Je vous propose un tour d’horizon des différents facteurs favorisants la prise de poids. Dans l’article de Charlotte intitulé Les dessous d’une taille de pantalon hors norme, notre héroïne évoque la génétique, la dépression, la grossesse et l’oubli de soi comme causes de son surpoids. En écho à ses mots, voici un éclairage médical sur notre relation à la nourriture, l’équilibre alimentaire et la prise excessive de poids.
Notre première relation à la nourriture
Avant d’aborder la valeur nutritive des aliments, demandons-nous d’où vient notre savoir sur les aliments.
Tout simplement de notre petite enfance, de la première relation que nous avons vécu avec la personne qui prenait soin de nous quand nous étions bébé, le plus souvent notre mère.
Notre goût a été éduqué par notre entourage familial, la façon de cuisiner la nourriture, les ingrédients choisis. Nous gardons une mémoire de ces premières expériences culinaires, sans vraiment y penser. Il en va de même des odeurs de cuisine, plus ou moins agréables, c’est selon chacun.
L’ambiance qui régnait à la maison pendant les repas compte aussi pour beaucoup. Était-ce un moment convivial de partage, de retrouvailles apaisantes, ou au contraire le lieu de tous les règlements de compte ?
Les enfants sont très sensibles à ces notes d’ambiance. Si des tensions existent, leur relation à la nourriture va s’en trouver perturbée, comme celles des adultes.
Donc, ce savoir nous a été transmis par notre famille, d’abord.
Les savoirs de la science médicale
Chacun, chacune de nous, hérite de sa culture familiale, en particulier, la place de la nourriture. Autre héritage qui joue un rôle : l’héritage génétique.
Nous pouvons être porteur de gènes qui nous prédisposent à devenir obèses. Mais les facteurs d’environnement restent, de loin, les plus actifs.
Parlons maintenant de l’équilibre alimentaire. L’équilibre alimentaire suppose une étude de l’équilibre entre nos apports alimentaires et notre activité physique. Son évaluation va faire partie du bilan médical à réaliser. Si nous prenons du poids, cela signifie que les apports sont supérieurs à nos besoins, et notre corps stocke l’énergie qui n’est pas dépensée dans le tissu adipeux.
Les sucres et les graisses ont le plus fort pouvoir énergétique. Viennent ensuite, les protéines dont nous avons besoin pour la régénérescence cellulaire, à l’œuvre en permanence dans notre corps.
Si vous allez voir du côté du programme national de nutrition santé, vous verrez qu’ils conseillent de manger 5 fruits et légumes par jour.
Pourquoi ?
Ces aliments ont une valeur qualitative en vitamines et fibres, et un faible pouvoir énergétique.
Ce programme conseille également de limiter les apports en sucre et en matières grasses car ils ont un fort pouvoir énergétique.
De plus le sucre provoque une satisfaction de nos centres nerveux, il entraîne une sécrétion d’insuline qui fait baisser notre taux sanguin de glycémie, ce qui provoque une sensation de faim et nous pousse à reprendre du sucre. L’enfer d’un cercle vicieux !
Nos habitudes alimentaires s’enracinent dans notre enfance, notre culture familiale, et bien sûr aussi dans notre environnement. En particulier l’offre alimentaire, ces lieux et ses formes de distribution.
Et là, reconnaissons que l’industrie agro-alimentaire est plus forte que nous, un peu comme l’industrie du tabac. Toutes deux ont développé des stratégies de « markéting » qui ont prouvé toute leur puissance à nous rendre dépendants, et ce depuis le plus jeune âge des enfants.
Ceci dit, nous ne sommes pas obligés de nous soumettre à ces dictats !
D’autres facteurs nous exposent à prendre du poids en excès.
Les facteurs liés à la prise de poids excessive
Arrêt de l’activité sportive
Moment à risque de prendre du poids, si nous continuons à manger les mêmes quantités d’aliments et à cesser nos activités sportives. Nous stockerons alors l’énergie qui n’a pas été consommée par les efforts musculaires.
Arrêt du tabac
Le tabac est une drogue très puissante, dont les composants toxiques créent une très forte dépendance cérébrale. L’arrêt de ce dangereux toxique ne s’improvise pas. Il suppose d’être soutenu pendant le sevrage du tabac. Au risque de remplacer une dépendance par une autre, le grignotage par exemple, le plus souvent de sucreries.
Des soignants, médecins, infirmiers, sage-femmes et psychologues sont formés à accompagner les personnes au sevrage, quel que soit le produit dont ils sont dépendants (tabac, drogues, jeux, sexe).
Autant les appeler, si nous avons envie d’être en meilleure santé.
Consommation excessive d’alcool
Ce chapitre complexe renvoie à des habitudes de consommation très diverses. Là encore, les facteurs familiaux et culturels tiennent une place prépondérante.
Selon les personnes, la dépendance à l’alcool entraîne la prise excessive de nourriture, mais le plus souvent des déséquilibres alimentaires par carence.
La maladie alcoolique a de nombreuses conséquences sur la santé individuelle et familiale. Les effets désinhibiteurs de l’alcool sur les pulsions violentes, physiques ou sexuelles favorisent les passages à l’acte sur autrui, comme les violences conjugales en particulier. Il en est de même des violences exercées sur les enfants.
Prises de certains médicamenteux
Votre médecin vous informera des effets de certains médicaments qui favorisent la prise de poids.
Antécédents d’obésité dans l’enfance
L’obésité chez les enfants est devenu un problème mondial de santé publique. Elle est largement expliquée par le déséquilibre entre les apports alimentaires très excessifs en pouvoir énergétique, et la sédentarité des enfants et des adolescents. Le manque d’activités physiques étant très corrélé à la surexposition aux écrans.
Nous allons retrouver les forces du marketing agro-alimentaire qui dépensent des sommes colossales pour la publicité de leurs produits.
Les enfants, comme les parents, sont très influencés par ces publicités qui flattent notre tendance naturelle à rechercher le plaisir immédiat.
Et maintenant, place au rôle, à la responsabilité des parents, d’orienter les enfants dans cette jungle trompeuse.
Nous attendons vos témoignages pour réfléchir avec vous à vos expériences éducatives en tant qu’enfant et en tant que parents.
Nous nous adressons également aux équipes soignantes qui conduisent des projets d’éducation thérapeutique. Votre contribution pourrait encourager des personnes, adultes et enfants, à solliciter vos soins.