Charlotte a raconté avec beaucoup de détails les différentes crises que son couple a traversées. Pour vous rafraîchir la mémoire, je vous invite à lire son article “La vie de couple en expatriation”.
Ceci dit, allons droit au but: aucune recette pour faire durer son couple n’est écrite nulle part.
Alors, de quoi parlons nous ?
Les opportunités de voir des couples en crise sont nombreuses dans notre environnement social marqué par un idéal de liberté individuelle.
Chaque membre du couple joue un rôle de funambule: marcher sur une corde et rechercher en permanence son équilibre, entre liberté individuelle et engagement à deux, autrement dit, entre autonomie et dépendance.
Les contraintes de couple
Les contraintes sociétales qui pesaient sur les générations précédentes se sont allégées. Mais ont-elles disparu pour autant ? Probablement pas, elles ont changé de nature.
La pression de la réussite professionnelle
Les exigences actuelles de réussite professionnelle, qui passent par l’apprentissage de l’esprit de compétition, et ce, depuis l’enfance, constituent les nouvelles pressions sociales qui pèsent sur le couple.
La liberté individuelle
Il en va de même du mythe de la liberté individuelle. Comme si nous pouvions vivre sans dépendre de rien, ni de personne. Comme si tous nos désirs pouvaient se réaliser sans limites.
Si le couple est vécu comme une contrainte à notre sentiment de liberté, comment pouvoir s’y épanouir ?
La capacité de chaque membre du couple à des renoncements, au profit de la création de projets partagés, peut révéler à l’un et l’autre des compétences et des ressources insoupçonnées. À condition que ces renoncements soient négociés dans l’écoute et le respect mutuel. Ce qui n’est pas le cas si ces renoncements sont imposés par la tyrannie d’un des conjoints.
Chaque fois que nous choisissons les étapes de notre vie, individuelle ou conjugale, nous renonçons à certains idéaux pour accéder à un épanouissement dans les limites de notre être, de notre compréhension du monde.
Le poids des addictions
D’ailleurs, nous pouvons constater la floraison d’addictions diverses et variées pour mesurer à quel point nous sommes des êtres de contradiction.
Revendiquer sa liberté et se soumettre à la dépendance d’un psychotrope, du sexe, de l’alcool ou de jeux d’argent ne ryment pas vraiment ensemble.
La dangereuse loi du « tout, tout de suite » fait beaucoup de dégâts, au-delà de la satisfaction immédiate.
Le piège de l’addiction, quel que soit le produit utilisé pour rechercher une jouissance qui laisse à la personne le sentiment de s’abstraire de la réalité, empêche toute possibilité de rester disponible à sa conjointe ou son conjoint.
Le manque à combler pour retrouver une jouissance aussitôt disparue que ressentie, envahit tous les aspects de la vie quotidienne. Le conjoint ou la conjointe devient alors un obstacle à la réalisation de l’addiction, et provoque une agressivité qui peut tourner à la tragédie.
L’écrivain Salman Rushdie a écrit : “chacun de nous construit sa prison dorée”, comme un lieu refuge, mais où l’on s’enferme pour se protéger d’un monde qui nous paraît dangereux. Cet enfermement nous prive alors de la richesse des liens humains qui nous permettent de grandir, à chaque étape de notre vie.
Les conflits familiaux
Chaque femme et chaque homme qui fait le choix de vivre en couple, engage son être, sa personnalité et aussi son histoire familiale dans le projet de vie en couple.
Peuvent se rejouer sur la scène de la vie conjugale, des conflits familiaux qui n’ont pas trouvé d’apaisement avant la fondation du couple.
Les rôles et les places que nous tenions dans notre famille vont influencer notre rôle dans le couple, pour le meilleur et pour le pire, quelquefois.
En somme, ces exigences du monde extérieur et de notre monde intérieur façonnent le couple et font évoluer la personnalité de chacun tout au long de notre vie.
Décidément, la partie n’est pas simple.
Deux remèdes pour surmonter les crises de couple
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Envisager le couple comme un duo qui coopère
Et si nous remplacions “compétition” par “coopération”, la vie nous paraîtrait-elle plus légère ?
La coopération suppose de dépasser les rapports de pouvoir, toujours présents et plus ou moins actifs dans le couple, pour mettre en œuvre des projets partagés dans le respect de chacun et chacune.
Cela ne va pas de soi, et notre éducation nous a rarement préparé à coopérer.
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Faire appel à une aide extérieure
Quand les épreuves surviennent, des conflits vont émerger.
Si les ressources du couple sont affaiblies, chacun étant aux prises avec des conflits antérieurs encore actifs, plus ou moins consciemment, il est possible de rechercher une aide à l’extérieur.
Les conseillers conjugaux, les thérapeutes de couple et les sexologues sont formés à recevoir et soutenir les couples en période de crise.
Le recours à ces professionnels ne peut se concevoir dans les situations de violence conjugale, que nous aborderons dans un futur article.
Quels sont vos remèdes, à vous ?
Si vous souhaitez témoigner des ressources internes à votre couple, ou des ressources externes qui vous ont permis de traverser des crises et de les surmonter, nous vous invitons à les partager sur le blog.
Votre témoignage pourra encourager d’autres couples à solliciter une aide pour résoudre une crise sans se détruire. Les crises sont inhérentes à la vie de couple, c’est un constat universel.