Je vous retrouve avec joie pour vous faire part d’un nouveau sujet hors normes : la vie d’un couple expatrié. Vous n’êtes pas sans savoir que tout ou presque dans la société actuelle (cinéma, téléfilms, publicités) nous vend du rêve. Celui de vivre heureux jusqu’à la fin des temps… Toutefois, la vie de couple ne reflète pas, à mon sens, cette maxime illusoire. Si vivre à deux ne s’apparente pas à une balade sur un long fleuve tranquille, vivre l’expérience de la vie de couple en expatriation, c’est comme se retrouver dans les chutes du Niagara. C’est embarquer avec son conjoint sur un radeau de fortune, puis sauter dans le vide, sans aucune bouée de sauvetage à l’horizon.
Dans cet article, je vais vous exposer combien et comment notre couple a souffert de notre décision de partir vivre à létranger.
LE DÉPART ET L’INSTALLATION
Je n’oublierai jamais ce jour de juin 2013, lorsque mon mari m’annonça le départ de sa société vers un nouveau pays, le Royaume-Uni. Alors que je fumais sur le balcon, il me lança timidement : « Chérie, mon entreprise déménage en Angleterre ! ». Deux choix s’offraient à moi : encourager mon mari à poursuivre sa carrière et conserver son contrat de travail, ou rester à Bordeaux et nous installer dans la maison de nos rêves. Sans trop réfléchir, je lui répondis : « Ok, nous partons. Mais à condition que je puisse emmener mon cheval avec nous ». Je n’imaginai pas une seule seconde les difficultés que ce projet d’expatriation entrainerait pour notre vie de couple ni l’impact que ce changement de vie radical aurait.
Après 24 heures de route pour rejoindre l’Angleterre (arrivés à la frontière nous avons rebroussé chemin pour déposer mon chien « non pucé » chez mes parents, puis sommes repartis à nouveau), je découvris avec déception la maison que la société de « mon lardon » nous avait réservée. Tapissée d’une moquette rouge tachée de saletés, elle se situait au cœur d’un quartier plus que douteux.
Alors que « mon lardon » rejoignait ses nouveaux bureaux seulement trois jours après notre arrivée, je me retrouvai seule, sans savoir par où commencer pour trouver du travail. Je distribuai des CV dans les boutiques et les restaurants du coin, sans succès. Ne parlant pas un mot de la langue de Shakespeare, personne ne souhaitait m’employer.
LA DISPARITION DU COUPLE
Tandis que je me retrouvais sans emploi, mon mari, lui s’éclatait : il travaillait 80 heures par semaine, week-end inclus. Un sentiment d’injustice profonde s’installa alors en moi. Laissée à l’abandon par un mari absorbé par ses nouvelles missions, nous glissions dans la spirale infernale des problèmes financiers. Nous avons été contraints de racheter un véhicule conforme aux normes de conduite anglaise et de verser une pension hors-de prix pour mon cheval. Sans oublier l’endettement généré par notre déménagement. Sans le sou, nous nous retrouvions dans la précarité : nous ne pouvions manger qu’une seule tartine de pain par jour !
Honteux de cet échec, nous n’avons pas osé demander de l’aide à nos familles respectives. Par chance, nous avons croisé sur notre route, quatre mains tendues. Mon amie Amélie et son mari, s’occupèrent de remplir notre frigo et de payer nos factures d’électricité.
Je vous laisse imaginer le climat tendu qui régnait entre nos quatre murs… Entre nous, rien n’allait plus. « Paupiette et lardon » brûlaient, notre couple explosait, tout comme la vaisselle se fracassant en mille morceaux lors de nos disputes ! Au bout de sept mois, je décidai de revenir vivre en France auprès de mes parents, sans « mon lardon ». Alors que le suspense est à son comble, je m’arrête ici pour aujourd’hui…
ET VOUS, QUE PENSEZ-VOUS DE L’EXPATRIATION EN COUPLE ?
Retrouvez-moi la semaine prochaine pour la suite de l’histoire. D’ici là, je serais heureuse de vous lire sur le sujet du jour. Avez-vous vécu une situation d’expatriation avec un(e) conjoint(e) ou un mari ? Si oui, comment avez-vous vécu cette expérience ? Si vous souhaitez partager votre histoire, je vous invite à vous rendre sur la page témoignage. Vous avez aussi la possibilité de lire l’éclairage de notre Doc Hors Norme, traitant des conséquences psychologiques de l’expatriation. Car oui, partir vivre ailleurs, s’installer à l’étranger, n’est pas un acte anodin.