Ah, l’argent…! Vaste sujet que les pépètes, la thune, le pognon. Je vous avertis d’emblée chères lectrices, j’apporte un peu de légèreté au sujet, car ce qui va suivre, ne sera pas tout rose. Dans l’article du jour, je vais tenter de répondre à la question suivante : à l’ère de la surconsommation, du toujours plus, comment rester humain face aux tentations matérielles et aux enjeux financiers ? Cette question m’est venue en tête alors qu’aujourd’hui, à l’heure où je tape ces lignes, je suis habitée par un profond sentiment de frustration : celui de manquer de ressources financières pour vivre la vie de mes rêves.
Toutefois, je saisis l’occasion de cet article pour mettre en lumière mes valeurs humaines et insuffler une bonne dose d’optimisme. Car oui, comme vous le savez déjà, chez Hors-Normes, on parle avec son cœur, on peut exprimer dans ce blog des sentiments pénibles et confier des épreuves difficiles, mais la résilience, la force et l’optimisme ne sont jamais trop loin.
Entreprenariat et finances
La société dans laquelle nous vivons nous demande sans répit de « respecter les règles et les codes sociaux » et d’être « parfaite » … Ainsi, nous devrions être cette femme, épouse, maman et cheffe d’entreprise irréprochable. Cette réalité est oppressante. Rien qu’en lisant ces mots, je fatigue. À croire que l’erreur n’est plus humaine.
La dure réalité de l’entreprenariat
Soit, je le clame haut et fort, je ne suis absolument pas parfaite et aujourd’hui, je broie du noir. Vous savez pourquoi ? Parce que mon rêve m’échappe à nouveau. Il me passe sous le nez, pfiou, comme une étoile filante et comme souvent ces dernières années. Avec mon cher « lardon », nous avons pris rendez-vous avec un courtier afin de savoir si nous étions en mesure d’emprunter pour acheter une ferme. Oui, mon rêve le plus secret, le plus beau, le plus simple, est de vivre dans une ferme avec mes chevaux, mes chèvres et mes chiens.
Mais que nenni ! Nous avons beau être chefs d’entreprise, être sous pression tous les mois pour rémunérer nos quinze employés, payer nos charges, être éloignés de nos familles respectives en tant qu’expatriés… On nous rappelle, avec un joli sourire, l’emprunt ridicule que nous, entrepreneurs, sommes autorisés à souscrire.
Une multitude de réflexions, de sentiments et de questionnements m’ont violemment envahie : Pourquoi ai-je quitté la France ? Pourquoi ne suis-je pas une simple employée ? Pourquoi n’ai-je pas construit une vie plus simple ? Nous avons tant sacrifié avec mon mari, nous n’avons jamais renoncé et ne sommes jamais revenus sur nos pas. Nous avons ouvert des bureaux au Royaume-Uni, puis en Irlande. Mais tout ce parcours de vie, lorsque je le regarde dans sa globalité, ne suffit pas pour m’aider à retrouver ma bonne humeur quotidienne et garder le moral.
J’ai l’impression que je ne pourrai jamais réaliser mon rêve tant les étapes pour y parvenir semblent insurmontables. Les efforts à fournir au quotidien sont si rudes et si douloureux. J’ai beau me lever tous les matins pour atteindre mes objectifs, chaque passage devant ces p…..* de banquiers me déprime. Excusez ma grossièreté, une fois n’est pas coutume, mais elle traduit ma rage. Celle d’être en face d’un système et des personnes qui le représentent ne comprenant pas à quel point nous travaillons comme des acharnés. Ils n’ont que faire des risques que nous prenons au quotidien.
En une heure de rendez-vous, je suis passée d’un état de colère, de mépris, de frustration, de tristesse, à un sentiment de résilience et d’acceptation… Je repars pour un an de boulot en me disant que, peut-être, l’année prochaine sera la bonne !
Ce que je retiens de cette journée, c’est que la patience et la ténacité sont nos meilleures alliées dans ce genre de situation. Mais surtout, il faut accepter que certains jours nous avons le droit d’être triste, déprimée et que nous ne sommes pas de parfaits petits soldats toujours opérationnels et fonctionnels. Pour ma part, lorsque je suis dans un tel état émotionnel, je préfère m’isoler, écrire, pleurer, broyer du noir toute seule. Demain sera un autre jour…
De la sérénité face aux enjeux financiers
Toutes ces épreuves de vie font que parfois, je déteste l’humain en face de moi et regrette mes choix de vie. Mais il y a peu de temps, j’ai compris que derrière les enjeux financiers, il n’y avait que l’argent, c’est-à-dire le matériel…
Il m’est arrivé de me sentir pauvre devant les banquiers, de me flageller et d’être en colère contre mon époux car nous n’avions pas suffisamment d’argent pour déménager, avoir une plus grande maison, acheter une ferme, organiser de plus belles vacances, avoir une plus belle voiture… Vous connaissez cette fameuse course à l’argent !
Puis un jour, j’ai décidé d’arrêter de penser de cette manière. Retour à la case départ dans ma tête, celle où nous ne pouvions pas manger (article « la vie de couple en expatriation »). J’ai fait une réunion seule avec moi-même. J’ai pris le temps de regarder ce que nous avions construit mon mari et moi, j’étais fière de nous.
9 idées pour rester humain face aux enjeux financiers
Alors pour chacune d’entre vous qui êtes insatisfaite de ce que vous avez actuellement, ou comme moi, si vous broyez du noir en ne voyant que les aspects négatifs de votre situation, que vous en voulez toujours plus et estimez n’avoir jamais assez d’argent, j’ai quelques questions à soulever et des éléments à vous partager :
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Fais un point avec toi-même et regarde le chemin que tu as parcouru. Ta situation financière a-t-elle évolué, même légèrement, en direction de ton rêve, tes objectifs ?
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N’oublie pas de prendre en compte, dans cette course au toujours plus, les éléments qui changent autour de toi. Ta famille s’est-elle agrandie ? Ta situation maritale a-t-elle changé ? As-tu vécu un divorce ? Y a-t-il une période d’inflation économique en ce moment, réduisant ton pouvoir d’achat ?
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Change ta manière de voir les choses en te forçant à voir le positif. C’est compliqué au début, mais avec le temps cela fonctionne, crois-moi.
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Pense « équipe » : ton mari, partenaire, n’est pas contre toi. En tant que femme, épouse et mère, notre situation financière est souvent plus fragile que celle de notre conjoint.
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Y’ a-t-il quelqu’un dans ton entourage qui peut te prendre dans ses bras et te dire « tout va bien se passer, ne t’inquiète pas ? ». Tu as le droit de déposer les bagages encombrants que tu portes seule sur tes épaules et te décharger de la pression que tu ressens.
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Privilégie tes émotions et vis-les à fond. Le fait d’extérioriser ses émotions permet d’évacuer les sentiments négatifs qui nous habitent et parasitent notre pouvoir d’action.
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Écoute ton humeur du jour et fais en sorte de l’améliorer grâce au sport, à une activité artistique ou de bien-être. Peu importe sa forme, l’essentiel est que tu esquisses un sourire sur tes lèvres.
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Évite de passer tout ton temps les yeux rivés sur ton téléphone (fléau du siècle), à scroller sur les réseaux sociaux. Profite de tes proches, qui eux, sont bel et bien à tes côtés. Tisser des liens de qualité autour de nous permet de savourer le moment présent et de mettre du baume au cœur.
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Préfère l’humain au matériel ! Tout est dit…
J’espère que les idées présentées ci-dessus te permettent d’y voir plus clair. Un peu d’introspection peut aider à relativiser en temps de tourmente.
Pour ma part, le fait d’avoir pu vous écrire ici m’a permis de mettre un peu de lumière sur la noirceur qui se cachait au fond de mon cœur. Si vous souhaitez répondre à certaines questions que je vous ai posées et si vous avez envie de témoigner à votre tour, notre blog vous est grand ouvert.