L’amitié lors d’un drame - Hors-Normes
3 femmes qui représentent l'amitié lors d'un drame

L’amitié lors d’un drame

écrit par Charlotte Clay

Il existe plusieurs types d’amitiés. En lisant les magazines féminins, nous retrouvons la catégorie des amis proches, ceux de longue date, de convenance, de travail, ou du « même chapitre de vie ». Aristote aurait aussi défini plusieurs amitiés : « L’amitié utile, du plaisir ou du bien ». Vous aurez sans doute compris que l’article du jour traitera de la thématique de l’amitié. Je ne saurais trop dans quelle catégorie la ranger, n’étant pas fan des cases qui figent les êtres humains à un endroit précis. Mais ce que je peux d’ores et déjà affirmer avec certitude, est que l’amitié que je vais mettre à l’honneur, est pour le moins exceptionnelle. Elle a su résister à l’épreuve du temps et des coups durs que la vie a mis sur notre route, tel ce fameux accident dramatique…

Une rencontre exceptionnelle

Elle se prénomme Sonia. Vous l’avez rencontrée la semaine dernière à travers mon article dans lequel je vous parlais de l’impact d’un accident. Quant à moi, je l’ai rencontrée à l’âge de dix ans. De deux ans ma cadette, ma sœur de cœur et moi partageons une passion commune : l’amour du cheval. 

Nous sommes comme le jour et la nuit, car tout nous oppose : tandis qu’elle est timide et réservée, je suis extravertie. Alors qu’elle brille à monter des chevaux nerveux, je galère lorsque je suis face à un cheval qu’il faut stimuler en permanence. D’ailleurs, contrairement à moi, Sonia a souvent gagné des concours d’obstacles. J’admirais en secret sa finesse et j’étais fière d’elle, lorsque cette jeune fille si discrète remportait la compétition devant les « fils de » et « filles de », propriétaires de chevaux. Je vivais ces doubles victoires avec elle. 

Patiente et aimante, de nature méfiante envers les gens, Sonia a, contre toute attente, décidé de m’accorder sa confiance et de partager sa passion à mes côtés. Je n’ai jamais compris pourquoi une personne si différente de moi pouvait autant apprécier d’être en ma compagnie. Avec du recul, je comprends que nos différences sont source de complémentarité ! 

De notre enfance, je me souviens de ces milliers d’heures partagées au centre équestre, à préparer nos chevaux, mais aussi à l’extérieur de celui-ci. Je n’oublierai jamais nos week-ends à dormir l’une chez l’autre. Même si nous ne fréquentions pas les mêmes écoles et n’habitions pas dans la même ville, nous sommes vite devenues inséparables. Nos parents se sont rencontrés et n’ont eu d’autre choix que de commencer à se côtoyer afin de nous permettre d’être réunies. Au fil du temps, Sonia m’a présenté ses amis d’école et son premier petit ami. Je faisais désormais partie de sa vie et j’en étais ravie. Elle est devenue indispensable à la mienne : elle représentait ma bouffée d’oxygène et contribuait à mon équilibre. Je trépignais d’impatience à chaque fois que je nous savais bientôt réunies.  

Une amitié à l’épreuve du temps 

À l’adolescence, nous avons eu la chance de pouvoir nous offrir nos propres chevaux et nous avons décidé de continuer à vivre ensemble cette magnifique aventure. Nous étions dans le même centre équestre jusqu’au jour du fameux accident qui bouleversa nos vies à jamais. 

Ayant perdu tous nos repères, s’en est suivie une période de « bad trip ». Nous rencontrions des garçons peu fréquentables et découvrions avec eux la Hollande et la Belgique lors de soirées Hardcore qui rimaient avec danse et nuits blanches. À travers ces expériences, nous cherchions qui nous étions : le cheval rythmait nos vies, nos soirées, nos week-ends. Ce coup d’arrêt brutal de notre passion renforça notre amitié. Alors que cet accident aurait pu signer l’arrêt de mort de notre relation, ce ne fut pas le cas. Au contraire, nous avons resserré les rangs, presque à huis clos.

Cependant, cette fusion finit par nous étouffer et l’éloignement fut inévitable. Nous avions besoin d’exister seules, de nous construire ou nous reconstruire en tant que jeunes femmes indépendantes. Même si nous ne voyions plus, je n’ai jamais cessé de penser à elle. La jeunesse étant derrière nous, j’ai retrouvé « ma » Sonia il y a quelques années alors qu’elle était mariée et maman. Je ne sais pas ce que la vie nous réserve, mais j’ai l’intime conviction que peu importent les épreuves, nous serons toujours là l’une pour l’autre.

Une amie incroyable dans ta vie ? 

Il était très important pour moi de dédier un article à ce thème si précieux qu’est l’amitié. Car une vie sans amitié, c’est comme un livre inachevé, dont il manquerait des pages. En effet, Sonia fait partie des personnes qui ont marqué ma vie à jamais, c’est un être qui y détient un rôle central. J’espère que mes mots auront réveillé en vous des souvenirs d’amitié avec « votre Sonia » à vous. 

Si vous avez envie de vous replonger dans une amitié d’enfance, de partager avec nous à quel point une rencontre humaine vous a transformée, alors vous êtes les bienvenues. À vos plumes, j’attends avec impatience vos témoignages.

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