Qui suis-je ? Qui es-tu ?
Inexistante, j’étais… Je ne vivais qu’au travers des difficultés, du regard des autres, de ma famille. Je ne peux même pas dire des amis, mais simplement les autres, avec leurs souffrances, leurs maladies, et celles de mon corps et de mon cœur, marqués par la violence et l’abandon.
Trop ceci ou trop cela, je ne convenais pas, peu importe ce que je faisais ou disais. On attendait de moi que je rentre dans un cadre, de grès ou de force, au nom de l’apparence et des qu’en dira-t-on.
Puis un jour, je t’ai vu, et j’ai su à travers cet écran, en voyant tes yeux, que tu m’étais destiné. Je t’ai rencontré à travers un site internet, puis nous nous sommes vus pour de vrai.
Ma première impression de toi ? Je me suis dit que “ça n’allait pas du tout le faire”, comme tu le sais, et pourtant, cela fait maintenant douze ans.
Douze ans que nous sommes un couple. Oui, mais chacun avec sa propre identité.
Je pourrais dire que tu m’as sauvée. Mais, non ! Je me suis sauvée grâce à notre amour, celui qui m’ a sécurisé et m’a donné cette liberté de me découvrir, cette liberté d’être moi qui fait de nous un couple.
Notre couple ? Un partenariat, une équipe, un ensemble, une évidence
Il serait long de tout expliquer et tout raconter, mais je me souviens de ce jour où tu m’as protégée. J’ai senti ton amour. Et lors d’une séance de kinésiologie, il y a peu, j’ai compris que ce jour précis fut le jour où j’ai ressenti le droit d’être aimée pour qui je suis, telle que je suis.
Notre couple, nous l’avons créé ensemble à travers de bons moments et traversé des moments moins évidents, surtout ceux liés à cette envie d’avoir un enfant. En effet, nous avons lutté ensemble pendant neuf longues années.
Tous ces traitements, ces effets secondaires, ces maladies, ces souffrances, ces nuits blanches, ces pleurs, ces cris, ces allers retours à l’hôpital dès 6h30 du matin, alors que tu rentrais à peine du travail… Entrer dans cette salle remplie et attendre sur cette chaise inconfortable trois heures durant, patienter jusqu’à ce que ce soit notre tour… Encore et toujours, avec toujours ce lot d’angoisses permanent qui venait compléter tout le reste.
Notre envie, au début, n’était pas la tienne, et pourtant un jour, nous avons perdu une vie, notre quatrième fausse couche, qui t’as chamboulée. Deux mois plus tard, le 13 novembre, une nouvelle ponction, et cet embryon, qui me sera implanté le 18 novembre, poussa son premier cri le 3 août 2020. Cet embryon a tenu bon, et notre bébé est né.
Quelle aventure, non sans difficultés, et qui reste chaque jour, si intense.
Notre couple, “un nous”, une famille
Au fond c’est ça notre couple, cette liberté, ce droit d’être. Toi, moi, et maintenant lui, qui fait de notre couple, “un nous”, une famille.
Ce lien si fort, présent sans que l’on y pense. Il n’est pas toujours facile de se supporter, parfois ta présence me manque, mais c’est notre choix, et chaque épreuve rend notre couple si intensément fort.
Rùben a bientôt trois ans. Nous prenons en ce moment trois jours de déconnexion ensemble pour la première fois, ailleurs que chez nous. Un temps pour nous retrouver en dehors des obligations.
Tout ne disparaît pas, mais nous choisissons ensemble de rendre le goût de ces difficultés plus doux, par notre force et notre soutien mutuel, notre équipe.
L’amour est là, parfois le temps nous manque. Nous passons aussi des moments à nous déchirer, nous accuser l’un et l’autre de ne pouvoir faire ceci ou cela. Ces accusations mutuelles sont liées à une surcharge émotionnelle. Et pourtant, un peu de temps, hors du temps, nous recharge tellement. La vie est belle, si tumultueuse, intense, et nous ne sommes pas forcément toujours ensemble. Nous pouvons vivre chacuns des choses séparément, car nous sommes notre phare respectif.
Je t’aime, je nous aime nous, j’aime notre fils, et notre famille.
Nous avons fait de notre couple une équipe prête à vivre la vie ensemble, avec amour, bienveillance et liberté, sans chichis.
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