J'ai réussi mon divorce

J’ai réussi mon divorce

écrit par Audrey

Moi c’est Audrey, j’ai quarante et un ans, et j’ai divorcé il y a maintenant six ans. J’ai deux filles âgées de dix et douze ans, issues de mon union avec leur papa.

Je me suis mariée en 2008, j’avais alors vingt-sept ans, et c’était pour moi une évidence que de poursuivre notre relation de trois ans par un mariage. Je ne me suis jamais vraiment posé la question de l’avenir, ou j’ai refusé de me la poser aussi, sans doute. J’étais dans le présent, et c’était bien comme ça, à ce moment-là.

 

La prise de conscience : j’ai envie de divorcer

 

Au bout de quelques années, je ne me suis plus vraiment sentie en phase avec mon mari. Nous partagions une passion commune pour la course à pied et le trail, mais au-delà de cela, nous échangions peu sur nos aspirations, nos motivations et nos envies. Nous avons travaillé pendant deux ans à distance et cela a contribué aussi à nous éloigner. Finalement, j’ai rencontré quelqu’un, et le fait que je puisse m’intéresser à un autre homme était pour moi le signe que je ne souhaitais pas poursuivre cette relation dans le mensonge.

 

La décision du divorce : je vous annonce que je souhaite divorcer 

 

Lorsque j’ai pris la décision de me séparer, je n’étais pas du tout préparée à ce qui allait se passer : pour autant, on se prépare au mariage, mais je peux vous garantir que rien ne vous prépare au divorce ou à une séparation.

 

Accuser le coup : j’ai ressenti de la solitude, du jugement et de la culpabilité

 

Je pensais que l’annonce serait le moment le plus difficile, donc annoncer ma décision à mon ex, aux enfants, à la famille. Mais en réalité, le plus dur fut ce qui est venu après : l’attitude de l’entourage professionnel et social qui a pris parti, l’attitude des amis qui n’ont plus appelé, l’attitude de mes parents qui m’ont tourné le dos. C’était  aussi le jugement de tout mon cercle familial et social, qui fut extrêmement douloureux. En ce qui me concerne, tout le monde a pris parti pour mon ex, j’ai donc été très esseulée. 

 

À cela, ajoutez la pression sociale, et je me suis sentie coupable à 10 000 %. Je peux dire que rien n’est fait pour minimiser cette culpabilité : dans une société encore très machiste et dirigée par des hommes, le divorce féminin, donc initié par une femme, engendre de la peur. De plus, tout le monde se dit que c’est forcément de la faute de la femme.


La culpabilité m’a entraînée à faire des choses que je n’aurais jamais acceptées en temps normal : en faire toujours plus, donner toujours plus que mon ex, en pensant que c’était normal que les choses se passent ainsi. Aujourd’hui j’en souris, car s’il y a bien une chose que j’ai comprise, c’est qu’il n’y a pas de notion de faute ou de coupable. Il y a juste une notion de responsabilité : il faut être deux pour construire une relation, mais il faut aussi être deux pour se séparer.

La responsabilité d’un divorce est celle des deux partenaires, quoique l’on en dise. À partir du moment où j’ai compris cela, cela m’a aidé à prendre un peu de recul sur ma situation et à arrêter de me flageller, à poser des limites et à démarrer un vrai projet de coparentalité, d’égal à égal.

 

La séparation engendre une distance : j’avais peur de m’éloigner de mes filles

 

En me séparant, j’avais peur de m’éloigner de mes filles, donc de moins les voir, de partager mon temps et mes week-ends avec elles. Mais en réalité, je me suis efforcée très vite de passer “ du temps efficace ” avec elles : j’ai organisé mon agenda pour être plus disponible les jours où je les avais et bosser davantage les autres. Le temps que je passe avec elles leur est dédié et cela fait toute la différence. Aujourd’hui je peux aussi dire que je ne ressens aucune distance entre mes filles et moi : au contraire, nous n’avons même jamais été aussi proches ! J’ai même la sensation d’avoir davantage investi mon rôle de maman. 

Après quelques mois, nous avons finalement signé notre convention de divorce. En six mois seulement, nous avons mis fin à notre vie commune, organisé une résidence alternée pour nos filles, vendu notre appartement en commun et mis en place nos nouvelles vies.

 

Le recul permet d’y voir clair : j’ai pris conscience de plusieurs éléments 

 

 

Après plusieurs mois, je me suis rendu compte que non seulement nous sommes allés vite, mais que cela a aussi été possible et facilité par mon expérience professionnelle. Je travaillais alors dans le domaine financier et j’étais familière avec l’administratif, le volet financier, les actes notariés (etc…).

 

J’ai également pris conscience du fait que je n’étais pas la seule à avoir vécu mon divorce ainsi. Homme comme femme, nous ne sommes jamais préparés à vivre une séparation, à organiser un partage, à gérer ce tourbillon émotionnel tout en devant prendre des décisions d’avenir.

 

La transmission et le partage d’expérience: j’ai fait de mon divorce une force


J’avais tellement envie de partager mon expérience et de pouvoir la mettre au service des autres, que nous avons créé avec Yann, mon partenaire, le site “ Divorce/Séparation : mode d’emploi. Ce site combine à la fois un accompagnement humain, administratif et stratégique pour permettre aux femmes et aux hommes de ne plus vivre leur divorce ou séparation de façon isolée, de comprendre les tenants et aboutissants de leur situation et organiser leur nouvelle vie de demain en toute conscience.

Et vous, comment avez vous vécu votre divorce ? Témoignez ici pour nous raconter votre histoire

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