Dans l’article du jour, je vous donne des pistes pour appréhender comment les malades et leur entourage vivent l’épreuve de la dépression. Cet éclairage complémentaire fait suite au témoignage de Charlotte, La dépression: une histoire de “bas”. Il complète aussi mon article sur La dépression et les signes avant-coureurs de celle-ci.
Le vécu de la personne malade
La personne dépressive souffre d’une tristesse anormale, d’une pesanteur permanente qui la conduit à s’isoler de son entourage familial, amical et social.
Dans cet isolement, elle rumine le « pourquoi » de ses malheurs, de son sentiment d’injustice, de son sentiment de nullité.
Elle est empoisonnée par la colère, voire la rage d’avoir perdu, à cause d’un autre, ou encore de s’être laissée berner. Elle renverse ces sentiments négatifs contre elle-même.
Au moment de l’épisode dépressif caractérisé, elle ne sait pas d’où vient cette colère qui déborde, envahit tous les aspects de sa vie et la paralyse, l’empêchant de profiter des bienfaits de la vie, des plaisirs que la vie nous apporte.
La maladie dépressive va compliquer tous les aspects de sa vie relationnelle: la vie de couple, la vie de famille, la vie professionnelle et sociale.
Le vécu de l’entourage familial
Les personnes de l’entourage conjugal et familial vont partager les effets de cette crise existentielle, en particulier le poids de l’humeur triste. Car cette humeur est permanente, insistante, pesante, et n’alterne plus avec des moments agréables de plaisir partagé. Tout devient sombre, sans espoir d’éclaircie.
Comme si le beau temps, la lumière du soleil, ne pouvaient plus revenir après la pluie.
Le quotidien auprès d’une personne dépressive
Vivre avec la dépression d’une personne dépressive peut être difficile, voire douloureux. Face à une personne dépressive, nous sommes désemparés. Elle ne se reconnaît pas toujours comme malade. En effet, sa tendance à s’isoler l’empêche de demander des soins.
Le conjoint peut se sentir très désemparé face aux symptômes de la maladie dépressive qui ont un impact important sur la relation du couple et la vie familiale.
Il lui est difficile d’expliquer aux enfants une maladie dont il ne comprend pas lui-même le sens, et pour laquelle il peut ressentir de la culpabilité.
Les enfants grandissant auprès d’un parent dépressif, vivent dans l’incompréhension et l’angoisse, face à leur parent malade qui n’est plus en capacité de prendre soin d’eux et d’apporter momentanément la sécurité affective dont les enfants ont besoin.
Quand les parents ne vont pas bien, tous les enfants du monde se posent la question de leur éventuelle responsabilité dans la survenue du mal-être de leurs parents.
Ce questionnement génère de la culpabilité chez les enfants. Ils se chargent d’une responsabilité qui ne leur incombe pas.
La famille face à l’épreuve de la dépression
Les familles développent des ressources internes pour soutenir un parent dépressif.
Dans les moments de fatigue et de découragement, elles peuvent faire appel aux équipes soignantes pour désamorcer la culpabilité envahissante.
Des entretiens familiaux permettent d’apporter des explications sur les effets de la maladie dépressive pour la personne malade.
Lors de ces entretiens, le conjoint et les enfants peuvent exprimer ce qu’ils ressentent et ainsi se sentir soulagés du poids d’une culpabilité illégitime. Ils n’ont commis aucun acte qui puisse avoir provoqué la maladie de leur parent.
Si vous vivez avec une personne malade, n’hésitez pas à parcourir notre page Ressources. Vous y trouverez du contenu utile, des trucs et des astuces pouvant vous aider à traverser cette épreuve.