Dans des articles précédents, nous avons abordé les étapes du développement de l’enfant de 0 à 3 ans, ainsi que l’évolution du langage entre 0 et 5 ans.
L’article du jour, quant à lui, aborde la question de la sensibilisation au repérage des troubles du spectre autistique. Il relate les signes qui doivent conduire les parents à consulter leur médecin traitant, lorsqu’ils s’inquiètent de la qualité du développement de leur enfant, en particulier sa communication sociale et son langage. De même, lorsque les parents constatent une régression des aptitudes langagières ou relationnelles, en l’absence d’anomalies neurologiques.
Les signes précoces des troubles du spectre autistique
Comment reconnaît-on les troubles du spectre autistique ? Il existe plusieurs signes précoces observables.
- Entre le 4e et le 9e mois du bébé, il y a un évitement du visage et du regard de l’autre, en dehors de toute difficulté visuelle.
- Les bébés ne prennent pas plaisir dans la relation à l’autre, ne prennent pas d’initiative dans les échanges.
- Les bébés à risque autistique ont peu ou pas d’émissions sonores (le babillage). Plus tard, ils jargonnent et prononcent des mots constitués, sans les adresser à l’autre, ni chercher à communiquer. Ils ont peu d’intérêt à la voix humaine et ne répondent pas à leur prénom, alors qu’ils entendent bien.
- Le dialogue tonico-corporel ne se met pas en place et l’ajustement réciproque reste difficile, le bébé ne supporte pas le portage, voire l’évite.
- À l’âge de la marche, ils déambulent sans arrêt, sans chercher à communiquer avec d’autres enfants.
- Les enfants peuvent présenter des mouvements atypiques, comme tourner sur eux-mêmes, secouer leurs bras le long du corps.
- La maturation de la motricité fine aboutit à des tripotages d’objets incessants et répétitifs.
- Les jeux d’imitation et les jeux symboliques ne se mettent pas en place, comme faire semblant de servir un café avec une dînette.
Face à ces difficultés, les parents sont en état de sidération, ils n’arrivent plus à penser, à se représenter ce que fait, veut ou ressent leur enfant. Ce qui les conduit à consulter.
Consulter un professionnel de santé
Les signes décrits ci-dessus, le plus souvent observés par les parents, sont des appels à la vigilance des professionnels qui connaissent les parents. Ces signes ne suffisent pas à poser un diagnostic, qui reste de la responsabilité de médecins spécialisés, tels que les neuropédiatres et les pédopsychiatres.
Tout professionnel de la petite enfance, dépositaire des inquiétudes des parents, ou en situation d’observer ces signes de dysharmonie de développement, doit orienter les parents vers une consultation auprès de leur médecin traitant.
La première étape du bilan consiste à vérifier la vision, l’audition et les capacités motrices de l’enfant. Si les signes se cumulent, une équipe spécialisée doit être sollicitée, afin de mettre en place des soins précoces, sans attendre un diagnostic de certitude, car la précocité de la prise en charge améliore le pronostic de l’évolution du développement de l’enfant.
Nous verrons dans le prochain article les étapes de la phase diagnostique et la mise en œuvre du projet de soins pour l’enfant et ses parents.
Envie de témoigner sur les troubles du spectre autistique ?
Si vous avez été confrontés à ces questionnements, voire ces inquiétudes, au sujet du développement de votre enfant, nous vous invitons à en témoigner sur notre blog. Vous pourrez également nous raconter votre parcours d’accès aux soins. Si vous êtes professionnel-les de la petite enfance, nous vous invitons également à témoigner de vos pratiques professionnelles. Vous pouvez présenter une situation clinique anonyme. L’équipe du blog Hors-Normes, vous en remercie sincèrement.
