde émotion en écrivant ces lignes car je prends conscience du malaise qui m’habitait.
En tant que directrice des ressources humaines, j’ai enchaîné les recrutements, les voyages d’affaires, les réunions et j’ai essayé de mettre en place des procédures pour faciliter la vie de mes collaborateurs. Ce fut un échec total ! À bout de forces, je me suis rendu compte que j’en faisais trop et que j’outrepassais mon rôle. J’ai donc décidé de devenir l’exécutrice de mon mari car après tout, il était le seul décisionnaire. Cela m’a permis de me mettre moins de pression.
Au niveau perso, voici ce que ces deux ans d’entreprenariat ont eu comme impact : j’ai accumulé les heures de sommeil manqué car ma fille de trois ans ne faisait toujours pas ses nuits. Je mangeais tout ce qui me passait sous la main, sucré, salé, j’avais tant besoin d’énergie et de réconfort. Je fumais un paquet de cigarettes par jour car cela me permettait de faire des pauses. Exténuée, je n’avais plus aucune patience à la maison. Je n’avais plus de vie sociale non plus car dès que ma fille était au lit, j’allais me coucher.
Prendre soin de soi au féminin
Puis à cela j’ai dit : « STOP, STOP, STOP, il faut que ça change ». J’ai pris conscience que je ne tiendrais pas le rythme et encore moins sur le long terme. Submergée par les responsabilités, la fatigue et le stress, j’ai décidé de prendre soin de moi au féminin : je m’accorde désormais des moments de détente une fois par mois, j’ai réglé mes troubles hormonaux, et je pratique le sport de manière intensive (je vous en toucherai quelques mots bientôt pour vous raconter ce que cela m’a apporté). Comme quoi, il n’est jamais trop tard pour commencer à s’occuper de soi ! Je vous y encourage, très chères lectrices, parole de femme repentie.
Après trois ans et demi d’entreprenariat, le bilan est aujourd’hui tout différent. Je peux vous assurer que c’est la meilleure expérience de ma vie. La remise en question face aux défis et aux imprévus, ainsi que les rencontres humaines au quotidien, me stimulent plus que jamais. Pour la première fois, ces rencontres sont à l’image de mes valeurs et de qui je suis réellement.
Coordination : mon mot-clé d’entrepreneuse préféré
Si je retiens une chose, c’est que pour avoir une coordination dans mon projet professionnel, il me faut avant tout coordonner ma vie de femme, d’épouse, de mère, puis de cheffe d’entreprise. J’adore ce mot « coordination », car qui dit coordonnée, à mes yeux et à ma manière, sous-entend organisation.
En tant qu’entrepreneuse, épouse, maman, femme et expat, je jongle constamment avec des bâtons en feu. Je manque de me brûler à chaque réception, mais je sais désormais m’arrêter avant de me consumer et qu’il ne reste plus rien de moi. Pour autant, je ne gère pas toujours le rythme, je le subis encore, tout comme mes bonnes et moins bonnes décisions. Emportée par mon cerveau, très souvent rattrapée par le cœur, je veux tout : le temps, l’argent et tout de suite. Je suis irrationnelle parfois, excessive fréquemment, combative tout le temps. Je suis moi, pour les autres. Je dédie ma vie professionnelle à ce groupe et ma vie personnelle à ma fille. Mais j’existe à nouveau en tant que femme et de temps en temps, en tant qu’épouse, quand j’en ai la force.
L’avantage de vivre une telle expérience de vie professionnelle, c’est que la vie m’a rattrapée et qu’elle a remis, naturellement, mais non sans difficultés, mes priorités dans le bon ordre. La remise en question est perpétuelle et quotidienne. J’y arrive grâce à ma relation avec les chevaux, depuis toute petite. Une vocation qui m’a donné des bases solides pour réussir dans la vie.
Je sais que sans la remise en question, sans le sens de l’adaptation, sans la peur, sans la stabilité, on ne peut pas mener à bien un tel projet, celui d’entreprendre. Ce que je ne sais pas en revanche, c’est ce qu’il adviendra demain : la réussite ou l’échec, l’amour ou le divorce.
Tous les jours, je fais en sorte de protéger mon mariage et ma vie de famille, même si l’énergie que cela demande est sans fin. Mais encore une fois, cette envie d’entreprendre est viscérale. La preuve en est : j’aurais pu profiter de ma situation professionnelle confortable en Angleterre, mais j’ai voulu entreprendre à nouveau. J’ai fondé Hors-Normes.
Santé : le maître mot de mon histoire d’entrepreneuse au féminin
Ce que je veux, c’est vivre heureuse, entourée des gens que j’aime et qui m’aiment en retour. Mais avant d’avoir tout cela, il y a un facteur déterminant à prendre en compte, susceptible de tout arrêter d’un seul coup : la santé, mentale et physique. La santé, le maître mot de ma vie et de nos vies à toutes ! Si tu as la santé, alors tu as l’essentiel pour t’épanouir et coordonner ta vie de femme, de maman et d’entrepreneure.
Pour ma part, j’ai enfin repris ma santé en main. Santé que j’ai négligée pendant des années. Tu comprends peut-être mieux à présent pourquoi j’ai voulu créer Hors-Normes ? Pour t’aider, toi lectrice, à prendre conscience de ta santé, t’accompagner et te sentir entourée, là où, durant des années, j’ai été seule. Toi, c’est une évidence, tu ne le seras plus jamais. Ce blog, c’est ma thérapie. J’espère que notre page témoignage, sera la tienne.
À vos stylos et à vos claviers, si le besoin d’écrire se fait ressentir dans vos cœurs ! Avez-vous dans votre cœur et votre tiroir, une histoire de maman entrepreneuse épouse à nous partager ? Y’a-t-il dans votre dressing, une casquette multicolore d’entrepreneuse au féminin qui s’y cache ?