Maman de deux enfants, je culpabilise, mais je me soigne - Hors-Normes
Une maman et sa fille

Maman de deux enfants, je culpabilise, mais je me soigne

écrit par Lisa

Bonjour, moi c’est Lisa. J’ai trente-quatre ans, maman de deux petites filles, Ophélie, bientôt six ans et Johanne, deux ans et demi. Je travaille à temps plein, comme beaucoup. Je ne me suis arrêtée de travailler que deux fois, pour mes grossesses. Maman depuis bientôt six ans, divorcée depuis un an, je suis en couple avec mon nouveau chéri, papa d’une petite fille de deux ans.


Quand on devient parent, on a tout à apprendre. La plupart des réponses, la théorie en tout cas, on les trouve dans des livres. En revanche, ce qu’on ne trouve pas, ou très peu, c’est la gestion de nos émotions. Cette claque énorme qu’on se prend, qui vient réveiller en nous nos blessures émotionnelles.


 LA MATERNITÉ OU CE CHASSÉ-CROISÉ DES ÉMOTIONS 


Il y a maintenant bientôt six ans, après une césarienne en urgence, me voilà donc maman. Et là, tu te sens submergée par tes émotions. Certaines se font la malle, l’insouciance par exemple, quand d’autres, peu connues jusqu’alors, débarquent. L’émotion, le sentiment qui marque le plus, c’est la culpabilité. En tant que maman (en tant que papa peut-être aussi, mais je ne peux pas en témoigner), on culpabilise tellement. 

 

Ma première culpabilité, je m’en souviendrai toute ma vie, c’est l’absence d’émotion lorsqu’après ma césarienne, on m’a présenté ma fille. Je n’ai rien ressenti. RIEN. Puis après mon accouchement, comme quelques mamans, j’ai connu la dépression post-partum. Pas ce petit baby blues qui dure quelques jours. Non. La belle dépression, celle qui dure un mois et demi. Celle qui te fait avoir des pensées très sombres. Celle qui, lorsqu’on te dit  » un bébé c’est que du bonheur  » te donne envie de répondre “ j’aimerais remonter le temps et ne pas vivre ce moment ”. Et quand ça va mieux, lorsque c’est derrière toi, celle qui te fait culpabiliser à mort. Comment peut-on avoir des pensées aussi négatives alors qu’on vit la plus belle chose de sa vie… ? 


LA CULPABILITÉ, CE SENTIMENT QUI NE TE QUITTERA PAS 


Tel un pote bien installé dans ton canapé, elle ne te lâche pas. 

 

Ce qui est bien, avec la culpabilité, c’est qu’on peut te la servir à toutes les sauces :
Quand tu préfères donner le biberon plutôt que d’allaiter.

Quand après ton congé maternité, tu retournes travailler, en laissant ton bébé chez une nounou ou à la crèche.

Quand tu prends une heure pour toi, pour aller faire un soin… 

 

C’est un sentiment un peu sournois. C’est très difficile de s’en défaire. 

 

Ce pote, il est là, hein, et il revient régulièrement :

Quand tu décides de laisser ton bébé pour profiter d’une soirée avec ton amoureux.
Quand tu fais un deuxième bébé, et que le premier se sent parfois un peu délaissé.
Quand tu fais des pâtes deux soirs de suite.
Quand tu es fatiguée en rentrant du travail et que tu préfères mettre la télé à tes enfants plutôt que de jouer avec eux.



LA PRESSION DE LA SOCIÉTÉ 



Ce n’est peut être pas le cas, mais de mon point de vue, j’ai le sentiment qu’il y a une forme de pression. Pression exacerbée par les réseaux. Tu sais, toutes ces  » mamans parfaites  » qui sont des travailleuses exceptionnelles, des épouses merveilleuses, qui sont au top de leur forme, cuisinent des bons petits plats, font des activités manuelles, et paraissent épanouies. Comme si c’était la norme (mon œil) !
La réalité, ma réalité est tout autre. La culpabilité, je l’ai ressenti puissance 1000, il n’y a pas très longtemps : quand j’ai décidé de me séparer du papa de nos filles. Je crois, je suis sûre même, que je n’ai jamais autant culpabiliser. Mes filles âgées de quatre ans et demi, et pas tout à fait deux ans à l’époque, n’ont rien demandé. Elles n’ont pas demandé à venir dans ce monde, ni à ce qu’on se sépare. Ce qui apaise ma culpabilité, c’est qu’on a tout fait et qu’on fait tout pour les épargner. Elles n’ont pas à subir nos histoires de grand. On fait tout de façon intelligente, en tout cas, on essaie.



CULPABILISER, ÇA SE SOIGNE 



Depuis que je suis maman, j’apprends à déculpabiliser. Même si ce sentiment ne disparaît jamais totalement, j’essaie de me soigner. Au travers de différentes lectures (les livres de Lise Bourbeau en particulier), de discussions avec des amies, des sœurs, des mères. Une psy, que j’ai vu quelques séances, m’a appris à déculpabiliser en général. La culpabilité vient faire écho à nos blessures émotionnelles. Il faut apprendre à les guérir, à vivre avec. Une kinésiologue aussi m’a permis d’apprendre à gérer ma culpabilité.

 

Ce sentiment est normal, il est même plutôt sain dans une certaine proportion. Alors toi qui me lis, je ne peux pas te dire d’arrêter de culpabiliser. Mais apprends à la gérer et à vivre avec. Tu n’es pas une mauvaise mère parce que tu penses aussi à ta vie pro, parce que tu as envie d’une soirée sans enfant, juste avec tes amis ou ton mec, tu n’es pas une mauvaise mère parce que tu réchauffes un plat Picard ce soir, parce que la télé a un peu trop tourné aujourd’hui ou parce que tu as un peu trop râlé sur tes enfants.

Tes enfants ne te reprocheront jamais d’avoir envie d’être une maman épanouie. Avant d’être une maman, tu es un individu à part entière, une amie, une épouse peut être, une salariée ou auto-entrepreneure. Peu importe. L’important c’est de trouver un juste équilibre. Et ton équilibre d’aujourd’hui n’est peut être pas ton équilibre de demain. Ce n’est pas grave. La mère parfaite n’existe pas, l’enfant parfait non plus.

TU FAIS DE TON MIEUX, ET C’EST DÉJÀ BEAUCOUP ! 

 

Si tu as envie de témoigner, n’hésites pas à le faire !



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