L’article du jour traite de l’entrée à l’école en maternelle. En tant que maman, vous vous posez peut-être la question de la préparation à la séparation. J’aborderais les enjeux majeurs que vont vivre l’enfant et ses parents, lors de cette première rentrée scolaire, notamment les angoisses de séparation. J’évoquerai également le soutien apporté aux familles en difficultés.
À titre de rappel, le premier accueil de l’enfant à l’école maternelle se fait lorsqu’il a fêté son 3e anniversaire. Dans certaines communes, l’enfant peut être accueilli à partir de 2 ans et demi, en toute petite section.
Les premières séparations : crèche, assistante maternelle, famille proche
Jusqu’à 3 ans l’espace social de l’enfant se trouve très limité, car il vit et grandit dans sa famille. Lorsque ses parents travaillent, il peut être confié à une assistante maternelle ou une crèche collective. L’accueil chez une assistante maternelle ou en crèche est préparé lors d’une période d’adaptation, en général de 1 à 2 semaines. Le bébé passe des temps de plus en plus longs, chaque jour qui passe, jusqu’à son accueil quotidien, selon le rythme de travail des parents. Quand la maman reprend le travail à l’issue du congé maternité, rappelons que le bébé a entre 3 et 4 mois.
Les enfants ayant vécu un mode d’accueil avant l’âge de 3 ans, ont déjà une expérience de séparation avec leurs parents. Ils ont également acquis une expérience de la vie en collectivité, quel que soit le mode d’accueil. Il n’en va pas de même pour les enfants qui ont grandi dans leur famille jusqu’à 3 ans, leur cercle familial est plus restreint. Peut-être ont-ils été accueillis dans la famille élargie, grands-parents, oncles et tantes, mais ils étaient en terrain connu.
Les angoisses de séparation
Lorsque les enfants arrivent à l’école maternelle, ils découvrent un espace inconnu, avec des adultes et des enfants qui le sont tout autant. Leurs capacités d’adaptation au changement sont mobilisées, voire mises à l’épreuve. L’éloignement de leurs parents déclenche des angoisses de séparation, car une question essentielle se pose : comment trouver sa place dans ce lieu nouveau au milieu de tous ces inconnus ?
Du côté des enfants, ces angoisses se traduisent par des pleurs inconsolables à l’école, qui se prolongent au-delà des premiers jours. L’enfant peut développer des troubles du sommeil, des réveils nocturnes multiples qui ne s’apaisent qu’en dormant avec ses parents. L’enfant peut se montrer mutique à l’école et refuser toutes les activités qui lui sont proposées.
Du côté des parents, ils appréhendent la séparation, ce que les enfants sentent très vite. Ils culpabilisent de voir leur enfant triste de se séparer d’eux, et ce, d’autant plus fort que la relation à leur enfant est fusionnelle.
Le changement est plus marqué lorsque les enfants ont grandi dans une famille de langue étrangère, s’ils découvrent la langue du pays d’accueil en arrivant à l’école. Si les enfants maîtrisent leur langue maternelle, l’adaptation et l’apprentissage de la langue d’accueil seront facilités. Certains enfants ont besoin de la première année à l’école maternelle pour parler dans les deux langues, ce n’est pas inquiétant.
Certains enfants, qu’ils soient bilingues ou non, sont mutiques à l’école, mais ils parlent abondamment dans leur famille. Là encore, pas d’inquiétude, ils ont besoin de temps pour s’exprimer dans l’espace social de l’école.
Les lieux d’accueil avant l’entrée à l’école maternelle
Venons en maintenant à la préparation de cette première rentrée scolaire qui marque le début de la vie sociale de l’enfant.
Les enfants ayant bénéficié d’un mode de garde avant 3 ans et n’ayant pas vécu de difficultés d’adaptation dans leur lieu d’accueil s’adaptent rapidement à la vie scolaire. Les enfants qui grandissent dans leur famille peuvent être préparés progressivement à cette séparation.
LAEP, halte-garderie, bibliothèque
Avant l’âge de 18 mois des lieux d’accueil enfants-parents (LAEP) proposent l’accueil de l’enfant en présence d’un parent pendant tout le temps d’accueil.
L’enfant, dès le plus jeune âge, découvre des personnes étrangères à sa famille, dans un lieu inconnu. Quand il se sent à l’aise, il peut être confié à une halte-garderie, où il pourra jouer en l’absence de ses parents, par demi-journées, puis journées complètes, en général à partir de 2 ans.
L’enfant peut aussi participer à des temps de lecture de contes proposés dans de nombreuses bibliothèques. L’inscription en bibliothèque permet également de renouveler les histoires que les parents lisent au moment du coucher.
Ces démarches à l’extérieur du domicile familial sont essentielles pour l’enfant comme pour les parents. L’incapacité de sortir du domicile familial signe la possibilité d’angoisses ou de dépression maternelle. Il est important que les professionnel-les de santé et de la petite enfance les repèrent précocement pour soutenir et soigner la maman, et dans le même temps, la relation à son bébé.
Les trois premières années de vie préparent l’entrée à l’école
Vous l’aurez compris, la première rentrée à l’école maternelle est une étape cruciale du développement de l’enfant, elle marque l’entrée dans sa vie sociale en dehors du cercle familial. Il apprend progressivement à se situer entre deux cultures, il apprend aussi à se situer dans un groupe d’enfants, à interagir avec eux en maîtrisant progressivement ses émotions. Il s’y prépare pendant ses trois premières années de vie, avec le soutien de ses parents et de sa famille.
Le soutien aux familles en difficultés
S’il a vécu des turbulences pendant cette période, sans que sa famille ait été soutenue, son adaptation à l’école sera plus compliquée. Il exprimera des signes de mal-être que les enseignants d’école maternelle ont appris à repérer. Ils en informeront les parents et les encourageront à consulter des professionnels de santé.
Quels sont ces signes de mal-être ?
L’enfant peut se montrer très inhibé, il ne communique ni avec les adultes, ni avec les enfants qui l’entourent à l’école. Ou au contraire, se montrer agité, incapable de rester assis pour réaliser les activités proposées par l’institutrice. Lorsque les enfants présentent un retard de langage massif avec des difficultés de compréhension, ils peuvent communiquer en mordant, en tapant les autres enfants ou eux-mêmes, voire les adultes.
Ces difficultés d’adaptation à la vie en collectivité doivent conduire à consulter le médecin traitant et aussi un psychologue libéral ou une équipe de centre médico-psychologique (CMP).
Vos trucs et astuces pour préparer votre enfant à l’école ?
Si vous souhaitez témoigner des étapes de préparation que vous avez vécues ou que vous vivez avec votre enfant pour son entrée en maternelle, vous serez les bienvenues. Le partage de vos trucs et astuces permettra d’enrichir le contenu de notre blog.