Le syndrome de l’imposteur - Hors-Normes

Le syndrome de l’imposteur

écrit par Docteur Cleray Xavier

L’article du jour traite du syndrome de l’imposteur. Je vais tout d’abord m’appuyer sur un article Wikipédia bien construit, afin de définir ce syndrome. 

 

Le syndrome de l’imposteur est ainsi défini : “Les personnes atteintes du syndrome de l’imposteur expriment une forme de doute maladif qui consiste essentiellement à nier la propriété de tout accomplissement personnel. Ces personnes rejettent le mérite lié à leur travail et attribuent le succès de leurs entreprises à des éléments qui leur sont extérieurs (la chance, leurs relations, des circonstances extérieures). Dans certains cas, les personnes atteintes peuvent aller jusqu’à se percevoir comme une sorte de ‘dupeur-né’ qui abuse ses collègues, ses amis, ses supérieurs et s’attend à être démasqué d’un jour à l’autre. S’il est fréquent chez les personnes connaissant une ascension sociale, mais qui ont été ou deviennent victimes de mépris de classe, d’autres causes peuvent également engendrer sa survenue”.

 

Je vous laisse le soin de lire la suite de l’article Wikipédia, vous comprendrez mieux comment s’est construite cette définition.

 

Le syndrome de l’imposteur, une disposition psychologique 

 

J’en ai retenu le fait qu’il ne s’agit pas d’une pathologie, mais plutôt de dispositions psychologiques qui pourraient atteindre jusqu’à 70 % de la population. Cependant, des liens sont faits avec des tendances anxieuses excessives ou des tendances dépressives.

 

Le doute sur nos compétences professionnelles est un ressort nécessaire, s’il ne devient pas permanent et envahissant, au point de nous empêcher d’agir ou de prendre des décisions pour assurer nos responsabilités. L’œuvre du doute en nous est un marqueur de notre estime de soi.

 

Liens entre estime de soi et syndrome de l’imposteur 

 

La construction de l’estime de soi est un processus lent, évoluant de l’enfance à l’âge adulte, en passant par l’étape essentielle de l’adolescence.

 

Notre développement psycho-affectif et cognitif s’est étayé sur le regard que nos parents, notre famille, nos professeurs et éducateurs ont porté sur l’acquisition de nos compétences. L’estime de soi est la résultante de la façon dont nous avons intériorisé ces regards. Si les adultes qui nous ont soutenus pendant ces années de croissance se sont montrés respectueux, bienveillants et aussi exigeants, s’ils ont eu réellement confiance en nous, alors nous avons construit des fondations psychologiques solides pour affronter nos responsabilités et les difficultés de la vie.

Ceci est vrai dès la petite enfance, dès nos premières relations de bébé aux personnes qui prennent soin de nous. Vous pourrez lire le projet politique de prévention, dit “les mille premiers jours”, pour approfondir cette réflexion.

 

Une fois l’enfance passée, les relations que nous avons expérimentées pendant l’adolescence ont largement contribué à ces fondations. Les adolescents, sous leur apparence provocante ou au contraire trop discrète, sont très sensibles au regard des autres, leurs proches familiaux comme leurs pairs. L’humour des adultes, bien dosé, en bannissant l’ironie qui peut être très blessante, est un ingrédient précieux, même et surtout quand “nos chers ados” nous agacent.

Maîtriser notre colère face à des enfants ou des adolescents est un savoir-vivre essentiel pour leur permettre de gagner confiance en eux. Vous me direz, plus facile à dire qu’à faire. Oui, bien sûr, mais il y va de notre responsabilité d’adulte, qu’ils deviendront un jour.

 

Le regard des autres sur soi 

 

Se sentir imposteur signifie que l’on n’a pas intériorisé la capacité à reconnaître nos compétences comme le fruit de nos comportements, de nos efforts d’apprentissage. Sachant que l’apprentissage ne se limite pas aux années scolaires ou à celles de notre apprentissage professionnel. L’apprentissage est un processus continu tout au long de notre vie. De plus, il ne concerne pas seulement l’acquisition de connaissances rationnelles, mais aussi la compréhension de la complexité des relations humaines. Si le regard que les autres portent sur nous ne nous laisse pas indifférent, il ne doit pas nous dicter l’image que nous avons de nous-mêmes. Sinon nous sommes pris dans les filets de l’emprise et de l’aliénation.

 

Les péripéties de ma vie m’ont appris qu’aucun être humain ne dispose, à lui seul, de l’intelligence nécessaire à rendre le monde meilleur. Aucun de nous ne peut prétendre résoudre seul les problèmes complexes que la vie nous soumet. Ou alors cela se saurait, le monde irait mieux.

 

Je crois en l’intelligence collective, au partage des compétences qui permet de mener à bien des projets, avec un esprit coopératif et pas compétitif. Je situe les imposteurs du côté des adeptes d’une compétition effrénée qui détruit notre humanité et la planète qui nous porte. Des prédateurs de tout bord dont la voracité est sans limites. Il est probable qu’aucun doute ne les effleure ! Ces véritables imposteurs ne souffrent pas du tout du syndrome de l’imposteur, ils ne connaissent qu’un principe : “la fin justifie les moyens”. Revisitez l’histoire humaine ancienne et récente, vous en trouverez beaucoup. Vous pouvez également lire ou relire le Tartuffe de Molière.

 

Des solutions face au syndrome de l’imposteur 

 

Vous trouverez dans l’article Wikipédia, un test construit par Pauline R. Clance, psychologue clinicienne, appelé l’échelle de Clance. Il vous permettra de vous situer par rapport à ce syndrome de l’imposteur. Vous découvrirez également qu’il existe des solutions thérapeutiques si vous vous sentez atteints de ce syndrome.

 

Ce mot chargé de sens, “l’imposteur”, vous inspire-t-il des commentaires ou réactions ? Vous pouvez réfléchir à votre histoire, quelles sont les personnes qui ont soutenu votre croissance jusqu’à l’âge adulte, vous ont accordé leur confiance, vous ont permis de vous épanouir sans être continuellement parasité par les doutes ? L’équipe du blog Hors-Normes vous invite à témoigner si le sujet vous intéresse.



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