L'obésité - sa définition médicale - Hors-Normes
L'obésité, sa définition médicale

L’obésité – sa définition médicale

écrit par Docteur Cleray Xavier

Charlotte nous a confié avec beaucoup d’émotions, son histoire sur l’obésité. Vous avez pu en prendre connaissance dans son article, Réussir sa vie quand on ne fait pas une taille 36, S’aimer tel qu’on naît; une mission possible, Regards croisés sur l’obésité, ou encore Les dessous d’une taille de pantalon hors norme.

Afin de mettre en lumière ses mots, je vous explique dans l’article du jour, ce qu’on entend par « obésité », au sens médical du terme. La définition médicale de l’obésité repose sur le calcul de l’indice de masse corporelle. Il concerne le rapport entre le poids et la taille au carré.

Exemple: un monsieur pèse 90 kg pour une taille de 1mètre 85, l’IMC sera donc égale à 90/1,85² = 26,31.

Nous pouvons maintenant définir le surpoids et l’obésité :

  • Poids normal : IMC comprise entre 18,5 et 29,9
  • Surpoids : IMC comprise entre 25 et 29,9
  • Obésité modérée : IMC de 30 à 34,9
  • Obésité sévère : IMC de 35 à 39,9
  • Obésité morbide : IMC supérieure à 40

Un IMC inférieur à 18,5 oriente le médecin vers une maigreur qui pourrait impliquer également un bilan médical.

Facteurs favorisants l’excès de poids

Ces facteurs seront recherchés par le médecin lors de l’interrogatoire de la personne consultante. Ils s’inscrivent dans l’histoire de la santé de la personne. Il est important d’évaluer quand et comment a commencé la prise excessive de poids. Ces informations vont orienter le bilan et la définition du projet de soins proposé à la personne, projet que l’on peut appeler « contrat thérapeutique ».

Énumération des facteurs favorisants

  • Alimentation trop riche en apports caloriques par rapport à l’activité physique quotidienne. Nous verrons plus loin le pouvoir calorique des aliments;
  • Arrêt ou diminution de l’activité physique et sportive, entraînant une baisse des besoins caloriques. Si vous mangez les mêmes quantités, votre corps va alors stocker les calories non dépensées;
  • Arrêt du tabac, non accompagné de mesures adaptées. Un problème qui dissuade certains ou certaines d’arrêter de fumer,ce qui est très dommage car le tabac est très toxique et réduit la vie de nombreuses années;
  • Consommation d’alcool, l’alcool ayant un fort pouvoir calorique et entraînant une surconsommation alimentaire ou au contraire une perte d’appétit;
  • Prise de certains médicaments, parmi lesquels les neuroleptiques, les antidépresseurs, les anti-épileptiques, les sulfamides hypoglycémiants, les corticoïdes…
  • Antécédents d’obésité dans l’enfance : aujourd’hui cette pathologie représente un problème mondial de santé publique;
  • La grossesse, par les modifications hormonales qu’elle provoque, et aussi le stress qu’elle peut engendrer;
  • La ménopause, pour les mêmes raisons;
  • Les troubles du comportement alimentaire : impulsivité alimentaire, compulsions boulimiques;
  • Les troubles anxio-dépressifs liés aux périodes de vulnérabilité psychologique ou sociale (licenciement, divorce, deuil…)
  • Les facteurs professionnels : stress lié aux conditions de travail, à la précarité de l’emploi, au travail de nuit ou en trois/huit;
  • La diminution du temps de sommeil.

Bien, après la lecture de cette liste à la Prévert, que faire ?

Choisir un médecin à votre écoute, disponible pour établir une relation thérapeutique solide, car elle va durer. L ‘amélioration de votre état de santé va demander du temps, de la patience, et des changements durables. Vous ne partez pas pour courir un cent mètres, mais pour une course de fond. Autant bien s’entourer dès le début.

L’accueil que vous réservera le médecin est primordial. En aucun cas, il ne doit tenir des propos qui vous culpabiliseraient. La culpabilité est probablement déjà très présente, et elle peut faire partie des problèmes à traiter d’emblée .

Les modalités de traitement

Vous bénéficierez d’un bilan médical à la recherche d’une pathologie endocrinienne (hypothyroïdie par exemple ) et de problèmes métaboliques : recherche de diabète et d’hypercholestérolémie.

Certaines maladies génétiques peuvent également être à l’origine d’un excès de poids.

Les grandes lignes du traitement: un maître mot  » l’éducation thérapeutique « .

Elle va impliquer de se mettre en route pour comprendre ce qui vous a conduit à prendre beaucoup de poids. Cette compréhension vous aidera à mieux accepter les changements de vie à mettre en œuvre.

Premier changement: modifier ses habitudes alimentaires mais pas de façon ponctuelle et brutale. Aucun régime privatif draconien n’a montré son efficacité. Pas plus que la prise de médicaments qui s’est avérée dangereuse dans le passé, elle a provoqué de nombreux dégâts, pouvant aller jusqu’au décès des personnes.

Modifier ses habitudes alimentaires suppose de connaître les qualités et les défauts des aliments que nous consommons. Vous nous ferez savoir si vous souhaitez plus de précisions.

Deuxième changement: choisir une activité physique modérée, en commençant par deux heures et demie par semaine, pour atteindre ensuite 5 heures par semaine. Nous attendons vos demandes pour apporter des précisions.

À la lecture des nombreux facteurs favorisants l’obésité, vous avez compris que nos fragilités psychologiques nous exposent à recourir à la nourriture pour calmer notre stress, nos angoisses, voire nos tendances dépressives. D ‘autres choisissent l’alcool, le tabac ou d’autres drogues. 

À charge pour le médecin d’évaluer ces aspects psychologiques très importants, car s’ils ne sont pas pris en compte, cela pourrait compromettre l’amélioration de votre état de santé.

Nous attendons maintenant vos remarques et vos questions, pour répondre au mieux à vos attentes, afin de vous permettre de vous engager dans des changements, certes inconfortables au début, mais tellement bénéfiques à moyen terme. Rappelez-vous, une course de fond…                                               

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