Sophie, maman d’un petit garçon de 4 ans, partage avec les lectrices du blog, une expérience douloureuse. Elle a fait l’objet d’une enquête préliminaire de la gendarmerie, suite aux propos que son fils a tenu à son institutrice, en classe. Le choc psychologique a été d’autant plus violent que Sophie n’était pas informée du motif de l’audition en gendarmerie, elle pensait à un tout autre motif.
L’enchaînement des événements
Sophie décrit avec précision les étapes de la procédure qu’elle a vécue avec son fils, pour suspicion de mauvais traitements.
Reprenons le déroulement de cette épreuve.
Sophie est convoquée en gendarmerie pour une audition, sans en connaître la raison.
S’ensuit une visite médicale à l’hôpital. Il s’agit d’une demande d’expertise médicale faite dans le cadre de l’enquête préliminaire.
Le médecin consulté interroge l’enfant, hors la présence des parents, et il l’examine pour rechercher s’il est porteur de blessures pouvant être imputées à des mauvais traitements.
Là encore, Sophie est tenue à distance, et n’a pas été informée du motif de cette consultation.
Puis arrive le moment de revenir à l’école avec son fils. Deux semaines après le début de l’enquête, l’institutrice l’informe des motifs qui l’ont conduite à faire un signalement à la gendarmerie.
Une fois les conclusions de l’enquête préliminaire transmises au Parquet, le Procureur a décidé d’un classement sans suite de l’information.
Les dysfonctionnements
Le témoignage de Sophie soulève des questions importantes. D’abord les problèmes de communication entre parents et enseignants. Quand la communication est insuffisante, ou qu’elle est parasitée par des jugements de valeur, elle peut conduire à des malentendus qui se traduisent par des décisions hâtives et lourdes de conséquences.
Longtemps, la parole des enfants n’était pas entendue, voire déniée. Ils subissaient des violences intra-familiales qui restaient invisibles. Aujourd’hui, les enseignants et tout professionnel accueillant des enfants, sont sensibilisés aux signes de repérage de mal-être d’un enfant. Ceci peut expliquer la rapidité avec laquelle l’institutrice et la directrice de l’école ont réagi. Cependant, dans cette situation, il a manqué une étape de dialogue avec les parents, qui aurait permis de contextualiser les propos de l’enfant et d’en comprendre le sens.
Malgré la colère et la douleur ressenties, Sophie a réussi à comprendre la logique institutionnelle, sans pour autant la cautionner.
Merci Sophie pour votre courage à témoigner d’une telle épreuve. Cela ne peut qu’encourager parents et enseignants à mieux communiquer, dans l’intérêt des enfants.