Une icône hors normes - Hors-Normes
Une femme militaire au garde à vous

Une icône hors normes

écrit par Sunny

Témoigner anonymement permet d’aller au plus profond de sa propre identité, de sortir de cette apparence que la société nous impose. Sortir du rôle que l’on attend de nous, rôle de mère, de fille, d’amie, de conjointe, d’employée ou de dirigeante et bien d’autres rôles. Chacun de ces rôles nous amène toujours à oublier une partie de soi-même, afin de répondre aux attentes des autres.

Merci à Hors-Normes de me permettre d’être moi, tout simplement. 

 

Mon parcours professionnel 

 

Ce jour, au travers de cet anonymat, je vais enfin pouvoir vous raconter mon parcours professionnel tel que je l’ai vécu au plus profond de mon être, sincère et libre de toutes apparences contraignantes qui ont fait de nous les femmes, ce que nous sommes aujourd’hui.

Depuis toute petite, j’étais en admiration devant mon grand-père que j’aimais profondément. Il me racontait l’Histoire de la 2e Guerre mondiale à travers sa fonction au sein de l’ambassade en Espagne. C’était certain, je voulais être militaire… Mais il fallait d’abord atteindre la majorité.

 

À 15 ans, je désertais mes cours de gestion et d’économie, il me fallait du ‘terrain’, et il était hors de question qu’une fois enrôlée dans l’armée, je finisse dans des bureaux à cause de mes diplômes.  En attendant mes 18 ans, j’ai travaillé… Mais dans quoi ?

 

Une vocation et des petits boulots 

Ma première formation, je l’ai trouvée les yeux fermés, en pointant du doigt une page de l’annuaire prise au hasard. C’est ainsi que ma vocation de photographe est née. Mon apprentissage dans un labo photo a duré deux années. J’avoue que j’ai trouvé passionnant de développer de vieilles pellicules photo dans plusieurs bains et d’en ressortir des clichés qui faisaient partie de l’histoire de nos clients. 

 

Ensuite, à 17 ans,  j’ai effectué plusieurs petits boulots : vendeuse, cuisinière dans des “Bodega” au coin du port, jusqu’à atteindre enfin l’âge de mes 18 ans.

 

Mon entrée dans l’armée 

Je me suis enregistrée en tant que volontaire militaire féminine. Cinq mois après, je passais haut la main les tests à Auch, puis à Bordeaux. Six mois après, j’appartenais au 515e Régiment du train. J’étais passionnée de conduite en tout terrain, d’où mon affectation au camp de la Braconne pour effectuer mes classes qui sont les formations militaires et d’armements de base. Nous n’étions que deux filles.

 

Une fille à l’armée 

 

Je me souviens encore de ce moment où, assise au mess durant mon déjeuner, un maréchal de logis (sergent) est venu interrompre mon repas, me demandant de passer à son bureau. Je reconnais que mon inquiétude m’avait coupé l’appétit. 

 

Donc, rapidement, je me dirigeais vers son bureau afin de comprendre quelle était l’urgence militaire. Quelle ne fut pas ma surprise, quand il me présenta le motif de ma convocation : coudre un bouton de sa tenue… ? Pardon ? C’est à moi qu’il parle ? 

 

15 jours que je portais fièrement ma tenue militaire, et on m’appelle pour faire de la couture ? Ce jour-là fut mon premier scandale à l’armée. Son excuse ? “Parce que j’étais une femme”, et que les femmes servaient à “ça”…  Je n’en avais rien à faire de finir “au trou” pour désobéissance auprès d’un gradé. Mais à ce jour, ce que je peux vous dire, c’est que je ne sais toujours pas où a fini le bouton de sa tenue. 

 

Survivre en territoire masculin 

 

Cette première expérience a été le déclencheur de mes capacités de survie en territoire masculin. Effectivement, j’ai très vite compris que pour être respectée en tant que femme militaire, je devais prendre du galon. Ma motivation était amorcée et je reconnais qu’elle était plutôt enragée. 

 

L’entraînement au camp de Bussac en fut le premier témoignage. Nous étions tous armés, sauf que nous, les deux filles, avions juste de vieux fusils soudés, inutilisables, car nous étions des femmes…  hummm… Une arme reste toujours une arme pour moi et ils vont comprendre qu’un simple vieux fusil soudé peut faire plus de mal qu’un fusil chargé à blanc. 

 

C’est ainsi que notre première nuit de garde à nous deux les filles, aux abords du bâtiment d’artillerie que nous devions protéger en cas d’attaque, fut l’objet de toutes les démonstrations de défense qu’une fille comme moi peut faire avec un vieux fusil soudé. 

 

Comme prévu dans l’entraînement, une prise d’assaut fut commanditée par un petit groupe d’hommes, avec en tête notre Sergent ‘Bouton de chemise’ … et à coup de crosse sur la tête et de morsures en tout sens, le bâtiment fut protégé vertueusement par deux femmes ! 

 

La situation de prise d’armes le lendemain matin fut assez chaotique pour certains. Nous avons eu cette chance que l’appel soit fait devant le général commandant du 515e RT qui était venu justement pour vérifier la situation. Effectivement, il y avait 5 hommes blessés durant l’assaut. Mon compte rendu dénonçait le traitement misogyne dont nous avions fait l’objet, ce qui fut sanctionné.

 

À partir de ce jour-là, j’ai pu enfin accéder à la cérémonie de remise des armes, et j’avais enfin mon Famas comme tout vrai militaire, sans condition de genre.

 

Nous avions été informés que les premiers arrivés aux Classes pourraient choisir leur affectation. Ainsi, au bout d’un mois, je terminais 2e sur 360 soldats.

Privez-moi de mes droits, et j’irais encore plus loin, telle était ma devise. 

 

À la fin de mes Classes, j’ai été directement mutée à l’État Major de l’ENSOA (École Nationale des Sous Officiers d’Active). 

 

Et là, on m’installe dans un bureau, parce que je suis une femme. Moi, pas d’accord… ! Faut vraiment que je gravisse les échelons, je veux être sur le terrain. C’est dans cet objectif que, dans la foulée, je passe les formations militaires. Je finis dans les premiers, avec la mention : Tireur d’élite (Sniper).

 

Cela faisait presque un an que j’étais militaire volontaire quand j’ai signé un contrat d’engagement en tant que brigadier-chef (caporal-chef) dans l’ABC (Arme Blindée Cavalerie).

 

En suivant, j’ai demandé une dérogation à Paris pour entrer dans l’école de sous-officiers, avec un an d’avance, ce qui fut accordé. Ainsi, je repartais sur le terrain et je devenais Maréchal des logis-chefs (sergent-chef).  

 

Grâce au chemin accompli, j’ai travaillé comme secrétaire personnelle d’un Commandant du service des Renseignements Extérieurs. 

 

Mon bureau s’occupait de plusieurs services, notamment du Musée du Souvenir. Mais également de l’édition de la revue militaire “ le Chevron ”. J’ai eu cette chance de pouvoir y écrire des articles durant une année, ce qui m’a permis de m’informer continuellement sur l’histoire militaire.

 

Le soir, à la sortie de mon bureau, je rejoignais le service informatique, où j’aidais à élaborer les cours de l’école des Officiers. Cela me permettait d’en apprendre encore plus, afin de me préparer à cette école que je voulais faire.

 

Cette année-là, dans ma fonction primaire,  j’ai reçu ma mutation à Paris,  dans le service du renseignement.

Le choix de ma vie de Femme: ma carrière militaire ou mes enfants ? 

 

Je préparais mes valises quand j’ai découvert que j’allais bientôt être maman…  Arrivée devant l’autoroute, deux directions étaient indiquées. Paris et ma carrière, ou le sud, mon pays, mes enfants. Un choix s’est fait. Il était hors de question que mes enfants grandissent à Paris sous des contraintes militaires. Il était évident que mon premier enfant, et mes enfants à venir, devaient grandir libres dans un cadre privilégié. Donc je me suis mise en congés sans solde et je suis rentrée au pays, comme on dit chez nous.

 

Je ne parlerais pas de sacrifice, mais plutôt d’un véritable équilibre de vie que je désirais réaliser, avec des racines essentielles pour mes enfants et leurs propres devenirs. C’était un choix de vie paisible.

 

J’étais vraiment comblée par le chemin militaire parcouru, je savais au fond de moi que j’avais réussi mon parcours, et que j’avais vraiment su créé avec honneur ma propre place au sein d’une haute société autoritaire et masculine, en tant que membre du Ministère de la Défense. Je n’avais rien à prouver à personne, ni à moi-même, j’étais accomplie, même si je n’allais pas plus loin.

 

Être maman: un travail honorable et riche 

 

Et je suis devenue maman célibataire de trois enfants. Je me suis consacrée à cette voie qui m’a menée vers une vie emplie de bonheur, de construction et d’évolution positive en tant que femme. Être mère à temps complet fait partie aussi de ma carrière personnelle, car je considère que c’est un travail tout aussi honorable et riche d’expériences et d’apprentissages inoubliables. 

 

J’avoue qu’il a été plus facile pour moi de diriger 34 soldats de mon contingent, que de donner des ordres à mes trois enfants. Mes précieux fils, faiblesse de toutes mes émotions refoulées…! Et réflexe de militaire, il fallait que je les protège du monde extérieur, comme au temps de mon bon vieux fusil soudé… Chassez le naturel et il revient au galop ! On est guerrier rebelle ou ne l’est pas. La question ne se posait même pas pour moi. La maman lionne était née. C’est ainsi que j’ai élevé mes trois joyaux. 

Oui oui, mes joyaux, quelqu’un a dit le contraire ? (Rire).

C’est vrai, j’ai conquis le monde très orgueilleusement, je l’avoue.

 

En route vers une nouvelle voie professionnelle 

 

Et puis mes enfants ont grandi, ont pris leurs chemins, et un appel intérieur de voyage, de bouger et de me réaliser s’est fait à nouveau ressentir. J’aime être sur le terrain, comprendre l’histoire de l’humanité, et la création de l’univers. 

 

J’ai parcouru une bonne partie du globe durant une dizaine d’années, pour étudier la géobiologie, les anciennes civilisations au travers de sites sacrés, ainsi que leurs us et coutumes. J’ai alors créé ma propre entreprise, et à ce jour, j’ai réalisé plus de 800 heures de conférences à travers le monde. J’ai également effectué des milliers de consultations et des formations dans le milieu du bien-être, de la bioénergie, de la géobiologie, ainsi que dans plusieurs branches, qui à mon actif, représentent l’essence de l’humanité.

 

Au travers de ces voyages, j’ai été sensible aux conditions de vie auxquelles certains peuples sont soumis. Comment est-ce possible d’estimer la valeur d’une vie selon le lieu de naissance, le genre, la position sociale, ou l’ethnie ? 

 

Après avoir trouvé ma propre place dans cette société, je me demandais quelle place pouvait-on faire aux reclus qui ne semblent pas satisfaire les attentes de ces supposées normes imposées par une caricature d’une société pseudo prospère et insouciante en ce qui concerne la véritable valeur humaine. 

 

La création d’une fondation 

 

À ce titre, j’ai créé une fondation internationale. Il s’agit d’une alliance de défenseurs des droits de l’homme et de la protection de l’environnement réunissant plusieurs avocats internationaux. Elle réunit aussi  toute une panoplie d’autorités administratives et internationales afin que, dans les quatre coins du monde, puissent être exercés les droits de l’homme et de l’environnement. Que chacun puisse trouver sa place et une vie décente, sans condition. 

 

À ce jour, un grand Monsieur, immense autorité internationale, fait valider juridiquement toutes les lois internationales qui permettront à cette fondation d’exercer légalement dans plusieurs nations. Nous avons déjà validé plus de 400 lois. Ils nous en restent encore plusieurs avant de nous mettre en activité. 

 

Je ne pense pas diriger cette fondation ayant d’autres projets personnels. Je garderais vraisemblablement un suivi, mais je préfère passer la main à des professionnels impliqués juridiquement dans cette fondation des droits de l’homme et de la protection de l’environnement. 

 

Créer son fonctionnement inédit,  ainsi que son infrastructure architecturale, et la mettre en place, font partie de ma carrière en tant que femme comblée.

 

Ma vie en “série” et un parc d’activités 

 

Aujourd’hui, je me classe comme idéatrice conceptrice dans ma carrière professionnelle. 

 

Parallèlement, j’ai écrit une série qui est actuellement entre les mains d’un producteur passionné par mon script. J’ai fait le plus facile, écrire ! À lui maintenant de me montrer en film ce que j’ai vu dans ma tête. (Rire).

 

Et le troisième projet que j’ai créé, m’a pris plus de 700 heures de travail, de recherches, d’analyses, d’études, afin de réaliser l’élaboration d’un parc d’activités insolites et inédites dans le monde.  Ce concept est actuellement entre les mains d’avocats internationaux qui le trouvent très prometteur et sensationnel. 

 

La voie de l’économie mondiale 

 

Une fois ces concepts mis sur de bonnes voies, mon activité cérébrale étant toujours en ébullition,  j’ai gardé contact avec des autorités étrangères, et ma passion de l’information, de la compréhension du fonctionnement politique, économique et juridique, m’ont menée à ce jour vers cette voie que j’avais pris durant mon adolescence, et que j’avais désertée, à savoir l’économie mondiale. 

 

Il y a cinq ans, j’ai été nommée Représentante d’Europe en investigation et analyse économique et bancaire.

 

Nous traversons un bouleversement économique au travers un changement de système monétaire : la chute du Bretton Woods, la réévaluation des devises, l’arrivée de la monnaie numérique adossée à l’or et des cryptoactifs adossés aux monnaies digitales, la décentralisation, le web 3, le Gesara Nesara, ISO 20022 qui est un autre système de paiement, et j’en passe… Tout ce nouveau vocabulaire fait partie des nouvelles études et connaissances de ma vie professionnelle et qui engendre une logistique économique nécessaire à tous mes concepts passés et à venir. Un nouvel accomplissement personnel dans ma quête de l’absolu !

 

Je me sens accomplie dans ma vie professionnelle, et j’ai toujours un appareil photo à la main, où que j’aille et quoi que je fasse. Je pense que la photographie est la plus grande de mes passions. Comme quoi, lorsqu’on laisse le destin venir à soi, il peut combler certains aspects de la vie personnelle, auxquels nous ne pensons pas nous-même. 

 

Que puis-je retenir de mon propre parcours professionnel ?

 

Tout d’abord je dirais que nous n’avons comme limite que celles que nous nous imposons à nous-même. La société nous programme depuis toute petite, pour une place déjà attribuée. Hors normes signifie pour moi sortir des chemins battus et accomplir instinctivement tous les défis qu’une Femme (avec un grand F) peut rencontrer, car elle en est capable.

Ne pas chercher à prouver quoi que ce soit, à qui que ce soit, mais plutôt combler toutes nos propres quêtes pour notre évolution et accomplissement personnel, font partie de la réelle réussite de la Femme au sein de la société. 

 

 Les autres ne sont que le reflet de nos propres faiblesses, et à ce titre, je remercie ce gradé qui m’a prise pour sa couturière militaire. J’ai été tellement vexée qu’il a été le déclencheur de toutes mes réussites et challenges de ma vie professionnelle.

 

Aujourd’hui je me sens accomplie, et aucune provocation extérieure ne m’atteint plus. Car je connais enfin mes valeurs, et j’ai appris que l’arbre du silence porte les fruits de la paix. 

 

Les échecs ont aussi fait partie de ma vie, mais jamais je ne les ai vécus comme des échecs personnels visant à dévaloriser mes capacités. Ben non, pas moi, voyons ! (Rire). J’ai juste compris que si je n’arrivais pas à faire quelque chose, c’était juste parce que ce n’était pas ma voie.

 

On ne peut pas faire ce que le poisson fait lorsqu’on est un oiseau, ou vice versa. L’entêtement n’a jamais fait partie de mes traits de caractère, mais l’endurance oui. 

 

Ce que je prévois pour l’avenir ?

 

Laisser libre cours à mon instinct de créateur, idéateur. Car s’il y a une chose que je ne pourrais jamais faire cesser, c’est mon hyperactivité intellectuelle qui est l’essence de mon identité, non seulement professionnelle, mais l’identité de mon âme, à l’origine de tous mes rôles en tant que femme. Et il me reste encore de beaux jours à venir, à vivre, à comprendre et à entreprendre.

Et vous ?

 

Petit mot de la fin 

Pour être heureux, il faut éliminer deux choses : la peur d’un mal futur, et le souvenir d’un mal passé.


Si comme Sunny, vous avez envie de nous confier votre histoire de vie, n’hésitez pas à nous envoyer votre témoignage en cliquant ICI

 

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