Les violences conjugales - Hors-Normes
Victime de violence conjugales

Les violences conjugales

écrit par Docteur Cleray Xavier

Grave problème de santé publique, les violences conjugales touchent très majoritairement les femmes et sont le fait de leur conjoint masculin. Une femme meurt tous les deux à trois jours, en France, des violences subies. Ces violences débutent pendant une grossesse, dans 40 % des cas.

 

Ces chiffres accablants ne doivent pas cacher les réalités tragiques que vivent des millions de femmes et d’enfants dans le monde. 

 

Les différentes formes de violence conjugales 

 

Ces violences prennent plusieurs formes : 

 

Les violences psychologiques : harcèlement moral, reproches et exigences incessantes et grandissantes dans la vie quotidienne, insultes et menaces.

Les violences physiques : coups et blessures pouvant entraîner la mort.

Les violences sexuelles : attouchements ou viol. Nous rappelons ici que même pour les couples mariés, le consentement aux relations sexuelles est obligatoire et aucune contrainte n’est justifiée par l’état du mariage.

Les violences économiques : privation de ressources financières imposant un maintien de la dépendance.

Les violences administratives : confiscation des documents d’identité (carte d’identité ou passeport) empêchant ainsi toute démarche administrative à la victime.

 

Les trois phases de violence 

 

Toutes ces formes de violence s’inscrivent dans un cycle de répétition, marqué par trois phases, nommées phase de crise, de rémission et de tension. 

 

La phase de crise 

L’agression se produit généralement quand la victime tente d’exercer un pouvoir de décision sur sa vie et que l’agresseur utilise la violence pour imposer sa volonté. Par exemple, interdire à la victime d’ouvrir un compte bancaire à son nom.

 

La phase de rémission 

Cette phase brouille la perception de la situation par la victime. L’agresseur peut reconnaître certains torts et s’en excuser, revenir à des comportements plus normaux. Il peut promettre de faire des efforts pour s’améliorer. Il peut exprimer des marques d’affection. La souffrance de la victime va s’atténuer provisoirement.

Dans le même temps, l’agresseur remet en question la perception de la victime et lui fait porter une part de responsabilité. Ce double mouvement va entraîner un état de confusion chez la victime.

 

La phase de tension 

L’agresseur utilise de la violence sournoise pour affirmer son pouvoir sur la relation. Il sourit de façon ironique, adresse des regards irrités, impose des silences chargés de menaces, distille des reproches voilés. Ces signaux provoquent de l’anxiété et du stress, la victime essaie d’apaiser ces tensions en renonçant à exprimer ses souhaits ou à s’opposer à un quelconque propos.

 

L’impact des violences conjugales sur la victime 

 

Le jour où la victime tente d’exercer son pouvoir sur des décisions qui la concerne, une nouvelle crise éclate, souvent plus violente que la précédente.

 

La définition de la relation conjugale ainsi imposée par l’agresseur, il installe son emprise sur la victime. La victime prise au piège vit un climat de terreur quotidienne. L’agresseur la prive de ses relations familiales et amicales, il l’isole pour mieux la contrôler et la soumettre.

 

L’état de confusion de la victime l’empêche de prendre conscience de la gravité de ce qu’elle subit. 

 

L’intensité des angoisses ressenties jusqu’à la peur de mourir, a des effets sidérants ; elle s’interdit de dénoncer ces violences, par peur de représailles.

 

Cet état de confusion et de sidération explique les hésitations des victimes à porter plainte et à se séparer de l’agresseur.

 

Les professionnel-les qui les accueillent doivent être formé-es à ces réalités, pour mieux les dépister, les accueillir et les traiter.

 

La violence conjugale, un problème de santé publique 

 

L’évolution des lois en France et une meilleure visibilité tant politique que médiatique de ce grave problème de santé publique, ont permis d’améliorer les compétences des professionnel-les œuvrant à accueillir, protéger et soigner les victimes de violences conjugales.

 

N’oublions pas les enfants exposés à ces violences intra-familiales, ils sont maintenant considérés comme victimes. Nous nous éloignons de la représentation sociale catastrophique qui consistait à dire qu’un homme violent pouvait être un « bon père ». Un homme violent doit répondre de ses actes, commis à l’encontre de sa femme ET de leurs enfants.

 

Des numéros ressources 

 

Si vous vivez une situation de violences conjugales, voici les ressources auxquelles vous pouvez faire appel :

– En cas d’urgence, appelez le 17 pour parler à des gendarmes ou à des policiers.

– Vous pouvez également envoyer un SMS (gratuit) au 114.

– Si vous êtes blessée, appelez le 15 (SAMU).

 

– Si vous pensez vivre des violences conjugales à la lecture de cet article et EN DEHORS de situation d’urgence, vous pouvez appeler le 3919. Cette plateforme d’écoute, d’informations, et d’orientation des victimes de violences sexistes et sexuelles, est accessible 7j/7, 24h/24.

 

Partage d’expérience par l’écriture 

 

L’équipe Hors-Normes est disponible pour recevoir vos témoignages, que vous soyez victimes ou témoins de violences conjugales. 

Nous invitons également les professionnelles accueillant des victimes, juristes, policières, gendarmes, soignantes, travailleuses sociales, à témoigner de leurs expériences. Ceci afin d’encourager les victimes à se protéger et à mieux protéger les nombreux enfants traumatisés par les actes de violence exercés à l’encontre de leur mère.



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