Je suis déjà maman d’un garçon de 11 ans qui venait d’entrer en 6e.
À 35 ans, la vie semblait s’organiser d’elle-même. Mon fils grandissait, gagnait en indépendance, et mon compagnon et moi avions plus de temps pour profiter des plaisirs de la vie. L’idée d’agrandir notre famille était là, mais elle me faisait également un peu peur. Après tout, nous avions trouvé un certain équilibre, une routine confortable, et l’idée de tout chambouler était intimidante.
Pourtant, après mûre réflexion et beaucoup de discussions, nous avons décidé de sauter le pas. L’envie d’accueillir un nouvel être dans notre vie l’emportait sur toutes les appréhensions. Nous étions prêts, excités et remplis d’espoir.
Mais à six mois de grossesse, tout a basculé…
Une perte inattendue
Six mois de grossesse, c’est le moment où l’on commence à se projeter réellement dans la vie avec ce nouvel être. Les petits coups que je ressentais dans mon ventre étaient comme des messages d’amour, des signes de vie qui me rassuraient chaque jour.
Mais un jour, j’ai senti que quelque chose n’allait pas. J’ai commencé à perdre du liquide amniotique, cette précieuse substance qui protège et nourrit notre futur enfant. Je ne m’en suis pas rendu compte tout de suite, pensant que c’était un symptôme normal de la grossesse.
Les médecins ont tout tenté pour sauver mon bébé. J’ai été alitée, les mouvements réduits à un strict minimum, dans l’espoir que cela aiderait. On m’a même fait un cerclage, une procédure censée empêcher un accouchement prématuré.
Malgré tous ces efforts, mon petit garçon a cessé de respirer.
Le silence qui a suivi l’annonce des médecins fut assourdissant.
J’ai dû accoucher d’un enfant que jamais je ne pourrais tenir vivant dans mes bras.
Ce fut le moment le plus déchirant de ma vie.
Le choc émotionnel
Après cette perte dévastatrice, chaque jour était un combat. Ma belle-sœur et deux de mes amies étaient enceintes en même temps que moi.
Bien qu’heureuse pour elles, chaque nouvelle photo de ventre rond, chaque annonce de naissance, était comme un coup de poignard dans mon cœur déjà meurtri.
Les rires d’enfants dans le parc, les poussettes dans les magasins, tout me rappelait ce que j’avais perdu. Je suis tombée dans une dépression très profonde. Sortir du lit le matin était devenu un défi insurmontable.
Les questions sans réponse tournaient en boucle dans ma tête : » Pourquoi moi ? « , » Qu’ai-je fait pour mériter ça ? « , » Serai-je à nouveau mère ? ”, “ Est-ce que je mérite d’être mère ? « .
Le chemin vers la guérison
Après avoir traversé l’une des périodes les plus sombres de ma vie, le soutien de ma famille et de mes amis a été inestimable. Mon compagnon, en particulier, a été mon roc. Il m’a aidée et comprise pendant ma dépression. Il a été à mes côtés à chaque étape pour m’aider à m’en sortir.
Sa douleur était aussi profonde que la mienne, mais nous avons surmonté ce deuil ensemble, ce qui a renforcé notre relation de manière inattendue.
Mon fils a également été incroyablement compréhensif et soutenant. À un âge où les enfants sont souvent centrés sur eux-mêmes, il a fait preuve d’une maturité et d’une gentillesse qui m’ont étonnée. Il a été gentil et agréable, apportant des moments de lumière dans nos jours les plus sombres.
Même si cette expérience a été un traumatisme pour toute la famille, elle nous a aussi soudés d’une manière que nous n’aurions jamais pu imaginer.
Nous avons appris à apprécier les petits moments, à nous soutenir mutuellement dans les épreuves, et à ne jamais prendre la vie pour acquise.
L’espoir retrouvé
Puis, j’ai repris espoir. J’ai dit au revoir à ce petit garçon merveilleux qui n’a pas eu la chance de vivre. Mon compagnon et moi avons décidé de ne pas nous laisser abattre. Un an plus tard, Roxanne est arrivée dans nos vies. Elle m’a aidée à guérir, même si elle n’est pas un pansement pour la douleur que j’ai ressentie.
La perte d’un enfant est une épreuve que personne ne devrait avoir à subir, mais malheureusement, c’est une réalité pour beaucoup. Si vous traversez une expérience similaire, sachez que vous n’êtes pas seul (e). Il est possible de trouver de l’espoir et de la joie, même après une tragédie.
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