L’article du jour traite de la séparation de couple et du divorce. Ainsi, tous les tracas évoqués dans l’article précédent, tels que les conflits liés aux liens familiaux, à la maladie, à l’éducation des enfants (etc.), lorsqu’ils se cumulent, se répètent et ne trouvent pas de résolution, finissent par conduire le couple à se séparer ou à divorcer lorsqu’il est marié.
Ce temps de désunion, plus ou moins long, s’accompagne de nombreuses souffrances, pour les intéressé-es, mais aussi pour leur entourage familial et amical. Pour rappel, le temps moyen de résolution d’un divorce est de 4 à 5 ans.
Le divorce, une crise existentielle
Si le divorce s’est banalisé, il n’en reste pas moins une crise existentielle majeure dans la vie des individus, pour les enfants en particulier. Il ne sera un soulagement relatif pour les enfants que dans le cas où s’exercent des violences conjugales.
La désunion du couple libère l’expression de mouvements de colère, de rancœurs, voire de haine. La force de ces émotions débordantes, le plus souvent mal maîtrisées, envahit le champ de la communication. Elle complique et prolonge le temps nécessaire à la séparation, pas seulement matérielle, mais aussi psychique.
Lorsqu’il y a un divorce, l’intervention des avocats de chaque membre du couple peut aggraver ces turbulences. Leur demande d’accumuler des constats négatifs qui serviront à alimenter les revendications devant le Juge aux Affaires Familiales (JAF) exacerbe le conflit et le prolonge.
Sans compter le prix que payent les enfants, instrumentalisés quelquefois pendant des années. Ils servent de munitions à chacun des parents. Ceci n’est pas sans conséquences dommageables à la santé mentale des enfants.
Atténuer l’intensité émotionnelle d’un divorce : faire appel à un professionnel
S’il est difficile d’empêcher tous ces impacts, dont les effets peuvent être dévastateurs sur le moment et à plus long terme, il est possible d’en atténuer l’intensité. Des professionnel-les tels que des thérapeutes de couples ou des conseillers conjugaux et familiaux, sont formé-es à accompagner les couples dans ces moments de crises. Ils peuvent intervenir en amont de la séparation, lorsqu’une crise conjugale devient trop bruyante et menace l’équilibre du couple.
Leurs compétences sont aussi utiles pour soutenir le couple au moment de la séparation, et au-delà, quand un des membres du couple s’effondre et risque de se suicider, tant l’impact de la séparation est vécu comme violent et ne laisse plus aucun espoir en l’avenir.
Les thérapeutes conjugaux vont tenir compte de la présence des enfants, et soutenir les parents pour qu’ils réussissent à calmer leurs débordements et autres dérapages verbaux, limitant ainsi la violence des impacts psychologiques sur les enfants.
La difficulté de contacter un thérapeute
Il n’est pas facile pour les couples en crise de faire appel à un thérapeute. Dans ces moments où la colère et la haine s’extériorisent comme une éruption volcanique, il reste peu de place pour penser, raisonner, au sens de faire un pas de côté et de ralentir les passages à l’acte quotidiens, afin de préparer la séparation en essayant d’en limiter les effets destructeurs pour les enfants. Mais aussi pour les adultes qui referont couple, pour nombre d’entre eux, et qui risquent de répéter cette triste expérience dans leur futur couple.
Mon expérience professionnelle de médecin engagé en protection de l’enfance, m’a conduit de nombreuses fois à constater les dégâts provoqués par des séparations conjugales à haute intensité conflictuelle, sur la santé mentale et/ou physique des enfants. Les parents, aveuglés par leur haine respective, n’étaient plus en capacité de respecter la santé psychique de leurs enfants.
“Réfléchissez avant de divorcer ! ”
N’ayant pas d’expérience professionnelle en tant que thérapeute de couple, je vous encourage vivement à lire l’ouvrage de Sylvie Angel, “Réfléchissez avant de divorcer !”, aux éditions Odile Jacob. Sylvie Angel est psychiatre, psycho-thérapeute et thérapeute familiale. Cette lecture pourra vous donner des pistes supplémentaires.
Votre témoignage sur la séparation et/ou le divorce
Si vous avez vécu un divorce, en étant accompagné-e d’un thérapeute, ou de personnes ressources qui vous ont permis de ne pas sombrer dans les eaux troubles de la haine, ou si vous êtes thérapeute conjugal, engagé dans le soutien de couples en détresse, nous vous invitons à témoigner de votre expérience. Vous pourrez ainsi encourager des couples en crise à faire appel à un tiers pour résoudre leurs différends.
Lorsqu’on connaît la fréquence des divorces et des séparations conjugales, le grand nombre de personnes concernées, adultes et enfants, ainsi que le cortège de troubles de santé mentale qui en résulte, ces soins apparaissent essentiels.