Cet article est consacré au développement des capacités de langage et de communication de l’enfant, de la naissance à 5 ans. Le langage est le moyen par lequel communique les êtres vivants. Les êtres humains communiquent par le langage oral, des centaines de langues sont recensées dans l’espèce humaine. Nous communiquons également par le langage non-verbal, les expressions de notre visage et de notre corps.
Nous pouvons également communiquer avec les animaux, par des savoirs ancestraux transmis depuis des générations ; par exemple, nous communiquons avec les chats, les chiens ou les chevaux, et bien d’autres espèces. L’éthologie étudie le langage et les comportements des animaux, selon les espèces.
Le développement du langage verbal de l’enfant passe par trois étapes, dont la succession est régulière, même si les limites temporelles intermédiaires varient selon les enfants : le pré-langage, de 0 à 12/18 mois ; le petit langage, de 12 mois à 3 ans ; le langage verbal, à partir de 3 ans. Le langage non-verbal est présent à chacune de ces étapes, et ce, jusqu’à l’âge adulte. Voyons à présent plus en détail ces trois étapes.
Le pré-langage
Le nourrisson s’exprime d’abord par des cris qui expriment ses besoins physiologiques : la faim, la fatigue, la douleur (les coliques du nourrisson). Progressivement, les parents apprennent à interpréter leurs cris : la colère, l’impatience, la douleur, la satisfaction, le plaisir. À partir de 1 mois, apparaissent le babillage et les lallations. Le bébé communique beaucoup par la gestuelle corporelle. À partir de 6/8 mois, apparaît l’écholalie, la répétition des syllabes prononcées par les parents. Le bébé répond par une suite de mélopées continues.
Le petit langage
Les premiers mots compréhensibles du bébé apparaissent en répétition : papa, maman, encore, tiens, donne… À 12 mois, un enfant peut avoir acquis 5 à 10 mots. À 2 ans, son vocabulaire peut atteindre 200 mots, avec de grands écarts dans l’âge des acquisitions et de leur rapidité.
Dans tous les cas, la compréhension passive précède l’expression active. L’enfant comprend les consignes simples de la vie quotidienne avant de parler.
Le langage
Entre 3 et 5 ans, le langage va s’enrichir qualitativement et quantitativement. L’enfant peut maîtriser jusqu’à 1500 mots, sans toujours en saisir le sens. Le langage devient un moyen de connaissance, il se substitue à l’expérience directe.
Vers 3 ans, l’enfant commence à se désigner par “je”, il passe de “moi” à “je”. Entre 4 et 5 ans, l’organisation syntaxique du langage devient de plus en plus complexe, de telle sorte que l’enfant peut se passer de tout support concret pour communiquer.
Les pré-requis au langage
Toutes ces étapes supposent que l’enfant entende bien. Rappelons ici que son audition a été testée à la maternité et qu’elle doit être évaluée à chaque visite médicale.
Le développement du langage suppose également l’intégrité de ses fonctions neurologiques, là encore évaluées à chaque visite médicale.
Le langage évolue aussi sous l’influence du contexte de vie familiale, des interactions du bébé avec sa maman et son entourage familial.
Il est très important, lors du suivi de la santé du bébé, d’évaluer dans le même temps la santé psychique de la maman, de rechercher des signes de dépression maternelle, car la dépression de la maman trouble la relation à son bébé, avec des conséquences sur le développement du bébé.
L’évolution du langage peut sembler ralentie par le bilinguisme, sans que ce soit inquiétant, si l’enfant comprend bien sa langue maternelle. Le rattrapage se fera entre 4 et 6 ans.
L’environnement et son impact sur le langage
Longtemps, nous avons cru que les bébés ne comprenaient rien à ce qui se disait autour d’eux. Les psychanalystes d’enfants et de bébés nous ont appris combien il est vital de parler aux bébés, et ce, dès leur naissance.
Un bain de langage apaisé sécurise le bébé qui n’apprécie pas les invectives échangées par les parents dans les situations de violences conjugales.
Les bébés apprécient d’écouter des histoires avec le support d’un livre et des scénarios adaptés à leur âge, à partir de l’âge de 6 mois.
Ces temps de lecture aux tout petits sont accessibles dans les bibliothèques, les centres de protection maternelle et infantile ou les maisons de quartier.
En revanche, les écrans sont les ennemis des bébés, ils compromettent leurs capacités d’apprentissage du langage verbal. Ils provoquent des troubles de l’attention et de la concentration, des états d’agitation qui entravent leurs capacités d’apprentissage scolaire, et ce, dès l’école maternelle.
Les enfants ne doivent pas être exposés aux écrans avant l’âge de trois ans. Les écrans perturbent gravement leur développement neuro-cognitif, le langage en particulier.
À vos carnets de notes et témoignages
Peut-être avez-vous noté les bons mots de vos enfants, l’équipe du blog Hors-Normes serait heureuse de les connaître. Nous pourrons ainsi montrer aux lectrices combien le développement du langage du petit enfant reste merveilleux pour les adultes qui l’entourent, chaque jour apportant son lot de nouveaux mots. Parfois ou bien souvent, la prononciation de ces mots peut nous amuser, comme par exemple “la moume qui pique” pour la mouche qui pique, formule que je garde en souvenir dans mon tiroir de papa. À vos carnets de notes et témoignages, partagez avec nous des mots qui nous feront sourire.