Le choix de vivre en couple, ou pas... - Hors-Normes

Le choix de vivre en couple, ou pas…

écrit par Docteur Cleray Xavier

Longtemps, dans l’histoire de l’humanité, le couple se formait selon des impératifs sociaux, religieux et économiques. Il en va toujours ainsi dans certaines sociétés contemporaines, où des jeunes filles de 10 à 12 ans sont mariées à des hommes adultes, après accord entre les familles respectives.

 

La liberté d’être en couple 

 

Aujourd’hui, les personnes se choisissent librement, qu’elles aient décidé de vivre en couple hétérosexuel ou homosexuel.

 

Ce libre choix n’empêche pas le couple de vivre des turbulences, voire de ne pas résister longtemps à certaines tempêtes. 

 

L’idéal de liberté 

 

Notre société actuelle est très marquée par un idéal de liberté individuelle.

Le choix de vivre en couple questionne et met cet idéal à l’épreuve du principe de réalité.

Vivre en couple suppose un accordage des violons, ou tout autre instrument, à votre convenance.

Certaines, certains d’entre nous, gardent une telle exigence de liberté que la vie de couple leur est inconcevable. Elle leur apparaît trop contraignante, si bien qu’ils ou elles le vivent comme un sacrifice de leur indépendance.

En effet, vivre en couple va demander à chaque partenaire de négocier un équilibre entre choix individuels et choix partagés par le couple. 

Ces négociations permanentes vont activer des rapports de pouvoir, conditionnés par l’histoire familiale et le passé conjugal de chaque partenaire.

Devant ces enjeux, on voit d’emblée apparaître la complexité des relations conjugales.

Quand deux êtres humains se rencontrent et choisissent de vivre ensemble, ils engagent la rencontre de deux cultures familiales, au-delà de leurs seules personnes.

Là encore, cela ne va pas sans risques. Si un conjoint est choisi contre l’avis de sa famille d’origine, parce que de culture différente, et rejeté, le couple est mis immédiatement à l’épreuve d’une “mésalliance”. Il est confronté à des turbulences au moment même de sa formation.

Bref, vivre en couple n’est pas un long fleuve tranquille, tout comme la vie en général.

 

LA FORMATION DU COUPLE 

 

La formation du couple procède d’un mystère, à la croisée des chemins du hasard et du désir. 

À l’heure des réseaux sociaux, elle prend de nouvelles formes. Nous sommes passés du « coup de foudre » au « coup de clic ». Le prix de la modernité…

Mais trêve de plaisanterie.

 

Le « coup de foudre » 

 

Comme son nom l’indique, il est à haute intensité émotionnelle. 

Son effet électrisant provoque chez chaque partenaire l’illusion duelle: les deux partenaires sont convaincus de penser et de ressentir les mêmes choses.

Chacun projette en l’autre ce qu’il a de meilleur en soi.

Chaque partenaire refoule tout signe qui pourrait modifier, voire écorner ce ressenti fusionnel. 

Quand arrive la phase de reconnaissance des différences, étape du renoncement à l’idéal du couple parfait qui regarde dans la même direction, certains couples évitent et fuient cette étape. Puis, ils se séparent pour aller découvrir une nouvelle passion amoureuse.

 

VIVRE ENSEMBLE 

 

Ce choix partagé de vivre ensemble suppose de passer de la passion à l’amour, phrase un peu théorique, car ce passage est difficile à repérer et il n’est pas obligatoire. Certains couples ne connaissent pas le « coup de foudre », ce qui ne les empêche pas de vivre ensemble.

 

Fleurs et mains, tableau de Picasso 

 

Le docteur Nasio, psychiatre et psychanalyste, a imaginé les composantes de l’amour conjugal, comme les fleurs d’un bouquet peint par Picasso, « Fleurs et mains« .

Vous pourrez l’écouter dans le podcast de France Inter « L’inconscient« .

Voici les fleurs du bouquet qu’il propose :

  • Le désir sexuel ;
  • L’admiration mutuelle ;
  • Le narcissisme,  » il ou elle me ressemble par certains côtés  » ;
  • L’auto-estime, » il ou elle me rend fier d’être moi-même  » ;
  • Les oscillations entre satisfaction et frustration ;
  • La culpabilité, » me sentir coupable si je lui faisais du mal  » ;
  • La sollicitude, le souci du bien-être de l’autre ;
  • La crainte d’être abandonné ;
  • La jalousie, sentiment normal, l’amour est possessif, mais attention, si la jalousie envahit la relation, les violences peuvent surgir ;
  • La dépendance, si elle est vécue sans y penser, sans peur d’être dépendant, sans crainte de perdre sa liberté, la dépendance devient alors nocive et met le couple en péril.

 

Je vous laisse le soin de contempler ce bouquet et d’écouter le docteur Nasio.

L’équipe d’Hors-Normes reste intéressée et dans l’attente de vos réactions et de vos témoignages.



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