Quand aller en thérapie et quelle thérapie choisir ? - Hors-Normes
Découvrez comment choisir la thérapie adaptée à vos besoins et apprenez à comprendre vos troubles psychiques.

Quand aller en thérapie et quelle thérapie choisir ?

écrit par Docteur Cleray Xavier

Si vous connaissez notre blog, ou si vous le découvrez, vous avez lu ou vous lirez nombre de dossiers consacrés à la santé psychique, autrement appelée santé mentale, sans qu’il s’agisse forcément de troubles graves, encore que la dépression en soit un parmi d’autres.

Nous vous invitons, dans chacun de nos dossiers, à rechercher des soins pour soulager votre mal-être, quelle qu’en soit l’expression.

Le dossier du jour, quant à lui, présente les différentes formes de thérapies qui s’offrent à vous, leurs supports théoriques et leurs techniques. Nous déclinons les thérapies comportementales et cognitives, les thérapies psychanalytiques, ainsi que les thérapies de couple et familiales. Mais avant cela, nous répondons à la question du “quand” : “quand aller en thérapie ?”, car en effet, certains moments sont plus propices que d’autres.

Quand aller en thérapie ?

Cette question initiale est d’importance, elle marque la possibilité de sortir d’un piège qui est en train de se refermer sur notre santé mentale :

  1. Quand quelque chose ne tourne pas rond : nous nous sentons envahis par de brusques changements d’humeur, par des ruminations ou des idées noires, incapables de faire face au quotidien. Quand notre entourage familial ou amical essaie de nous prévenir que nous filons un mauvais coton…
  2. Quand on souhaite changer : se rendre compte que quelque chose ne va pas marque également la possibilité d’initier un changement qui, certes, va exiger de nous séparer de symptômes qui nous encombrent, mais sur lesquels nous nous appuyons pour survivre. Par exemple, nous sevrer de l’alcool, du tabac ou de toute autre drogue qui apaise temporairement notre stress, mais dont la toxicité altère notre santé physique et mentale.
  3. Quand la vie nous met à l’épreuve : nous pouvons également être précipités dans un état dépressif provoqué par une rupture existentielle : un accident, le décès d’un proche aimé, un licenciement, un divorce, etc.

Quelquefois le soutien du conjoint, de la famille ou d’amis suffit à nous aider à traverser la crise sans trop de dommages. Mais si la souffrance psychique s’installe et pèse de tout son poids, au point de désinvestir nos relations et ce que nous apprécions dans la vie, il est temps de rechercher un lieu de soins.

  1. Quand le poids du passé est trop lourd : il arrive souvent que notre mal-être s’enracine dans notre enfance ou notre adolescence, si nous avons vécu des actes de maltraitance ou si nous avons été exposés aux violences conjugales entre nos parents.

Un malheur ne venant jamais seul, il arrive aussi que nous héritions des traumatismes des générations précédentes. Ce fut le cas par exemple pour les petits enfants des personnes rescapées des camps de concentration. Quand ces traumatismes étaient tenus secrets, certains d’entre eux ont développé des psychoses. 

Dans tous les cas de figure mentionnés ci-dessus, nous pouvons choisir le moment de consulter un psychothérapeute. Cependant, ce moment peut aussi nous être imposé par une crise qui nécessite une hospitalisation, suite à une tentative de suicide, par exemple.

Quelle thérapie choisir ? 

Lorsque vous vous sentez prêt à prendre rendez-vous avec un psychothérapeute, que la question du “quand” est résolue, reste à choisir une thérapie. Car en effet, de multiples choix s’offrent à vous. Il existe des thérapies individuelles, mais aussi à plusieurs. Regardons d’abord du côté des thérapies individuelles. 

Les thérapies comportementales et cognitives

Les thérapies comportementales et cognitives sont centrées sur “l’ici et maintenant”. Leur objectif est d’apprendre au patient à gérer les difficultés actuelles, qu’il vit au quotidien.

Le thérapeute est interactif, il informe le patient dans le détail sur ses troubles et sur la thérapie. Il fixe des objectifs pour une durée déterminée. Et ce, afin que le patient puisse modifier ses symptômes et ses conduites invalidantes. Ce qui demande des efforts au patient.

Par exemple, pour quelqu’un qui souffre de phobie, le thérapeute l’aidera à affronter ce qu’il redoute. S’il est claustrophobe par exemple, il l’aidera à prendre l’ascenseur.

Se confronter à ce que l’on redoute ou qui nous paraît difficile, demande des efforts, un dépassement de soi quelquefois compliqué quand l’estime de soi est faible.

Toute démarche de changement est exigeante, elle nous oblige à aller vers l’inconnu, ce qui génère de l’angoisse.

Les thérapies psychanalytiques 

Les thérapies psychanalytiques sont quant à elles centrées sur le passé et sur l’interface passé-présent. Elles sont tournées vers la reviviscence, c’est-à-dire le retour à la conscience d’épisodes du passé chargés d’émotions négatives qui ont laissé des traces invisibles. Elles permettent donc une meilleure compréhension de l’histoire personnelle.

Le thérapeute est neutre, il donne peu d’informations sur les troubles et sur la thérapie. Il ne définit pas d’objectif et ne fixe pas de durée.

Le but principal de ces thérapies est la modification de la structure psychique du patient. Cela lui permettra la modification des symptômes et des conduites.

Au travers de la thérapie, le patient va revivre et comprendre des éléments de son passé. Cela lui permet ainsi de se débarrasser de ses difficultés qui représentent des blocages de certaines périodes de sa vie. Comme par exemple, il en a été ainsi pour une patiente aux prises avec des échecs sentimentaux à répétition, des conduites à risques sexuelles. Elle avait “oublié”, refoulé, le souvenir d’abus sexuels subis dans son enfance. 

En prenant connaissance des significations cachées de ses difficultés, le patient acquiert une plus grande lucidité sur lui-même.

Le thérapeute ne délivre pas de conseils, il pose des questions pour faciliter la prise de conscience, et propose des interprétations.

Les thérapies psychanalytiques apportent une bonne connaissance de soi, elles apportent des réponses à la question “pourquoi suis-je comme ça ?”.

Elles sont longues, et n’induisent pas des changements de comportement rapidement. Elles demandent de la patience et des capacités d’introspection qui sont soutenues par le thérapeute.

Voilà pour les deux grands courants de thérapie individuelle. Il existe d’autres modalités thérapeutiques qui peuvent vous être proposées en fonction de la crise que vous traversez. Regardons à présent les thérapies à plusieurs.

Les thérapies de couple 

Les occasions de crises de couple ne manquent pas : la survenue d’une grossesse qui n’est pas désirée simultanément par les deux conjoints ; la révélation d’une liaison avec un autre partenaire ; la survenue d’un deuil ou d’un accident de la vie ; la perte d’emploi d’un des membres du couple ; la survenue d’une maladie ou d’un handicap d’un enfant du couple ; une crise bruyante d’un adolescent…

Les thérapies de couple sont indiquées lorsque les deux membres du couple sont prêts à s’engager, et s’il n’existe pas de violences conjugales

Les conseillers conjugaux sont formés à soutenir les couples en crise, en dehors d’un contexte de violences conjugales, ou les personnes victimes de violences conjugales, des femmes dans 90 % des cas. 

Les thérapies familiales 

Les thérapies familiales peuvent être proposées à la demande d’un patient qui souhaite comprendre le retentissement de ses difficultés sur sa famille, en complément de son suivi individuel.

Elles sont également proposées aux familles dont un adolescent est en difficulté : conduites délinquantes, addictions, comportements suicidaires, car souvent, le suivi individuel d’un ado est compliqué. Beaucoup ne supportent pas la relation duelle, en face à face, avec le thérapeute.

Les thérapies familiales explorent le rôle et la place de chaque membre de la famille dans le système familial, et la place particulière du patient désigné, par exemple un ado en détresse.

Ceci afin d’aider la famille à comprendre en quoi les symptômes du patient désigné servent à maintenir un équilibre familial, mais à ses dépens.

Le but des thérapies familiales est de décharger le patient désigné de ce fardeau et de soutenir la famille dans cette période de changement. Cela afin qu’elle trouve un nouvel équilibre où chacun puisse s’épanouir, sans nuire aux autres, ou se nuire à lui-même.

D’autres thérapies

 

D’autres techniques thérapeutiques sont accessibles, dont je ne détaillerai pas le contenu, ne les ayant jamais pratiquées : l’hypnose, la sophrologie et la relaxation.

Chacune d’elles peut être utile, en particulier pour les fumeurs soucieux d’arrêter leur intoxication tabagique.

Revivre des émotions intenses en thérapie

Quel que soit le choix de la thérapie, rendu possible quand vous aurez demandé au thérapeute quelle technique il utilise, vous aurez des efforts à faire. Vous vivrez des moments difficiles, qui vous paraîtront supportables si la relation à votre thérapeute est solide, au sens de la confiance que vous lui accordez, de la qualité de son écoute et de son engagement relationnel à votre égard.

Dans chacune des démarches présentées, vous serez confrontés au réveil d’émotions douloureuses liées à des périodes de votre vie qui ont laissé des séquelles silencieuses à l’origine de vos symptômes actuels. D’où l’importance de vous sentir en sécurité avec votre thérapeute.

Restaurer sa santé mentale, pourquoi pas ?

Les quelques points de repère quant aux différentes thérapies existantes vous aideront peut-être à solliciter un soutien thérapeutique. Les psys ne sont plus diabolisés comme ils l’ont été, leurs soins ne sont pas réservés aux “fous”, mais à des personnes qui souffrent de troubles psychiques, de mieux en mieux connus et soignés, si tant est que des soins soient sollicités.

Nous sommes tous exposés à traverser des épreuves qui peuvent altérer notre santé mentale. Si nous souffrons d’une fracture du tibia, nous sommes heureux d’être secourus et opérés par un chirurgien orthopédique.

Alors pourquoi ne pas nous adresser à un “psy” lorsque les douleurs sont psychiques, envahissantes au point de perturber notre goût de vivre ? 

Si vous souhaitez comprendre comment se vit une thérapie, vous pouvez regarder la série En thérapie”, diffusée sur la chaîne ARTE. Elle illustre, par des exemples cliniques différents, les processus thérapeutiques à l’œuvre, pour des patients et patientes d’âge différents.

Vos mots autour des thérapies

Que vous soyez thérapeute ou patient de thérapeute, nous vous invitons à témoigner des bienfaits de la thérapie sur la santé mentale.

D’autant que les troubles “psys” sont en augmentation exponentielle dans notre société hyper-technicisée, tous ces leurres technologiques nous rendent de plus en plus incapables de nous parler, nous éloignent de relations humaines authentiques.

Une lente déshumanisation, contre laquelle nous devons lutter, pour nous et pour les générations qui nous suivent… 

Ils racontent comment la thérapie les a aidés 

Extrait du témoignage de Halima, “Ma transformation : du burn-out à l’épanouissement”:

[… “Les mois passent, je me sens de plus en plus mal. Je n’ai plus aucune envie, je sens que je manque de confiance en moi, en la vie. Une amie me parle de l’hypnose. Je me laisse tenter, et là, j’ai enfin à nouveau envie de sourire, d’être là !

Au fil des séances, je me rends compte que ma vie est dictée par les autres, ma famille, la société, le regard des autres.”… ]. 

Découvrez la suite de son histoire, ou rendez-vous dans nos bibliothèques à témoignages, pour lire d’autres histoires de vie. 

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