La culpabilité d'une maman - Hors-Normes
Une maman et son bébé

La culpabilité d’une maman

écrit par Charlotte Clay

Je vous retrouve aujourd’hui, chères lectrices, pour vous parler d’un sujet me tenant à cœur : la culpabilité lorsqu’on est maman. Je vous avais énoncé dans mon article « Être une mumpreuneure expatriée » que cette thématique méritait un article à elle seule. Aujourd’hui, j’honore ma parole.

Chères mamans, vous êtes-vous déjà senties coupables de laisser votre enfant chez la nounou, à la crèche ou de le faire garder pendant ses vacances ? Pour ma part, c’est un grand OUI. J’ajoute même que la culpabilité fait partie intégrante de ma vie. Je saisis mon clavier pour déposer des mots sur cette sensation déchirante me hantant depuis la naissance de ma fille : celle qui me donne l’impression d’abandonner mon enfant.

MAMAN COUPABLE DE TRAVAILLER 

« Tu es maman et tu travailles ? » : moi, Charlotte Clay, je plaide coupable. Tout a commencé lorsque ma fille avait cinq ans et que je suis retournée travailler à l’extérieur. Nous n’avons eu d’autre choix, avec « mon lardon » bien aimé, que d’inscrire « notre chouquette » à la crèche. J’ai eu à ce moment-là l’impression de ne pas remplir mon rôle de mère auprès d’elle. J’ai culpabilisé et ressenti beaucoup de remords de ne pas être à ses côtés pour la voir grandir et évoluer. Car après tout, elle passait la majeure partie de sa journée avec d’autres personnes que moi.

Puis lorsque nous avons décidé de créer notre entreprise avec mon mari, (Article : entreprendre à l’étranger) une autre sorte de culpabilité s’est présentée : celle de ne pas être disponible mentalement et émotionnellement pour ma fille. Lorsque nous rentrions à la maison, les discussions au sujet de notre entreprise se prolongeaient. J’avais aussi l’impression d’être un robot, présente physiquement, en façade, mais si éloignée de ma fille, comme si ce fil invisible d’amour me reliant à elle était distendu et perdu quelque part au beau milieu de l’Univers. 

En colère contre mon mari, si fatiguée, avec une charge mentale explosive et une peur constante de mal m’y prendre avec mon enfant, ma seule envie, lorsque je n’étais pas au travail, était de regarder la télévision, en mode cerveau lobotomisé. J’avais perdu patience pour m’occuper de ma fille et je criais beaucoup. C’est alors que l’image de la mère idéale que je portais en moi a volé en éclat. J’étais si loin de la mère parfaite que je souhaitais être pour ma fille ; cet être pourtant si précieux que j’ai attendu pendant cinq années. (Article : devenir mère) Il me semblait que mon comportement s’apparentait à celui d’une mauvaise mère, une mère indigne en somme. 

Tout cela m’évoque des signaux d’alarme que je reconnais aujourd’hui, ceux du burn-out parental. Retrouvez à cet égard prochainement sur la boutique du blog, un livre électronique dédié à cette thématique dont on ne parle pas suffisamment. Poursuivons.

MAMAN COUPABLE DE VIVRE À L’ÉTRANGER 

« Tu es maman et tu es expatriée ? » : moi, Charlotte Clay, je plaide coupable. Lorsque j’ai quitté la France pour l’Angleterre, je n’ai pas imaginé une seule seconde ce que cela impliquait que de fonder une famille à l’étranger. Eh bien, cela sous-entend que l’on se retrouve tout simplement seul et qu’il convient de reconstruire « son village » pour élever son enfant. Et lorsqu’est venu le temps des fameuses vacances scolaires, ou plutôt « les vacances de l’enfer », qui nous demandaient de jongler comme pas possible pour trouver un moyen (qui ne nous ruinerait pas) de faire garder notre enfant, une décision s’est imposée : confier la garde de notre fille à ses grands-parents, c’est-à-dire à l’étranger. Nous avons donc instauré une routine de garde entre ses grands-parents maternels et paternels.

Mais un jour, mon cœur s’est littéralement déchiré lorsque ma fille a prononcé ces mots : « Maman, fais-moi la promesse que c’était la dernière fois… ». Elle m’a demandé de lui promettre de passer ses vacances avec elle, et non plus qu’avec ses grands-parents. Même si ma fille les aime énormément et qu’elle est heureuse de passer du temps avec eux, elle avait aussi besoin de partager ses vacances avec ses parents. Elle m’a également révélé qu’elle « détestait le travail », car « c’est à cause de lui » qu’elle ne peut pas partir en vacances avec ses parents. Le ciel m’est tombé sur la tête. Je ne vous dis pas le sentiment de culpabilité et de trahison que j’ai ressenti : j’avais l’impression de l’avoir trahie en l’abandonnant à l’étranger. Afin d’être plus à l’écoute des besoins de ma fille et d’être une maman plus présente, j’ai donc décidé de délocaliser mon bureau le temps des vacances. Je travaille désormais en France pendant les vacances scolaires, lorsque cela est possible.

PLAIDEZ-VOUS COUPABLE ? 

Je suis tellement en colère de toujours être obligée de choisir entre mon enfant et mon travail ! La vie de maman est loin d’être évidente, la vie d’une mère qui travaille l’est encore moins. Il nous faut avoir les épaules solides pour supporter ces milliards d’émotions qui nous traversent. Qu’en est-il pour vous ? Ressentez-vous de la culpabilité dans votre rôle de maman ? Comment faites-vous pour ne pas culpabiliser ? Ancienne « coupable » (rire), quels sont vos trucs et astuces pour dépasser ce sentiment de culpabilité ? J’ai hâte de lire vos récits, car je n’ai pas encore réussi, pour ma part, à me défaire de ce sentiment qui me ronge de l’intérieur.

Chères lectrices, si vous avez envie d’explorer la vaste thématique de la parentalité, vous pouvez vous plonger dans les articles du Doc Hors-Normes : Maternité, paternité, dualité, Dans mon jardin poussent des enfants, La culpabilité. Je vous invite aussi à découvrir mes deux autres articles, à savoir Être mère et Éduquer un enfant

Ensemble, nous sommes plus fortes. Alors n’hésitez pas à soumettre votre témoignage à mon équipe Hors-Normes. Plus jamais seules !



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