Sophie a mobilisé ses souvenirs d’enfance, souvenirs douloureux, des événements familiaux liés à la maladie dépressive de sa maman.
Incompréhension, colère, culpabilité
Elle exprime clairement les émotions qui la traversaient quand elle était enfant : incompréhension, colère et culpabilité. Ces trois mouvements émotionnels sont très liés, ils disent la détresse d’une enfant confrontée à la souffrance morale de sa maman, sans qu’elle ne puisse avoir accès au sens de cette maladie.
S’ouvre grand la porte de la culpabilité, celle que Moussa Nabati, psychanalyste, thérapeute et docteur en psychologie, nomme “ la culpabilité de l’enfant, victime innocente ”.
Les enfants ont une conscience aiguë du mal-être de leurs parents, on dit qu’ils ont des antennes très sensibles à l’humeur de leurs parents. Ils ont aussi conscience qu’ils font des bêtises, qu’ils transgressent des interdits. Les collisions entre ces enjeux peuvent les conduire à croire, à tort, qu’ils sont à l’origine des troubles de leurs parents, comme l’exprime Sophie avec acuité.
La solidarité face à la maladie
Comment Sophie a-t-elle réussi à traverser une enfance et une adolescence ponctuées par les périodes d’hospitalisation de sa maman ? Grâce à…
- La solidarité et le soutien de son père, héros discret du quotidien de sa croissance vers l’âge adulte ;
- La présence de sa sœur cadette ;
- Au dialogue permanent entre eux ;
- La volonté de leur père de maintenir le lien entre les enfants et leur mère, malgré l’impact émotionnel des visites à l’hôpital.
Tous ces efforts partagés leur ont permis de grandir dans le respect de la place de leur maman. Cette solidarité a probablement contribué aussi à soutenir leur maman aux prises avec sa dépression et avec l’acceptation des soins qui lui étaient proposés.
Merci à Sophie d’avoir partagé son expérience de la maladie dépressive de sa maman. Ce partage aidera d’autres personnes à tenter de comprendre l’incompréhensible.
